utre les formes
de danse dites classiques, l'Inde compte une foule d'autres danses, dont la plupart
peuvent être qualifiées de folkloriques. Les formes varient selon les ethnies, selon les
régions... et c'est précisément en suivant un ordre géographique que nous allons
procéder pour évoquer bon nombre de ces différents styles, d'une manière succincte.
Cliquez sur la carte pour choisir une région ou allez directement à la liste
alphabétique des états.
Ces danses sont généralement d'origine rurale et sont pratiquées par les
villageois lors d'occasions particulières : récoltes, mariages, fêtes religieuses... Il
existe parfois des troupes professionnelles, proposant des représentations de village en
village, en particulier pour les danses à dimension théâtrale. Notons enfin que
certains styles sont caractéristiques de diverses ethnies aborigènes qui ont su faire
perdurer des traditions dont les racines remontent avant la lointaine
invasion aryenne.
ANDAMAN et NICOBAR :
La danse nicobaraise, pratiquée dans l'île de Car Nicobar, est une danse tribale restée
longtemps préservée des influences extérieures. Elle est pratiquée lors de fêtes
traditionnelles, durant la nuit, par des jeunes filles vêtues de leurs plus beaux atours.
Leur costume est partiellement confectionné à partir de palmes.
ANDHRA PRADESH : Cette
région est le berceau du bien connu kuchipudi, mais on y trouve également de
nombreuses danses, folkloriques ou non, parmi lesquelles : : On fait remonter
son origine aux devadasis d'il y a deux mille ans. C'est une danse assez proche du bhârata-natyam, qui comporte une forme féminine : lasya, et une forme masculine
"guerrière" appelée perini. L'andhra natyam est une sorte de synthèse de
diverses formes traditionnelles et constitue une sorte de danse "nationale" ;
elle est d'ailleurs enseignée à l'Université de Hyderabad.
Bathakamma : Cette danse de la région de Telangana est
exclusivement féminine et se fait en l'honneur d'une déesse appelée Bathakamma. Les
danseuses sont souvent de jeunes mariées voulant s'attirer la protection de la déesse
pour une vie de couple réussie.
Bhanjara : Il s'agit d'une danse tribale d'un peuple
nomade d'éleveurs et colporteurs, les Bhanjaras. Les thèmes sont inspirés de la vie
domestique et agraire. Les femmes dansent en rond, frappent des mains et dessinent
ensemble les gestes de la vie quotidienne. Les costumes, comportant de grandes jupes
évasées, sont très colorés, rehaussés de broderies et de petits miroirs.
Dandaria : Cette danse est pratiquée
avec un accessoire fréquent dans plusieurs styles : les danseurs utilisent en effet de
petits bâtons qu'ils entrechoquent rythmiquement.
Dhamal : D'anciens rois hindous et,
par la suite, les colons européens, firent venir en Inde des Africains, dont les
descendants s'appellent Siddis. Ce sont des Siddis qui pratiquent la danse martiale
dhamal, avec des sabres et des boucliers. C'est un spectacle bruyant et coloré, exécuté
souvent à l'occasion des mariages.
Dhimsa : Ce sont les femmes cultivatrices de la caste
Porja qui pratiquent, par groupes de quinze à vingt, cette danse tribale
particulièrement colorée qui est dite attirer la prospérité.
Gangireddu Âta : Cette très ancienne
danse rurale est avant tout celle d'un taureau (gangireddu) orné qui réalise diverses
figures au commandement de son maître, à l'occasion de certaines fêtes.
Karra Sâmu : Voici une danse qui,
comme le moringue à la Réunion, est dérivée d'un art martial local. Il s'agit d'un
"combat" de bâtons (longs bambous) hérité des anciens gardes des temples ou
des palais. Il est encore perpétué par quelques familles et visible lors de fêtes
villageoises ou de mariages.
Lambadi : Le nom de cette danse est aussi celui d'une
ethnie semi-nomade. Des femmes vêtues de robes rouges, de capuchons, et parées de
nombreux bijoux reprennent les mouvements de la vie des champs : semailles, récoltes...
Puli Vesham : la "danse du tigre", très
populaire, est pratiquée par les musulmans comme par les hindous. Un danseur
représentant un archer en affronte un autre maquillé en tigre et finit par le vaincre,
après les péripéties d'un combat que restitue cette danse.
Tolu Bommalata : Des marionnettes remplacent ici les
danseurs, dans un spectacle qui reprend des épisodes mythologiques.
Vîra natyam : A l'origine, cette danse était liée à
un rituel en l'honneur du dieu Shiva. Les danseurs manient des lances et des tridents
enflammés, dont ils se percent ensuite la peau.
Autres : bonalu, buda bukkala, burra
katha, chindu bahagavatham, dappu nrityam, garagalu, mathuri, oggu katta, pagati veshâlu,
tappeta gullu...
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ARUNÂCHAL PRADESH
: Il existe dans cet Etat de l'extrême Nord-Est de l'Inde, des danses tribales.
Certaines sont théâtralisées et ispirées de la religion bouddhiste ici très
importante, d'autres, masculines, font partie des traditions martiales. : Tel est le nom d'une danse féminine ayant
cours dans l'ethnie des Adis, montagnards du groupe tibéto-birman. Les jeunes filles
dansent en groupes synchronisés, vêtues d'habits colorés, au rythme et au son des
percussions.
Autre s : buiya sodan, danse du lion et
du paon...
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ASSAM : Cet autre état du
Nord-Est est riche en danses folkloriques, dont la plus connue est le bihu.: Il s'agit plutôt
d'une forme de théâtre, créée au XVIème ou XVIIème s. parallèlement à la danse
appelée satriya nritya, et se rapportant à la vie de Krishna. Les costumes colorés et
les énormes effigies de démons ou d'animaux sont particulièrement spectaculaires.
Bagurumba : C'est la danse la plus spectaculaire de la
communauté des Bodos, du groupe ethnique tibéto-birman. Elle se pratique en formation ;
les danseurs dessinent des pas lents, bras étendus, au son de l'orchestre traditionnel de
cette ethnie.
Bhortal nritya : Des groupes de six à dix danseurs
effectuent cette danse en frappant de petites cymbales et en dessinant divers gestes.
C'est un certain Narahari Burha Bhakat qui a donné quelque notoriété à cette danse.
Bihu : Cette danse tire son nom d'une fête des
récoltes, les récoltes débutant à la mi-avril et durant à peu près un mois. Jeunes
hommes et jeunes filles dansent joyeusement, en rond ou en rangs. Le bihu, débordant,
d'énergie se danse sur une musique de tambours et de pipeaux... et de chansons d'amour.
