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kuchipudi, selon certaines sources, serait originaire d'un village du même nom dans le
Tamil Nâdu. C'est là que des brâhmanes auraient créé ce style sacré, dans la seconde
moitié du XVIIème siècle, en l'honneur de Krishna. D'autres sources plus crédibles,
par contre, font référence à une origine dans l'Andra Pradesh - Etat situé juste au
nord du Tamil Nâdu - plus précisément au village appelé Kuchelapuram, et à des
périodes beaucoup plus éloignées dans le passé. Certaines légendes sont même
associées à la "naissance" du kuchipudi : ainsi celle de cet orphelin qui, en
route pour rejoindre sa promise après des années d'études védiques, dut traverser à
la nage une rivière. Sidhendra Yogi - tel est le nom sous lequel est connu l'orphelin -
fut sur le point de se noyer et pria Dieu de le tirer d'affaire. Enfin parvenu sur l'autre
rive, il prit la decision de devenir ascète pour consacrer toute sa ie à Dieu. Il
s'installa à Kuchelapuram et y enseigna, aux garçons brâhmanes uniquement, l'art de la
danse et du théâtre dévotionnels, offrant à Dieu les spectacles représentés. Le
kuchipudi était né et le village prit aussi plus tard ce nom. En fait, on retrouve de
toute façon dans ce style bien des principes du très vieux Nâtya Shâstra (Traité
de la Danse qui, selon certains, remonterait à 3000 ans !). Il est également
connu qu'au XVIIème siècle, vers 1678, le prince et mécène Abdul Tana Shah apporta son
aide aux villageois de Kuchipudi et contribua à la renommée de leur drame dansé. Enfin,
comme pour bien d'autres styles, c'est au XXème siècle que se dessina sa forme actuelle.
La technique traditionnelle du kuchipudi repose en
particulier sur des poses sculpturales, sur l'art de la gestuelle et du mime portés
jusqu'à un certain degré de réalisme qui le différencie de la plupart des autres
styles, et sur un important travail rythmique des pieds. Les acteurs-danseurs, qui sont à
présent des femmes (en fait majoritaires) aussi bien que des hommes, peuvent même
échanger de courts dialogues, en Telugu. Actuellement, il existe des nouveautés tendant
à s'éloigner de la forme dramatique, comme par exemple des spectacles en solo. Un type
particulier de performance, appelé "tarangam", est aussi à noter : il s'agit
de faire preuve d'une virtuosité et d'une dextérité parfaite en exécutant de complexes
figures rythmiques sur le rebord d'un plateau de cuivre, avec un récipient rempli d'eau
sur la tête.
La musique accompagnant le kuchipudi est bien sûr
carnatique, et l'orchestre se compose traditionnellement, à la base, d'un tambour
"mridangam", d'une flûte et d'un violon. De nos jours, d'autres instruments
sont aussi utilisés, notamment des cordes comme la vîna. Un vocaliste chante les paroles
de la pièce, et un "nattuvanar" dirige l'orchestre en scandant les motifs
rythmique. Quant au costume utilisé par les danseur ou danseuses, il est proche de celui
du bhârata-natyam.