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ressortissants de lUnion Indienne sont pour leur part
en nombre limité sur lîle, environ deux cents. Parmi eux, des prêtres tamouls qui
assurent le service de la plupart des grands temples urbains, mais aussi des artistes et
des artisans de passage, participant à la restauration, voire à la réédification de
ces lieux de culte, initiant parfois des apprentis locaux aux techniques traditionnelles ;
plusieurs religieux musulmans participant activement à la vie des mosquées locales
comptent aussi au nombre des personnes de nationalité indienne présentes sur le
territoire de l'île ; quelques prêtres et religieuses catholiques du
Sous-continent ont
également choisi de s'installer, au moins temporairement, de s'y installer (Photo1).
On ne peut pas ne pas évoquer aussi la présence de deux
communautés, réduites par le nombre, mais dont le rôle ne doit pas être sous-estimé :
dune part les Mauriciens dorigine indienne, qui pour certains participent
activement à la vie culturelle locale. Beaucoup de Tamouls
ou dIndo-Musulmans font aussi le trajet jusqu'à "lIle Sur",
où lindianité imprègne de façon beaucoup plus profonde le quotidien collectif ou
privé. Il existe même parfois des liens familiaux que lon ne désire surtout pas
rompre. Maurice a longtemps été le seul "trait dunion" avec les racines
indiennes, et joue encore ce rôle pour bien des Malbars.
(Photo2).
Dautre part les quelques dizaines de familles
"pondichériennes"
(a).
Elles ont quitté les comptoirs français, rentrés dans le giron de lUnion
Indienne, dans les années 50 ou 60 et, à leur arrivée à la Réunion, y ont apporté un
vécu culturel authentique et encore tout proche : pratique courante de la langue
dorigine, habitudes religieuses, traditions culinaires... Leur influence, peut-être
parfois trop parcimonieusement consentie, selon certains, a contribué peu ou prou au
renouveau tamoul, dans les pratiques rituelles comme dans des aspects plus quotidiens, non
sans que cela entraîne divers signes dincompréhension, voire de rejet. Que
lon regrette ou que lon justifie cette hostilité, elle est en tout cas
explicable : les tenants dune culture propre aux Malbars ne souhaitent pas que se
développe exagérément une indianité en fin de compte ressentie comme étrangère et
conquérante.
Espérons que chacun saura finalement se souvenir
quen matière de culture, plus quailleurs, à léchelle dune
société comme dun individu, la pluralité harmonieuse et bien comprise est une
chance et non une menace, une richesse et une force face à la montée des uniformisations
arrogantes.