Les gestes des mains sont vifs, les hanches se balancent en mouvements provocants, pleins
de vie et de joie de vivre.
Chah baganar jumur nach : Il s'agit, mot à mot, de
la "danse jumur des plantations de thé"... ce qui en dit déjà assez long sur
les lieux où se pratique la chose. Elle est pratiquée par des groupes de filles ou des
groupes mixtes, en se tenant par la taille et selon des pas précis.
Satriya nritya : C'est la danse assamaise d'inspiration
classique, enseignée officiellement dans diverses institutions et visible à l'occasion
de festivals locaux. Elle a été codifiée par deux maîtres des XVIème et XVIIème s. :
Shankaradeva et son disciple Madhvadeva, tous deux vishnouites et promoteurs du culte de
la bhakti. On comprend donc que cette danse est évidemment liée à l'expression
religieuse.
Autres : ali aï ligang, harni gabra, rajini gabra,
rongker, chomangkan, deodhany nritya, oja-pali, chaudang, rakhal lila...
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BENGALE OCCIDENTAL
-
Brita (ou vrita) : Cette danse est normalement
pratiquée dans des circonstances bien particulières : par elle, les femmes
"stériles" ayant fini par enfanter remercient la divinité d'avoir entendu leur
prière. On la danse également en remerciement de diverses guérisons (notamment après
une variole...).
-
Chhau : voir Bihâr.
-
Kâli nach : C'est une danse masquée,
effectuée un sabre à la main, en l'honneur de la déesse Kâli qui est particulièrement
vénérée au Bengale. Un danseur en transe peut être interrogé à la façon d'un oracle
(point commun avec la marche sur les sabres, connue à la Réunion).
-
Autres : gaudiya nritya, rava...
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BIHÂR : Le public réunionnais a
notamment eu l'occasion de faire la connaisance de la danse chhau, typique de cet Etat et
d'Etats voisins.: Le mot viendrait du sanskrit chhaya,
signifiant "ombre". C'est une danse accompagnée de tambours et flûtes
traditionnelles, souvent masquée, probablement fort ancienne et dérivée d'un art
martial pratiqué par les cipayes. Elle est caractérisée par ses mouvements énergiques
et ses sauts. Elle peut être descriptive de la vie animale, retrouver ses racines
guerrières (avec usage de sabres, boucliers, arcs...) ou évoquer des épisodes des
grandes épopées. De nos jours, les thèmes se sont diversifiés et la danse chhau n'est
plus exclusuivement masculine.
Il existe trois variantes de cette danse. Celle du Bihâr est appelée
Seraikella, celle du Bengale Purulia, et celle de l'Orissâ Mayurbhanj.
Jhijhia : Il s'agit d'une danse effectuée avec
prières et chants adressés au dieu des Pluies.
- Jhûmar
: C'est une danse des moissons qui existe aussi
dans l'Orissâ. Il existe un forme masculine, appelée mardani jhûmar, et une féminine :
janani jhûmar.
Païka : voir Orissâ.
- Autres
: karma, jatra...
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CHHATÎSGÂRH : Ce jeune Etat a été créé en 2000 à partir de la région est du
Madhya Pradesh. : Cette danse rurale et
masculine s'effectue sous forme de ronde, tournant dans un sens puis dans l'autre, sur un
rythme qui s'accélère. Les danseurs utilisent également des bâtons qu'ils
entrechoquent. Le costume comporte notamment des plumes de paon.
Autres : danda,
karma, raut nacha, suga (ronde féminine)...
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GOA : L'ancienne possession
portugaise a bien sûr la particularité de proposer certaines danses héritées du
colonisateur... mais ce n'est pas tout ! Beaucoup de richesse pour un si petit territoire
!
Corredinho : Voici, comme son nom le
révèle, une danse aux accents portugais. Elle se danse en couples, dans des costumes
colorés et selon des pas élaborés. Elle semble encore populaire, y compris dans la
jeunesse de Goa.
Dashavatara : Mot à mot, il s'agit de la
représentation des "dix avatars" de Vishnou, sous une forme qui tient davantage
du théâtre que de la danse et qui apparut dans la région vers le XVIème s. Comme le
bal tamoul réunionnais, il s'agit d'un spectacle joué par des hommes et des femmes -
maquillés de blanc et rouge traditionnellement - débutant au soir et se terminant à
l'aube.
Dekhni : Le mot signifie "beauté
ensorceleuse"... tout un programme ! Il s'agit d'une danse exclusivement féminine,
en solo, accompagnée de chant et d'une percussion appelée ghumat. La thématique est
inspirée des devadâsîs, danseuses sacrées des temples, et nourrit un contenu narratif
(histoire d'une devadâsî devant négocier avec le batelier la traversée d'un fleuve).
La musique a la particularité d'associer mélodies indiennes et rythmes plus occidentaux.
Dhalo : Cette danse folklorique et
lente est pratiquée par des groupes de femmes, généralement deux rangs de six ou douze
se faisant face puis se mêlant en figures codifiées. Les chants sont d'inspiration
religieuse ou sociale.
Dhangar : C'est aussi le nom d'une
ethnie, qui pratique cette danse à la fin du Navarâtrî, en l'honneur des divinités
familiales. Elle est basée sur un jeu rythmique de pas ; les chants sont généralement
basés sur l'histoire de Krishna et Râdhâ ; les costumes sont traditionnellement blancs,
avec un turban.
Fûgdi : C'est une danse exclusivement féminine et
très fréquente dans les grandes occasions de la vie sociale ou religieuse. Elle débute
en cercle, sur un rythme lent, puis atteint soudain un paroxysme rythmique. Le nom
viendrait du fait que les danseuses, pour faciliter la synchronisation de ce rythme devenu
très rapide, souffleraient la syllabe "fû". On distingue le katti fûgdi,
dansé avec des coquilles de noix de coco à la main, et le kalshi fûgdi, avec des
cruches.
Ghode modni : L'appellation signifie
"mouvements de danse du cheval". Il s'agit d'une danse commémorant une victoire
indienne sur les portugais. C'est une danse masculine et guerrière pratiquée, sabre au
poing et en costumes d'apparat, par des hommes de la caste kshatriya lors de la fête
appelée Shigmo.
Goff : C'est une danse des rubans dont
il existe des formes dans diverses régions de l'Inde. Les danseuses, en un premier temps,
tressent ensemble ces rubans attachés à un mât central, puis leur danse leur fera
défaire cette tresse. Cela rappelle le pinnal kolâttam du Tamil
Nâdu.
