Présentation
Le varma kalai est, mot à mot, l'art des points
vitaux, (varma est en fait une forme de marmam, mot tamoul qui signifie
en effet "point vital" aussi bien que "secret", "ce qui est
caché").
Origines
: la tradition les présente comme très anciennes, remontant à quelque cinq
millénaires. Sur un plan plus historique, il semblerait que le varma kalai ait laissé
quelques traces à partir du IIème siècle, à l'époque des trois royaumes tamouls
(Chola, Chera et Pandya, dont la création est elle-même bien plus ancienne). Sa devise
aurait alors été exprimée par la formule "Karpaume, Kappaume,
Valarpaume", signifiant "Apprenons, Protégeons, Développons"
(d'autres sources affirment que cette devise est beaucoup plus récente). Le Silambam
lui-même constitue depuis toujours une des parties du varma kalai. Quant à la ville
appelée Mamallapuram (ce qui signifie "Cité du Grand Lutteur") dans les
chroniques chola, et qui correspondrait au site de Mahâballipuram près de Sadras, son
histoire serait liée à celle d'un roi lutteur - pratiquant du varma kalai ? - qui,
grâce à ses techniques et son habileté, aurait triomphé d'un combattant étranger
jusqu'alors invaincu.
Corps et âme : comme les autres arts
martiaux dignes de cette appellation, le varma kalai ne se limite pas au combat, que nous
aborderons plus loin.
D'une part tout un apprentissage du corps est effectué. Il s'agit non
seulement d'apprendre à connaître les fameux points vitaux, au nombre de cent huit - à
savoir les attaquer, les protéger, et s'en servir pour soigner - mais d'acquérir
une maîtrise approfondie des réalités physiologiques (rythme cardiaque, respiration,
articulation, muscles, alimentation...). De nombreux exercices de "gymnastique"
sont prévus à cet effet. Cet apprentissage trouve un prolongement naturel dans des
pratiques et connaissances d'ordre quasi médical : celles du massage (sur autrui ou sur
soi-même) ou des plantes médicinales par exemple.
Les dimensions philosophique et spirituelle sont évidemment inévitables.
Philosophiquement, il existe avant tout un principe de justice, qui va de pair avec
honneur et respect. Spirituellement, le varma kalai débouche sur des pratiques de
concentration et de méditation, liées bien sûr aux techniques du souffle et de la
maîtrise de soi.
La pratique du varma kalai aboutit donc à une meilleure connaissance de soi,
permet d'acquérir souplesse physique, douceur du tempérament, harmonie du corps et de
l'âme, et de se délester d'habitudes néfastes.
Un art de combat : les techniques du varma
kalai, dans leurs finalités martiales, permettent d'atteindre les points vitaux déjà
évoqués, et d'apprendre à les protéger. Selon l'angle, la vitesse... de l'attaque,
l'adversaire est susceptible de se trouver paralysé, sans connaissance, ou même d'être
tué.
Ces techniques sont avant tout basées sur la fluidité, la souplesse, le
mouvement perpétuel, la vitesse. Les frappes sont primordiales. Les techniques de
lutte, de projections, n'interviennent qu'à très courte distance et le plus souvent
après un enchaînement de coups.
Il existe des techniques de combat à mains nues, qui utilisent en fait
toutes les parties du corps : mains ouvertes et poings, pieds, genoux, coudes, etc. Les
déplacements, y compris au sol, y occupent une place importante. Le monde animal
constitue une source d'inspiration essentielle : singe, tigre, serpent, éléphant,
oiseaux... constituent des sortes de modèles.
Par ailleurs, la maîtrise des armes de combat est un autre versant important
du varma kalai. Ces armes sont diverses : bâton long ou bâton court, poignard simple ou
poignard double, sabre, trident, fouet garni de lames, cornes, etc. Comme pour le combat
à mains nues, l'apprentissage consiste notamment à réaliser des enchaînement
codifiés, d'abord, puis de plus en plus libres, seul, à deux ou davantage... bien sûr
sans mettre ses partenaires en danger !
Photos : Karaté Bushido.
Remerciements à Julien, webmestre du site http://perso.wanadoo.fr/varmakalai/ pour la
réalisation de cet article
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