Shanmuganandan Madanacalliany :

"On dit que les grandes âmes se rencontrent"

     
  

  Anciennement professeur de langue et de littérature tamoule au Lycée français de Pondichéry, plusieurs fois récompensée pour ses travaux, Mme S. Madanacalliany s'est fait connaître par son intense activité littéraire. Auteur de poèmes, elle a également réalisé deux fort intéressantes compilations commentées : l'une de contes tamouls, l'autre de chansons folkloriques. Elle a par ailleurs traduit diverses oeuvres littéraires, du français au tamoul, et du tamoul au français.
   L'interview virtuelle qu'elle a aimablement accordée à
Indes réunionnaises, après notre rencontre - bien réelle - dans sa ville natale, a pris des proportions telles qu'elle trouvera plus naturellement sa place dans le cadre des Éditions Virtuelles Indes réunionnaises, où elle sera publiée en plusieurs livraisons. En attendant, voici l'ébauche de cet entretien...


Interview

  • IR : Mme Madanacalliany, pourriez-vous pour commencer vous présenter aux visiteurs du site Indes réunionnaises ?

    SM : MADANACALLIANY, fille de KICHENASSAMY et de RAJAMBAL, je suis d’une génération précédente car je suis née en 1938. Tout d’abord,  je voudrais bien parler de mes parents, rapidement. C’est un couple uni par le mariage des enfants. Ma mère, fille d’une institutrice et d’un père qui était l’ami de politicien Sinnaya Mudaliyar de la famille du Zamintar pondichérien, n’avait que dix ans (en 1912) lors de son mariage. Mon père avait douze ans, il était le fils d’un cultivateur et d’une mère née à l’île Maurice, laquelle est rentrée à Pondichéry après la mort de ses parents… Quoiqu’il y ait un sujet pour faire un roman, je ne vais pas m’attarder ici...  (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Quel regard la Pondichérienne que vous êtes porte-t-elle sur la vie littéraire et culturelle, passée et présente, du territoire ?

    SM : La vie littéraire et culturelle, passée et présente, du territoire de Pondichéry, offre deux parties bien antagonistes à ma connaissance : la partie de la colonisation et la partie après l’indépendance. (Il faudrait  noter que Pondichéry, dont le nom en tamij est Putuccēri, a eu une vie littéraire prestigieuse dans l’antiquité, qui serait  longue à décrire ici. D’après Ptolémée, le nom original de cette ville est Potukē, qui est devenu au cours des siècles Putuccēri). L’expression antagonisme n’est pas exagérée, notamment dans la mesure où l'on est passé d'une influence française à une influence anglophone... (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Vos travaux de traductrice vous rendent particulièrement sensible aux liens entre culture tamoule et culture française : quel est l’état de ces liens ? Quel avenir leur voyez-vous ?

    SM : Oui ! On dit que les grandes âmes se rencontrent. Cette maxime, ou ce précepte,  m’a menée à la traduction. Le slogan de l’O.N.U, "Tout pays est (mon) pays, tout le monde est (mon) parent" est de Kaniyanpoûmgounranar, un poète  de l’époque Sangam (IIe siècle avant J.C.), et ce qui suit "La science n’a point de rive, l’âge de ceux qui apprennent est  de quelques jours" (mot à mot) se retrouve chez Montaigne : "Tout ciel m’est un" et chez Baudelaire : "L’art est long , le temps est court". Quand j’ai publié Les écrivains français  qui s’allient à Kamban - l'auteur de Ramayana tamij, j’ai donc montré le lien des pensées entre la culture tamoule et la culture française.  Ce que je vais vous dire sera une présentation d'idées sporadiques, avec des exemples un peu désordonnés, car les deux littératures sont vastes... (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : La littérature tamoule, ancienne ou contemporaine, populaire ou savante, est très peu accessible au public francophone : cette situation vous semble-t-elle susceptible d’évoluer ? Comment ? Existe-t-il une volonté de responsables et de décideurs dans ce sens ?