Mell (ou Romat)
: C'est une danse, presque une marche, particulièrement bruyante et colorée intimement
associée à la procession ayant lieu à l'occasion de la fête de Shigmo. Les groupes de
villageois marchent de façon exubérante, brandissant bâtons décorés, drapeaux et
ombrelles.
Autres : danse des lampes, kunbi,
mussal.
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GUJARÂT : Deux danses sont
particulièrement connues et prisées dans cet Etat : garbâ et râs.
Bhavaï : Ce spectacle dansé est
typique du Nord de l'Etat. Le mot vient du sanskrit bhâva, qui indique l'expression
esthétique des émotions. Le spectacle dure toute la nuit, accompagné par les
instruments de musique traditionnels. Les thèmes sont généralement ispirés de la
réalité sociale et rurale, avec de fréquentes intentions satiriques.
Garbâ : Cette danse aurait, selon la légende, été
popularisée par Usha, petite belle-fille de Krishna. Elle tire son nom d'une lampe à
huile traditionnelle placée dans un pot de terre. Une cruche remplie d'eau, contenant en
outre une noix de bétel et une pièce d'argent, et enfin surmontée d'une noix de coco
(on retrouve le principe du koumbam) est le centre d'un cercle de
danseuses qui tournent autour de lui sur un accompagnement de chants et percussions. Les
danseuses portent elles-mêmes sur la tête une cruche ou une construction de bois et
tissu représentant un temple. On pratique cette danse à l'occasion de diverses grandes
fêtes religieuses telles que Holî ou le Navaratrî. La danse garbâ serait une
continuation des célébrations très anciennes d'un culte de la fertilité, en l'honneur
d'une déesse-mère.
-
Râs : Voici une danse aux origines légendaires
prestigieuses, puisqu'elle serait l'héritière de la Rasa Lîlâ, la danse de Krishna et
de ses gopîs, lorsqu'il était berger à Vrindâvan. C'est une danse mixte et simple,
elle aussi pratiquée en cercle. Les danseurs font usage de bâtons de bois verni appelés
dandiyas que l'on entrechoque en rythme. Il existe plusieurs variantes selon les villages
et les ethnies. Ainsi la gheria râs est pratiquée avec un seul bâton, l'autre étant
remplacé par une plume de paon ; les danseurs de gof gunthan, eux, utilisent un bâton et
un ruban de couleur. C'est avant tout lors du Navaratrî que l'on danse la râs.
-
Autres : dangi nritya, gheria, gof gunthan, padhar
nritya, siddi, thakaria, tippani nritya...
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HARYANA : Une des
particularités des accompagnements musicaux des danses dans l'Etat de Haryana est l'usage
de percussions confectionnées à partir de cruches à eau. Il est aussi fréquent que les
danseurs eux-mêmes soient également instrumentistes.: Cette danse folklorique est
pratiquée par des hommes, auxquels se joignent parfois des femmes. Ils jouent d'un grand
tambour circulaire appelé "daph" tout en dansant, ou bien manient des bâtons
décorés, les "shuntis". Le dhamal remonterait à l'époque du Mahâbhârata
; rappelons à ce propos que le Kurukshetra, le lieu historico-légendaire de la Grande
Bataille contée par l'épopée, se trouve dans cet Etat
Gugga : Voici une danse très particulière, rituelle
et strictement masculine, associée à une procession en l'honneur d'un saint homme. C'est
lui, Gugga, qui a donné son nom à cette danse très simple, généralement effectuée
près de sa tombe.
Hariyanvi Gidda : Il s'agit d'une
autre danse féminine, aussi appelée jhumar (du nom d'une décoration que les jeunes
mariées portent au front). C'est une autre forme de ronde, colorée et joyeuse.
Jhûmar : C'est une danse féminine
commune aussi au Râjasthân voisin. Les danseuses forment un cercle, tapent dans leurs
mains, chantent et bougent sur un rythme qui va croissant. Les textes des chants
s'inspirent généralement de l'actualité et sont caractérisés par leur registre
satirique.
Phag : C'est une danse typique de
la fête de Holî, marquant l'équinoxe de printemps (la période du karmon réunionnais).
Il s'agit en fait d'une manifestation quelque peu informelle au cours de laquelle les
femmes "armées" de tissus noués, les "koraras", courent derrière
les hommes et font tentent de les frapper, tandis que ceux-ci se défendent tant bien que
mal ave des bâtons.
Autres : lûr
(autre danse typique de Holî, féminine), khoria, chaupaia, ratvaï...
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HIMÂCHAL PRADESH :
Cet Etat des piemonts himalayens est certes peuplé majoritairement d'hindous, mais sa
danse peut-être la plus connue, appelée chham, est typiquement bouddhiste. Chaque groupe
ethnique a en fait ses propres danses.
Bhura : Il s'agit d'une danse
virile et martiale au cours de laquelle les danseurs manipulent habilement leurs haches -
appelées dangras - décorées. Elle s'accompagne de chants commémorant la bravoure
de héros guerriers, au son notamment du hulki, petit tambour en forme de
sablier.
Chham : C'est une danse pratiquée par
les lamas bouddhistes dans les monastères de la région, en présence d'un large public
comprenant les villageois des environs. Il s'agit en fait d'une danse propitiatoire,
visant à attirer sur les habitants du secteur le bonheur et la prospérité ; ce qui
implique de chasser les démons, les maladies, les dangers naturels... Les lamas dansent
dans la cour du monastère, en de lents mouvements circulaires. Ils portent des costumes
de brocart aux couleurs vives et, surtout, de grands masques grotesques qu'ils fabriquent
eux-mêmes. Pendant ce temps retentit la musique des tambours, des cymbales et des longues
trompes au son profond.
Hikat : A l'origine, il s'agissait d'un jeu d'enfants.
Les danseuses forment des couples, se tenant par les poignets, bustes inclinés en
arrière, et tournent sur place.
Lahauli : Il s'agit d'une danse probablement originaire
du Ladâkh. Les pas sont simples et majestueux, et les danseurs effectuent des figires
d'entrelacement des mains. Le costume typique est fait d'une longue robe aux bordures
brodées, sur laquelle on passe une courte veste. Il est complété par des bijoux de
perles et de pierres.
Nati : C'est une des danses les plus populaires de
l'Etat ; il en existe diverses variantes régionales, aux rythmes variés. Comme beaucoup
de danses folkloriques, elle se caractérise par des costumes et des ornements de fête.
Le kullu nati est une des formes les plus connues.
Thoda : Voici une danse martiale où les
danseurs manient l'arc et les flèches avec beaucoup de dextérité, donnant l'impression
de livrer une véritable bataille.
Autres : bakayang, chohara, dandras, ghurehi, losar
chona chuksam, jhamakada, namagen, gugga (voir à l'Etat de Haryana), sikri, singhi...
