L'art du
kolam est traditionnel et très ancien en Inde, en particulier dans les
états de Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Karnataka, où il est généralement
transmis de mère en fille. Encore bien vivant dans les villages, il tend
forcément à se perdre dans les grandes métropoles urbaines, encore qu'il ne
soit pas rare de l'y rencontrer devant les seuils de bien de maisons ou des
boutiques. A la Réunion, cette pratique est rare,
sauf peut-être dans certaines familles pondichériennes.
J'ai pensé qu'il pourrait être intéressant pour les Réunionnais d'origine
indienne de découvrir ou redécouvrir le kolam, un art sans doute pratiqué par les
ancêtres de nombre d'entre eux... et qu'ils pourraient se réapproprier comme un
héritage oublié. L'occasion du Dîpavalî 2001 m'a paru tout indiquée !
Depuis, cette page s'enrichit occasionnellement.
Le kolam se présente sous la
forme d'un dessin au sol, notamment devant l'entrée de la maison, ou
devant les représentations des divinités. Dans le premier cas, les femmes l'exécutent
en général en l'honneur de la déesse Lakshmî , invitée ainsi à
apporter chance et prospérité dans la maison et la famille. C'est aussi un signe de
bienvenue pour les visiteurs... sans oublier l'agrément esthétique que de toute façon
une telle décoration offre aux yeux de tous ! L'élaboration du kolam, devant
les maisons indiennes, a lieu quotidiennement, au lever. Il arrive aussi
qu'on trace des kolams en fin de journée. Ces kolams de tous le jours sont
de couleur blanche, tandis qu'à l'occasion de fêtes religieuses (Pongal,
Dîpavalî...) on se lance dans des dessins de couleur, plus élaborés.
C'est sur un sol humidifié que sera tracé le dessin : la femme
qui tracera le kolam prend d'abord soin d'asperger le sol d'eau propre
généralement puisée de la main dans un seau. Le dessin reprend des motifs géométriques déjà connus, mais peut aussi
faire appel à l'inspiration personnelle du moment. Des représentations
plus figuratives - en particulier celles de fleurs - ne sont pas exclues.
Des fleurs coupées pourront d'ailleurs également être déposées sur le kolam pour en
parfaire l'esthétique.
Le tracé des motifs est traditionnellement réalisé avec de la farine de
riz et diverses poudres colorées. Il s'agit de les répandre d'un geste
habile de la main de manière à former des lignes ou à remplir des secteurs du
motif. Le pouce et l'index fluidifient et guident la poudre de manière à laisser une
trace régulière au sol. Le motif est débuté par son centre puis continué en s'en
éloignant ( voir un exemple ci-dessous). De nos jours, cependant, la farine
de riz est de plus en plus délaissée au profit de la chaux.
Si l'on ne dispose pas des poudres nécessaires, et si le sol s'y prête, on
peut éventuellement tracer le motif à l'aide de craies de couleur.
L'effet sera certes moins traditionnel et sans doute moins vif et esthétique, mais, faute
de mieux... Pensez aussi à faire d'abord des essais sur papier, au
crayon ou au feutre : cela peut aider. Pour le plus pressés, enfin, sachez
que l'on vent aussi en Inde de petits rouleaux que l'on n'a qu'à faire
rouler en cercle sur le sol pour dessiner des frises répétitives servant de
succédané au kolam.
Voici,
à titre d'exemple, les (premières) étapes de l'élaboration d'un kolam
simple, à partir d'un motif central d'étoile. On peut en fait se contenter
du résultat obtenu, ou pousser plus loin.
Etape 1 |
Etape 2 |
Etape 3 |
Etape 4 |
Etape 5 |
Etape 6 |
Etape 7 |
Etape 8 |
Etape 9 |
Je suis sûr que vous
pouvez faire
mieux :) |
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