La pûjâ
La pûjâ est un ensemble de rituels, complexe dans ses formes les plus développées, par lesquels on adore et vénère la divinité. Elle suit un déroulement codifié et implique des composantes matérielles (parfums, chants, objets, nourriture...) autant que des dispositions mentales et spirituelles si l'on veut qu'elle soit efficace. Elle commence par l'application sur le front d'un tilak (pottu en tamoul) de cendres de santal sur lequel on en trace un autre de vermillon, pour se placer sous la protection de la divinité. La pûjâ traditionnelle comporte un grand nombre d'étapes, constituées notamment de prières, de prosternations et d'offrandes (de fleurs, de nourriture, de parfums que l'on fait brûler...).
En voici le déroulement type. Bien évidemment chaque pûjâ doit être adaptée à la divinité à laquelle elle est destinée. Il est toujours possible d'en simplifier le déroulement, si l'on procède notamment à une pûjâ domestique.
Il est important de procéder à une
préparation avant la pratique de la pûjâ. Le lieu doit être propre et, si
possible, décoré, agréable. Une purification rituelle est effectuée en
aspergeant le lieu d'eau du Gange (ou d'une eau sanctifiée), et en répétant
la formule Om pavitra, pavitra ("Om, que cela soit pur"). Cette
aspersion s'effectue aussi sur les ustensiles utilisés pour la pûjâ.
La personne qui pratique la pûjâ doit elle-même être propre et
habillée de propre, voire de neuf pour des occasions plus importantes. Elle
s'assoit face à l'est et débute les premiers rituels, comportant notamment
des mantras. Suit une purification spirituelle, grâce à quelques exercices
respiratoires, le chant de la Gâyatrî et une méditation établissant le
contact avec la divinité.
Cette préparation étant effectuée, les offrandes et hommages sont dès lors possibles. Seize étapes se succèdent pour un rituel complet. Les étapes les plus importantes sont ici en couleur et en gras.
Â
Âsana. La divinité est conviée à s'asseoir. On lui offre également des fleurs et du riz cru coloré par du curcuma (ce que l'on appelle l'akshata).
Pâdya. On offre de l'eau pour nettoyer les pieds de la divinité.
Arghyâ. ... Puis pour se laver les mains et le visage.
Âchamanîya. ... Puis pour se rincer la bouche.
Madhuparka. On offre à la divinité une boisson faite d'eau et de miel.
Âbhisekha (ou snânîya). Il s'agit du bain rituel de la divinité (en général on fait couler de l'eau du Gange sur la statue, le symbole ou l'image de la divinité, ou, plus souvent encore on la verse dans un récipient, ou bien on asperge la représentation, en récitant les mantras appropriés.
Vastra (“vêtement”). On habille et pare la représentation de la divinité.
Anulepana (ou gandha). On parfume la représentation et on applique sur son front le pottu (ou tîkâ), dont la matière de base varie selon la divinité (pâte de santal, argile, etc.).
Pushpa. Il s'agit de l'offrande de fleurs et de guirlandes, à choisir ici aussi en fonction du dieu ou de la déesse que l'on honore
Dhûpa. On brûle de l'encens devant la représentation.
Dîpa (ou arati). Pour cette offrande de lumière, on fait tourner en général une lampe à huile plusieurs fois, dans le sens des aiguilles d'une montre, devant la représentation.
Naivedya. Il s'agit d'une offrande de nourriture, qui varie en fonction de la divinité et du moment de la journée. Par exemple Gansh et Krishna préfèrent les friandises, Durgâ, Kâlî, Mariamma... préfèrent "des aliments acides, amers, piquants (citrons et piments)" (selon Sarah Combe dans son livre Un et multiple).
Punarâchamanîya. Il s'agit d'une nouvelle offrande d'eau pour rincer la bouche.
Pradakshinâ. On fait le tour de la statue ou de la chapelle trois fois, dans le sens des aiguilles d'une montre, mains jointes en position de salut.
Namaskrâ (ou pranama). On salue une dernière fois la divinité, mains jointes, en s'inclinant ou en se prosternant devant elle.
Pour plus de détails, deux recommandations : consulter un prêtre hindou, qui vous précisera les adaptations, les variantes, en fonction de la divinité choisie et vous donnera des informations plus complètes ; à défaut, consulter des livres spécialisés ou, notamment, le remarquable ouvrage de Sarah Combe, Un et multiple (voir notre interview de l'auteur et la présentation du livre).
Pour terminer, et en guise d'illustration, cet exemple de pûjâ virtuelle destinée à Shiva, sur un site hindou.
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