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JAMMU et KASHMÎR :
Bhacha nagma : Cette danse folklorique
est pratiquée par des garçons travestis en femmes, dont ils portent vêtements et
bijoux. Le danseur chante également, sur un accompagnement joué par un orchestre
comprenant des instruments tels que le sârangî (instrument à cordes pincées), le
rebâb (sorte de violon), le tumbaknari et le dholak (percussions), ou encore le hautbois
appelé shehnaï
Dumhal : Il s'agit d'une danse
masculine et religieuse, associée à diverses occasions et processions. Les danseurs sont
vêtus de longues robes colorées et de bonnets coniques. L'un d'eux plante en terre un
drapeau dévotionnel, les hommes dansent alors autour de celui-ci, en chantant, sur un
accompagnement de percussions.
Hikkat : Cette danse a la particularité de n'être
accompagnée d'aucune musique instrumentale (... mais les danseurs chantent) et d'être
pratiquée par les jeunes filles et les jeunes garçons. Ils forment des couples, se
tenant l'un l'autre fermement par les bras et, tête et buste rejetés en arrière,
tournent en rond avec une précision et une vitesse étourdissantes.
Kud : Hommes, femmes et enfants se retrouvent tous pour
cette danse de réjouissance de la région du Jammu. Ils manifestent leur joie autour d'un
grand feu à l'occasion des festivités marquant la moisson du maïs, et remercient ainsi
les divinités du village (grâma-devatâ) de leur générosité et de leur protection.
Rouf : C'est la danse la plus
populaire du Kashmîr. Elle est seulement féminine, et se pratique lors des fêtes des
moissons ou lors du Ramadan. Les danseuses en tenues traditionnelles de fête forment deux
rangées qui se font face, tour à tour s'avançant et reculant, tout en entonnant des
chants dévotionnels ou sentimentaux.
Autres : chhakari, phumania, jagrana
(qui est une danse de mariage)...
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JHARKHAND : Pour ce jeune Etat créé en 2000, voir
Bihâr.
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KARNÂTAKA : Deux danses sont
ici à retenir.
Dollu kunitha : Les danseurs ont la
particularité de porter de grands tambours décorés d'étoffes, dont ils jouent tout en
accomplissant des pas légers et rapides. Cette danse est généralement accompagnée de
chants religieux.
Yaksha gâna : Il s'agit en fait d'un
drame dansé, créé à la fin du XVIIème s. et que l'on pourrait comparer au kathâkali
ou au bal tamoul réunionnais. Certains acteurs racontent l'histoire, en telugu ou
kannara, tandis que d'autres, lourdement maquillés et en costumes pittoresques, la miment
et dansent. Les thèmes sont tirés des grandes épopées ou des purâna.
Autres : balakat, bhûta et diverses formes de
kunitha...
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KERALA : Le "petit"
état de l'extrême sud-ouest du pays est particulièrement riche en danses classiques ou
traditionnelles et, surtout, en théâtre dansé. On connaît bien sûr le Mohinî-attam
et le Kathâkali, mais découvrons
à présent d'autres danses, hindoues, musulmanes ou même chrétiennes.: Il s'agit d'une danse typique des
Malabars musulmans, que l'on peut voir en diverses occasions telles que les fêtes
religieuses ou les mariages. Les danseurs tournent en rond en marquant le rythme sur une
petite percussion particulière appelée duffu (on appelle d'ailleurs aussi cette
danse duffmuttu). Le leader du groupe chante des textes d'inspiration religieuse
que les autres reprennent en chur.
Chavittunatakom : Ce drame musical, qui tient
finalement peu de la danse, constitue une curiosité. C'est un héritage, chrétien,
de la colonisation portugaise, et remonte au XVIème s. Les costumes semblent directement
sortis des tragédies grecques ou latines, et les décors eux-mêmes sont d'inspiration
occidentale. Les thèmes, eux, sont comparables à ceux des mystères médiévaux
européens, et se rapportent à la vie du Christ notamment.
Kanyarkali : C'est une danse inspirée d'un art
martial et pratiquée par la communauté naïr. On y retrouve un mélange de gestes
guerriers et de mouvements plus chorégraphiques. L'accompagnement est basé sur les
percussions et des chants traditionnels.
Kolkali : Chez les Malabars, cette
danse rurale et surtout musulmane, exclusivement masculine, est pratiquée avec des
bâtons que l'on entrechoque pour marquer le rythme, en synchronisation avec des coups
frappés au sol avec les pieds et avec les chants. Les mouvements des danseurs sont
circulaires.
Kûdiyattam : Le kûdiyattam est une forme de théâtre
dansé, peut-être la plus ancienne de la planète - 2000 ans au moins - et reconnue par
l'UNESCO comme élément du patrimoine artistique de l'humanité. Traditionnellement le
spectacle, basé sur les principes du Nâtua-Shâstra, le grand et antique
traité de la danse classique, est présenté par une sous-caste hindoue du Kerala, celle
des Chakyars. Les acteurs-danseurs, hommes et femmes, sont richement costumés et
maquillés pour incarner essentiellement les personnages du Râmâyana ou
d'uvres qui s'en sont inspirées. L'instrument de base est le grand tambour appelé mizhav.
Kummattikkali : C'est dans le nord du Kerala que l'on
pratique cette danse masquée et assez informelle. Les danseurs, chantant des textes
d'inspiration religieuse et s'accompagnant d'une sorte d'arc musical nommé ona villu,
vont de maison en maison, déguisés et masqués en dieux, déesses ou sorcières.
Margom kali : Voici une danse propre à la communauté
chrétienne syrienne présente dans les districts de Thrissur et Kottayam. Elle remonte à
un lointain passé. Les douze danseurs en vêtement blanc peu orné représentent les
douze apôtres, chantant et dansant autour d'une grande lampe à huile symbolisant le
Christ. Le chant, sans accompagnement instrumental, narre notamment la vie de Saint
Thomas. Une autre partie de cette danse est, par contre, d'inspiration martiale et
s'effectue avec sabres et boucliers.
Nangiar kôthu : Il s'agit d'une variante du
théâtre dansé, que l'on pratique encore dans certains temples hindous. Elle se
présente comme un spectacle en solo, où l'interprète chante et mime, en utilisant des
mudrâs élaborés, des épisodes de la légendaire vie de Krishna.
Patayani : Ce long spectacle rituel qui, dans les
temples, peut durer une semaine est typique des hommes de lacommunauté naïr. Il
s'agit de rendre hommage à la déesse kâlî et à sa victoire sur un démon nommé
Dârikan. C'et une danse masquée lors de laquelle les participants incarnent divers
personnages, notamment Kâlî elle-même ou Shiva.