    SM : Demandons-nous d’abord : pourquoi  la littérature tamoule, ancienne ou contemporaine, populaire ou savante, est-elle très peu accessible au public francophone ?... (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Selon vous, quels sont les grands auteurs et les grands ouvrages incontournables de la littérature tamoule, passée ou présente ?

    SM : C’est un sujet très vaste car la littérature tamij est très vaste, elle se situe à partir du IIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque contemporaine et elle n’a pas de point final. En présentant l’histoire sommaire de la littérature tamij, je vais énumérer ses grandes œuvres littéraires incontournables. (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Vous avez publié en français un recueil de contes et un recueil de chansons folkloriques de Pondichéry : quelles sont les caractéristiques et les particularités de cette culture populaire pondichérienne ? Est-elle toujours dynamique dans ce monde en évolution accélérée ?

    SM : Trois livres ont été publiés : Contes et Légendes de l’Inde, en 1985 *, Contes tamouls de Pondichéry, Inde du Sud, publiés par Karthala, Paris, en 2003 (quelques-uns de ces contes ont eu le Prix d’Honneur de Provence :** (Cette maison d’éditions ne m’a pas encore payé le droit d’auteurs.), Les Chansons folkloriques de Pondichéry, en 1995.
       Comment ai-je mis les pieds dans ce champ culturel ?
    (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Vous avez également publié des traductions tamoules de Britannicus, du Petit Prince ou encore de La Peste de Camus : comment le public tamoul accueille-t-il et perçoit-il de tels ouvrages ?

    SM : Dès que j’ai été nommée enseignante des langues tamij et anglaise, et de mathématiques - car j’ai été mathématicienne jusqu’en Première (j’ai changé de groupe en Terminale parce que mon père voulait que je devienne médecin ; malheureusement mon père est décédé avant que je finisse le bac) au Lycée Français de Pondichéry - mon professeur de français, Mme Marguerite ADICEAM, m’a introduite au Dr. Jean Filliozat,  Directeur de l’École d’Extrême-Orient… (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Vous travaillez actuellement à un dictionnaire tamoul-français : pourriez-vous nous en dire plus sur les motivations et le déroulement d’une si lourde tâche ?

    SM : C’est une tâche qui a été confiée à une équipe par l’Institut Central des Langues Indiennes de Mysore. Puis, on m’a demandé que je le finisse. Je ne sais pas si je pourrais le finir seule car je souffre d'un glaucome…Je ne peux pas vous donner plus de détails.
     

  • IR : De manière générale, quelles sont les difficultés auxquelles se heurte le traducteur tamoul-français ?

    SM : Pour dire les difficultés auxquelles un traducteur tamoul-français se heurte, je vais vous donner un exemple d’une situation où je me suis trouvée et à laquelle j’ai trouvé une solution après quinze ans. J’avais commencé mon métier très jeune. Une semaine après, un élève ne portant aucun intérêt pour l’enseignement du tamij, négligeait ses devoirs... (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Pour changer de domaine : vous êtes en relations avec des responsables culturels indo-réunionnais : quelles actions envisagez-vous auprès de la population indo-réunionnaise et réunionnaise en général ?

    SM : Ces gens conservent leur tradition et aiment aussi s’intégrer dans leur patrimoine sans que cela dérange leur pays, la France, car ils aiment ce beau pays qui les a accueillis, qui les a intégrés en lui.
      
    Mais ce qui leur manque c’est la langue car comme on dit : "science sans conscience n’est que ruine de l’âme", toute cette tradition peut se perdre avec la nouvelle génération comme elle cherche toujours un but pécuniaire, ce qui n’est pas à négliger dans le train de vie actuelle... (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).
     

  • IR : Quels sont vos autres projets ?
     

  • SM : Je voudrais continuer ce que je suis en train de faire.
       Chaque  année, je distribue l’enseignement tamij au moins à un français ou une française.
       Je traduis en deux langues, tamij  et français, si l’occasion se présente en anglais, des œuvres de divers genres...
    (Suite à la rubrique Éditions Virtuelles).


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