Sarpam thullal : Cette danse propitiatoire s'adresse à
un dieu serpent. Au sol est dessiné un kolam
en l'honneur de ce dieu (Naga), tandis que les
bardes (Pulluvans) jouent d'une vîna spécifique à cette cérémonie. Deux
femmes, les Piniyals, placées sur le kolam, entre en transe, possédées par la
divinité. Elles soupirent tout en dessinant de leur corps les mouvements du serpent, et
répondent telles des oracles aux questions des bardes.
Thiruvathirakkali : C'est une
danse féminine essentiellement pratiquée dans la communauté naïr. Les danseuses
tournent et pirouettent en chantant autour d'une lampe (nilavilakku), comme dans le margom
kali, en mouvements sensuels : elles incarnent en fait Lasya, le charme amoureux féminin.
Thullal : Ce spectacle allie
récitation et danse. L'acteur-danseur, en solo, raconte tel ou tel conte de la mythologie
hindoue, appuyant son récit d'une gestuelle qui en souligne le contenu. Un chanteur
reprend également les vers, tandis que joue l'orchestre. Il existe aussi une veine
d'inspiration plus satirique. C'est le poète Kunchan Nambiar qui aurait été le
créateur du thullal, au XVIIIème s.
Autres : drames dansés : chakiar
kôthu, thîyattu, kakkarissi natakom (mythes de Shiva et Pârvatî), krishnanattom
(mythes de Krishna), mayilppîli thûkam (mythes d'Arjuna), mudiyettu (mythes de Kâlî) ;
tholppavak kôthu (spectacle de marionnettes) ; pûthanam thirayam (danse en l'honneur de
Kâlî), pâna (en l'honneur de Bhadrakâlî), velakkali (danse martiale), oppana (danse
de mariage chez les Malabars musulmans), kâliyattam ou theyyam (danse rituelle du nord
Kerala), vadithallu (danse avec bâtons)...
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LAQUEDIVES (LAKSHADVÎPA) :
Les îlots des Laquedives, à l'ouest du Kerala, sont peuplés de quelques dizaines de
milliers de musulmans. Diverses danses folkloriques sont à retenir.
Kattuvili : Cette danse était à
l'origine un rituel pratiqué par les femmes de l'île de Kiltan. Rassemblées à la
mosquée, elles priaient pour que les époux partis en mer bénéficient d'un vent
favorable. Aujourd'hui, elle est en voie de disparition.
Kolkali : C'est la danse des bâtons
locale, pratiquée par des hommes qui, deux par deux, tournent en rond en marquant le
rythme avec lesdits bâtons. Ce rythme est d'abord lent, puis va en s'accélérant
jusqu'à un paroxysme.
Lava : Il s'agit peut-être de la
danse la plus connue du territoire des Laquedives. Elle est en fait typique de l'île de
Minicoy, tout au sud. Les danseurs portent des maquillages, des costumes et des coiffes
particulièrement colorés, et utilisent un tambour traditionnel pour pratiquer cette
danse exubérante.
Parichakkali : C'est la danse des
boucliers, apparentée au kolkali.
Autres : attam, uiakkamuttu, oppana
(danse de mariage), zikar (danse masculine)...
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MADHYA PRADESH : On
retiendra surtout une danse de cet Etat du centre de l'Inde.
Jawara : C'est une joyeuse danse
rurale de la saison des moissons. Hommes et femmes y prennent part, vêtus et ornés de
leurs plus beaux atours. Les femmes portent avec adresse des corbeilles de jawara (orge)
sur la tête et dansent énergiquement au son d'un orchestre complet, comportant
percussions, instruments à vent et à cordes.
Autres : baredi, chatkora, diwari, kamchino, pandwani,
panthi, rîna...
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MAHÂRÂSHTRA
:
Dindi : C'est
une danse religieuse, dévotionnelle, en l'honneur du dieu Krishna dont elle évoque les
jeux. Les musiciens se trouvent au centre (dindi est d'ailleurs le nom d'une
petite percussion) ; les danseurs autour d'eux se répartissent en formations et figures
géométriques, leurs pas s'accélérant avec le rythme.
Kala : Il s'agit
d'une autre danse se référant aux jeux de l'enfant Krishna. Les danseurs, les uns
grimpés sur les épaules des autres, forment un cercle. Un pot de lait caillé est brisé
et sont contenu lancé sur les danseurs, en signe de fécondité. Puis la danse prend une
tournure plus martiale, avec maniement de bâtons et de sabres sur un rythme effréné.
Koli : Cette danse est
caractéristique de la communauté des pêcheurs, appelés Kolis. Elle rassemble hommes et
femmes, répartis en deux groupes : les hommes, munis d'avirons, miment les gestes des
rameurs ; les femmes, face à eux, se tiennent les unes les autres et avancent vers les
"pêcheurs". Tous dansent ensuite ensemble, en mouvements évoquant la pêche,
les vagues...
Lavani : Il s'agit d'une danse
accompagnée de chants, pratiquée seulement par des femmes. Le mot vient de lavanya,
signifiant "beauté". Les danseuses en sari exécutent des mouvements
énergiques sur des musiques et des chants aux thèmes variés : politique et société,
religion, amour... On dit que ce spectacle était destiné dans le passé (XVIIIème et
XIXème s.) à remonter le moral des troupes.
Tamasha : Voici encore une forme très théâtrale,
remontant au XVIème s. dit-on, et dont le nom, signifiant "divertissement",
viendrait de Perse. Le tamasha était souvent, à l'origine, d'inspiration paillarde.
Comme la danse lavani, il servait à entretenir le moral des troupes militaires, hindoues
ou musulmanes.
Autres : povadas, dhangari gaja,
hadga, ghagar phunkane, phugadis...
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MANIPUR :
Cet Etat du Nord Est, voisin de l'Assam, est bien sûr le berceau de la belle danse Manipurî, mais en outre on y pratique des danses folkloriques, originales ou
proches de styles plus largement répandus. : Il s'agit en fait
d'un ensemble de danses, que l'on dit à l'origine de la danse manipurî. On y retrouve le
khamba thoïbi et le maïbi (voir ci-dessous), ou encore la danse leïma jagoï.
Khamba thoïbi : Cette danse tire
son nom d'un couple de nobles amoureux du XVème s. : le prince Khamba et la princesse
Thoïbi. Elle est dansée par un homme et une femme reprenant l'hommage que rendit dans
les temps anciens le couple princier à un dieu sylvestre appelé Thangjing, afin
qu'il accorde paix et prospérité à leur pays.
Maïbi : On pourrait l'appeler "danse des
prêtresses". Ce sont en effet ces dernières qui, par leur chorégraphie, retracent
la cosmologie propre à la communauté meithei, majoritaire dans l'Etat. Leur danse
évoque la création du monde, mais aussi la vie traditionnelle, la construction des
maisons, etc.
Nupa pala : C'est la danse des
cymbales (kartal cholom), exécutée par un groupe d'hommes dont les mouvements sont
d'abord lents et doux, puis vont crescendo. L'inspiration est religieuse, et les danseurs
portent, de façon caractéristique, un turban blanc en forme de boule.
Pung cholom : Cette "danse du
pung" doit son appellation au nom local du tambour mridangam : le pung. Il s'agit
d'une danse rituelle modulée par la virtuosité des joueurs de cet instrument ; les
mouvements sont tour à tour gracieux et vigoureux, selon les rythmes...
Rasâ lîlâ : Cette danse populaire
est dédiée à Krishna et décrit ses jeux amoureux avec les vachères de Vrindâvan.
C'est donc une danse dévotionnelle, normalement pratiquée dans les cours de temples. Les
moments de solo alternent avec des duos et des danses de groupe. La rasâ lîlâ a la
réputation d'être une danse subtile, élégante et luxueuse de par ses costumes. A noter
que les danses nupa pala et pung cholom sont souvent exécutées en prélude à la rasâ
lîlâ.
Autres : lam-kut-lam, thambal chongbi, yumsarol...
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MEGHÂLAYA :: Il s'agit d'une danse
rurale du peuple khasi, évoquant les champs, les battages... avec accompagnement de
chants traditionnels et prières pour la paix et la prospérité.
Autres : laho, shad sukmynsiem,
wangla...
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MIZORÂM :
Chaï lam :
Cette danse regroupe femmes et hommes, qui alternent pour former un cercle où ils se
tiennent par les épaules et la nuque. Ils exécutent divers mouvements synchronisés
(pas, balancements du corps...) tout en chantant en chur, tandis que les
musiciens jouent de leurs instruments traditionnels tels que tambour, gong, cornes...
Cheraw : C'est
la "danse des bambous". En effet, deux longs bambous sont placés
horizontalement sur des supports et frappés rythmiquement, pour donner le tempo aux
danseurs. Ceux-ci enjambent les bambous selon des pas souvent complexes et inspirés des
mouvements observables dans la nature (animaux, etc.).
Chheih lam : Il s'agit d'une
danse particulièrement joyeuse. Le public s'assoit en cercle et un danseur chante en
exécutant des mouvements du corps et des membres. L'accompagnement musical est
essentiellement rythmique : on bat le tambour ou le bambou, ou encore on frappe dans ses
mains.
Par lam : Voici une danse exécutée par les jeunes
filles, vêtues de leurs plus beaux costumes traditionnels et des fleurs dans les cheveux.
Tout en chantant, elles exécutent des mouvements tels que le balancement des bras.
Autres : khual lam, solakia,
sarlamkaï...
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NAGALAND :
Khamba lim : Cette danse est
pratiquée par deux groupes, hommes et femmes, disposés en deux rangées.
Autres : agurshikukula (danse
guerrière), âluyattu, kuki, leshalaptu, modse, monyoasho, sîcha, rengma...
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ORISSÂ : La patrie de l'Odissi
est un des Etats les plus riches en danses folkloriques.
Chaïti ghoda : Cette danse est liée
au culte de l'Energie divine, la Shakti - évoquée ici sous le nom de Vasulî Devî - et
est pratiquée par une caste particulière appelée kaïbarta. L'un des danseurs est
costumé et masqué pour représenter un cheval. L'accompagnement musical est à la fois
instrumental et vocal.
Changu : Changu est d'abord le
nom d'un tambourin local, utilisé dans diverses communautés ethniques. C'est de cet
instrument que jouent les hommes tout en chantant, tandis que les femmes dansent. Un de
leurs mouvements caractéristiques est un balancement du corps, en position semi-assise.
Elles portent un sari qui couvre tout leur corps, ne laissant voir que mains et pieds
ornés de bracelets et d'anneaux.
Chhau : voir Bihâr.
Dalkhaï : C'est une danse typique des ethnies de
l'ouest de l'Etat, pratiquée par les jeunes filles, auxquelles se joignent des hommes
tambourineurs et joueurs d'autres instruments. Les percussions sont d'ailleurs nombreuses
et variées : ainsi l'énorme tambour à caisse métallique appelé nisan, ou, à
l'inverse, le petit tambourin tamki... Les danseuses chantent des paroles
inspirées des épopées ou des amours de Krishna. Leurs mouvements consistent notamment
en flexions des genoux, jambes jointes, en flux et reflux, en déplacements circulaires.
Ghanta patua : Il s'agit d'une
danse sur échasses, en l'honneur de la Déesse Mère. Le nom vient de l'instrument
appelé ghanta, une sorte de gong en bronze.
Ghûmra : Cette danse tire elle aussi son nom d'un
instrument, le ghûmra, petite percussion de terre cuite tendue d'une peau de reptile. Un
percussionniste se tient au centre du cercle des danseurs, marquant le tempo, d'abord
lent. Puis les mouvements s'accélèrent et se diversifient. Un chanteur intervient
également, lorsque les instruments se taisent, pour évoquer diverses divinités.
Goti pua : Ce sont des garçons déguisés en filles
qui pratiquent cette danse dont la popularité remonte à la fin du XVIème s. L'orchestre
est composé de trois musiciens : pakhâwaj (tambour proche du mridangam), harmonium et
gini (cymbales). Les garçons dansent par deux tout en chantant.
Jhûmar : voir Bihâr.
Karma : Danse tribale propre aux ethnies Binjhal,
Kharia, Kisan et Kol,, le karma, comme son nom l'indique, honore le "Destin"
(traduction approximative du mot). L'exécution est vigoureuse et exubérante, débutant
de façon lente et simple, puis se compliquant et s'accélérant. Certains mouvements
évoquent des ébats amoureux. Les costumes sont particulièrement pittoresques : étoffes
rouges, plumes de paon, coquillages...
Kedu : Cette danse rituelle honore une divinité
appelée Dahrani Penu qui protège les villageois et leur bétail, apporte chance et
bonnes récoltes. Les hommes chantent et jouent de la musique (percussions, flûtes),
tandis que les femmes dansent en demi cercle, mains sur les épaules de leurs voisines.
Kela keluni : Cette danse tribale est
propre à l'ethnie nomade Kela. Elle associe un homme (kela) jouant du ghuduki,
instrument à cordes spécifique et une femme (keluni) exécutant des mouvements
de balancement de la tête, des hanches et des jambes. La musique est aussi vocale, avec
des chansons sentimentales ou satiriques.
Naga : Il s'agit d'une danse virile, remarquable par
ses lourds costumes élaborés comportant une grande coiffe décorée d'argent, une fausse
barbe imposante et des bâtons décorés de façon multicolore fixés aux bras. Les
mouvements les plus typiques sont des secousses des épaules et des effets de démarche
martiale. Le danseur se trouve en tête d'une procession où se font entendre les joueurs
de tambour.
Païka nritya : Le mot païka
vient du sanskrit padatika, signifiant "infanterie". On l'aura compris,
cette danse est donc, à l'origine, martiale, et était pratiquée par les paysans-soldats
de la région avec épées, boucliers et tambours. Les mouvement en sont très physiques,
voire acrobatiques, hérités des entraînements militaires.
Pala : Cette manifestation rituelle
associe chant, musique instrumentale (mridanga, cymbales...), danse et mime. La grande
particularité du pala est qu'il constitue une expression syncrétique de l'islam et de
l'hindouisme, remontant à la période moghole avec le culte de Satyapîr, créé au
Bengale vers le début du XVIème s. par un certain Husain Shâh.
Autres : danda nata (danse rituelle de pénitents en
l'honneur de Shiva), dasakathia, dhanu jatra, jhadia paraja, kathinacha (danse avec
bâtons), Krishna lîla, kutal kandha, madal, medha nacha (danse masquée), patua jatra,
Ram lîla, ranappa (danse des bambous), sambhalpuri, samprada, sua...
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PUNJAB : : Cette danse masculine
est la plus populaire du Punjab et s'est largement répandue ailleurs, jusqu'au Canada ou
à l'Angleterre, dans les valises de la diaspora. Généralement, un joueur de tambour se
trouve au centre des danseurs vêtus de longhis (vêtement roulé et drapé autour des
hanches, couvrant les jambes) et de turbans. Les mouvements sont énergiques, parfois
même acrobatiques et les chants font souvent appel à des onomatopées.
-
Ghidda : C'est
la danse féminine de cet Etat, alliant puissance et élégance. Les femmes dansent à
tour de rôle ou par couples, tandis que le reste du groupe bat la mesure en tapant dans
les mains. Une des phases caractéristiques consiste à exécuter une vertigineuse
pirouette. Traditionnellement, cette danse est exécutée lors d'une fête marquant le
début de la mousson.
-
Autres : jâgo, jalli (danse
religieuse), jhûmar (danse en ronde, voir Haryana), kikli, luddi (danse imitant
le serpent)...
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RÂJASTHÂN : Les danses folkloriques sont nombreuses ici aussi, avec usage fréquent
d'accessoires tels que pots, armes ou bâtons...
Chakri : Cette
danse féminine pratiquée par les Kanjars est remarquable par les rapides mouvements
tourbillonnants qui font des danseuses aux robes fleuries de véritables toupies vivantes.
C'est notamment une danse de mariage, mais on l'exécute également en d'autres occasions
festives.
Gowari : Il s'agit de théâtre
dansé, propre à l'ethnie Bhîl, pratiqué par des trouves allant de village en village.
On y retrouve des personnages divins ou comiques. Entre les scènes jouées, les acteurs
dansent autour d'un point central consacré à la divinité.
Kucchi ghodi : C'est une danse à
rapprocher de la forme chaïti ghoda vue en orissa et du poïkkal kudiraï du Tamil Nâdu.
Elle est exécutée par des hommes montant des chevaux factices, comparables à
ceux que l'on peut voir lors du karmon à la Réunion. Ils manie des sabres, au rythme des
percussions.
Tera tâli : Il s'agit d'une
danse féminine très particulière, exécutée par des femmes assises tandis que des
hommes chantent et jouent de leurs instruments. Ces femmes ont fixé des petites cymbales
(manjîra) à diverses parties de leur corps (poignets, coudes, bras, taille...) et en
tiennent aussi en main. Avec ces dernières, elles frappent selon des mouvements habiles
celles qu'elles portent sur le corps, créant ainsi une musique très rythmée. Elles on
parfois une lame entre les dents, ou encore une cruche, voire une lampe allumée sur la
tête. Le tera tâli est destiné à honorer une divinité locale, Baba Ramdeo.
Autres : chari,
gaïr, jhûmar (voir Bihâr),
kalbelia, khulan lîla, walar, danse du feu, danse des tambours...
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TAMIL NÂDU
: Nous voici dans cet Etat tamoul cher à nombre de Réunionnais d'origine indienne.
Le bhârata-natyam,
la danse classique par excellence, bien connue et enseignée dans l'île, est né ici.
Mais d'autres traditions tamoules, folkloriques, méritent aussi d'être évoquées. On
retrouvera fréquemment dans les appellations le mot âttam ( ~dfdmfffff ), qui signifie "danse", et le
mot kûtthu ( PtfT ), qui désigne
plutôt le théâtre dansé. (Pour lire les mots tamouls, téléchargez
la police de caractères). : Cette danse
religieuse, exécutée dans les temples autour d'une lampe rituelle, a pour but d'honorer
le dieu Krishna lors de certaines fêtes.
Bommalâttam :
Il s'agit en fait d'un spectacle de marionnettes (faites de bois, étoffe, cuir...)
techniquement comparable au Guignol français et dont les thèmes sont empruntés aux
épopées ou au folklore local. Le spectacle rassemble pendant plusieurs heures un public
d'enfants et adultes.
Chakkaï âttam
: C'est une danse pratiquée par groupes de huit ou dix danseurs se tenant en cercle ou en
lignes parallèles et manipulant de courts bâtons de teck. La danse est accompagnée de
chants évoquant les divinités.
Devarâttam :
Cette danse est typique du district de Maduraï et se perpétue depuis des temps anciens :
elle était pratiquée par des danseurs - soldats et femmes - se tenant près du char sur
lequel se tenait le roi tamoul victorieux de retour de bataille. Le roi lui-même et ses
généraux dansaient parfois sur le char. De nos jours, au son de diverses percussions et
éventuellement d'une flûte, les participants tiennent dans les deux mains des mouchoirs
qu'ils balancent, et se déplacent selon des pas indiqués par celui qui dirige le groupe.
Celui-ci, seul, porte une fausse barbe et un masque aux dents faites de coquillages.
Kaï silambu âttam : Mot à mot, il s'agit de la "danse des bracelets". Et en effet
elle se pratique avec des anneaux sonores aux poignets et des grelots aux chevilles. C'est
une danse religieuse pratiquée lors de certaines fêtes (Navarâtrî...) dans les
temples, en l'honneur surtout de Kâlî.
Kalhaï kûtthu/kajaï kûtthu : Ce spectacle tient plus au cirque et à l'acrobatie qu'à la
danse. Il est proposé par des troupes d'artistes itinérants accomplissant par exemple
des sauts périlleux sur des perches, etc.
Karagam ou Karagâttam :
Cette danse rurale et joyeuse fait partie d'un rituel honorant la déesse Maryâmmâ et
est pratiquée soit dans le temple, soit aux champs. Les danseurs tiennent en équilibre
sur leur tête un pot fleuri plein de riz cru et exécutent diverses figures parfois
acrobatiques, au son des percussions et des flûtes.
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Kolâttam : Il s'agit d'une
pratique villageoise très ancienne, une danse de bâtons que les danseuses entrechoquent
selon divers motifs rythmiques. Le public réunionnais a fréquemment l'occasion de voir
des représentations de kolâttam, et parfois de pinnal kolâttam : selon des
entrecroisements très précis, les danseuses forment une tresse avec de longs rubans
colorés attachés à un mât central, puis défont cette tresse toujours par le mouvement
collectif bien maîtrisé.
Kummi : C'est
une des plus anciennes et des plus importantes danses rurales. Cette danse féminine, dont
il existe plusieurs variantes, est exécutée en cercle ; les danseuses chantent aussi et
frappent dans leurs mains pour marquer le rythme. Le kummi est pratiqué lors de
diverses fêtes publiques (Pongal...) ou privées (premières règles d'une jeune
fille...). Christian Barat dans son ouvrage Nargoulan fait référence à une
ancienne pratique des Malbars réunionnais, le koumi, kani ou kayni,
aujourd'hui disparu, et qu'il rapproche du kummi tamoul.
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Mayil âttam : C'est, mot
à mot, la "danse du paon", pratiquée lors des fêtes villageoises par des
jeunes filles déguisées en paons grâce à une superbe parure de plumes et un faux bec
articulé.
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Oyil âttam : En tamoul, oyil
est un mot voulant dire "beauté" ; oyil âttam est donc la "danse de
la beauté" ! On la pratique essentiellement dans le sud de l'Etat. Les danseurs
(mais des danseuses se joignent aussi à eux de nos jours), avec grelots aux chevilles,
forment une ligne et accomplissent divers mouvements rythmiques, certains inspirés des
arts martiaux. La danse est accompagnée de musique instrumentale et vocale.
Poïkkal kudiraï âttam : C'est une danse de chevaux factices, confectionnés de matériaux
légers, de tissus colorés, que les danseurs passent autour de leur taille comme on le
voit lors du karmon à la Réunion. Le "cavalier" brandit parfois une épée ou
un fouet. Un orchestre accompagne cette danse honorant en particulier la divinité
Ayyanar.
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Theru kûtthu : Cette
forme de théâtre dansé constitue probablement une des sources du "bal tamoul"
(voir en gros
plan) connu à la Réunion. Le theru kûtthu est pratiqué uniquement par des
hommes, y compris pour les rôles féminins. Acteurs, chanteurs et musiciens retracent des
histoires prises dans les épopées, les purânas (textes anciens) ou le
folklore. Le spectacle est traditionnellement présenté aux carrefours, surtout dans le
nord de l'Etat et, comme à la Réunion, dure du soir jusqu'à l'aube.
-
Autres : kaman pandigaï (voir
notre gros plan sur
le karmon), kavadi âttam (la danse des porteurs de kavadi - voir le gros plan),
ottan kûtthu (théâtre dansé), puli âttam ("danse du tigre", à comparer à
la pratique du "jako malbar"), sevaï âttam (en l'honneur de Vishnu - un des
danseurs joue un rôle de bouffon), danse du serpent (pratiquée par des jeunes filles
déguisées en serpents et imitant les mouvements du reptile), silambattam (forme d'art
martial avec un long bâton), thappâttam (tire son nom d'une percussion, le thappu),
urumi âttam (l'urumi est un tambour à deux faces, au son mélodieux), villu
pattu (avec la musique du villu, sorte d'arc musical)...
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TRIPURA : : Cette danse rurale est
exécutée par les jeunes filles en l'honneur de la déeese Lakshmî, souvent en période
de récoltes, afin qu'elle apporte bonheur et abondance sur la maison. C'est dans la cour
même de celle-ci que les danseuses font montre de leur habileté et de leur équilibre,
en recourant à divers ustensiles.
Autres : basanta râs, chalam,
cheraw, garia, haï hak, jhum, maïmita,
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UTTAR PRADESH : Nous sommes ici au royaume du classique Kathak, mais découvrons aussi quelques danses folkloriques ou formes de
théâtre dansé...
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Charkula : Charkula
est le nom d'une sorte de structure verticale portant des dizaines de lampes à huile
allumées disposées sur plusieurs étages. La danseuse porte sur la tête cet édifice
lourd parfois d'une cinquantaine de kilos, et doit le garder en équilibre tout en
effectuant des mouvements alertes et gracieux. Les hommes accompagnent la prestation par
leurs chants. Cette danse est typique de la région du Braj.
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Chholiya : Il s'agit
d'une danse martiale de la région de Kumaon, dans le passé pratiquée par les guerriers
après une bataille victorieuse. A l'occasion de diverses festivités (Holî,
mariages...), les danseurs font montre de force et d'adresse en manipulant sabres et
boucliers, ainsi qu'en exécutant divers mouvements de pirouettes, sauts et autres
figures.
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Hurka baul : C'est
une danse rurale de la région de Kumaon, exécutée dans les champs en période de
culture du riz ou du maïs. Hurka est le nom du tambour, seul instrument
utilisé, et baul désigne le chant. Un chanteur-narrateur conte des récits
héroïques mimés par des acteurs, tandis que les paysans dansent en deux rangs avançant
et reculant tour à tour.
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Nautanki : C'est
l'une des formes de théâtre dansé pratiquées dans cet Etat. Les récits sont
d'inspiration historique, mythologique ou folklorique, accompagnés de musique
traditionnelle ou moderne. Le style est épique, mais des épisodes comiques ponctuent le
spectacle. Il existe deux styles principaux : hathras et kanpur.
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Autres : chaunfla, chhapeli, dhurang
(danse de funérailles), jhora, jhumeila, kajri, karan, khyal, naqqal (farce), Ram lîla,
râsa lîla, svanga (théâtre dansé)...
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Lisez l'interview
de Sarah Avril, danseuse de kalbelia. Retour à la page précédente
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