Une nouveauté à ne surtout pas manquer pour tous les amoureux de
culture indo-réunionnaise : Christian Barat et Florence
Callandre, deux des plus éminents spécialistes du domaine,
publient un ouvrage intitulé Koloss et consacré, comme
son titre l'indique, à l'un des temples hindous les plus
emblématiques de la Réunion, celui du Colosse, à Saint-André. Pour
la rédaction de l'ouvrage, Christian Barat s'est chargé de la
partie rituels et Florence Callandre de la partie architecture ; ils
ont travaillé avec la collaboration de Roland Bénard et Jismy
Voulamalé.
Le livre est mis en vente dès le jeudi 4 septembre à
l'occasion du kumbabishegam du koylou Pandialée du Colosse et
disponible dans toutes les librairies.
Détail, enceinte du koylou
Quatrième de couverture :
"Les
Engagés arrivés de l’Inde à La Réunion par bateau, après 1848, année
de l’abolition de l’esclavage, ont, quant au plus grand nombre de
ceux qui étaient des croyants hindous, construit pour rendre hommage
à leurs divinités, dans leurs « camps » à proximité des champs de
canne à sucre et des « établissements » dans lesquels ils devaient
travailler, des espaces sacrés nommés « chapelles », kovil
ou koylou.
Les fondateurs du Koylou du Colosse de Champ-Borne placé à
l’avant de kalbanon dans lesquels étaient logés certains
d’entre eux, auraient d’abord mis à l’honneur plusieurs formes de la
déesse Kali, comme leurs prédécesseurs au début de
l’engagisme. La tradition orale raconte que lors d’une grave
épidémie, les fidèles ont ajouté à l’adoration de cette déesse celle
de Pandialée réputée « végétarienne » pour qui ils ont bien
distinctement adossé un nouveau koylou à ce premier « pagotin »,
sans pour autant renier les sacrifices sanglants de leur culte à
Kali et à leurs ancêtres (Goulou). Après plusieurs
reconstructions (paille, bois, ciment…), les descendants des
fondateurs, ont entrepris dans les années 1980, une rénovation de
leur patrimoine architectural aux couleurs et aux normes de l’Inde
du Sud. Pendant deux ans et jusqu’en septembre 2009, les peintures
fragiles et sophistiquées ont été restaurées par des stapathi/oveyar
recrutés en Inde du Sud, en prévision d’une nouvelle consécration (kumbhabishegam)
au cours de laquelle les officiants du koylou vont mettre en
œuvre les conditions d’une manifestation de l’énergie divine dans
l’espace sacré.
Tel que celui des saisons, le cycle des cérémonies dédiées aux déesses,
aux dieux, aux divinités, et aux ancêtres du Koylou de
Colosse, se renouvelle chaque année, depuis l’époque de sa
fondation, dans un ordre quasi-immuable : la Fête de Karli,
en juillet ou en août lorsque commence la campagne sucrière ; une
cérémonie les premiers vendredis des mois suivants ; le Sanblani
pour les Goulou, en novembre ; la Fête de
Pandialée marquée par le temps spectaculaire de la Marche sur le
Feu après la campagne sucrière, du 12 décembre au 2 janvier ; une
cérémonie les premiers vendredis des mois suivants ; la Fête de
Marliémin, en mai. Deux nouveaux rituels ont été ajoutés
récemment : la « Bénédiction des outils » pendant le
Navaratri, la « Fête des neuf jours »
dédiée à la Shakti,
en octobre (depuis 2007) ; la reprise de la visite des fidèles du
Koïl du Petit Bazar, à l’occasion du sixième outchavam du
Taï Poussam Kavadi, outchavam organisé
traditionnellement par ceux d’entre eux qui habitent le quartier de
Champ Borne, en février, (depuis 2008).
Le Koylou du Colosse est un koylou exceptionnel qui
offre à voir des marques de la quasi-totalité de son évolution
architecturale lesquelles évoquent le respect de la tradition
réunionnaise aussi bien que celles du renouveau tamoul. Aujourd’hui,
cohabitent des représentations divines sculptées par des tayer
bondie malbar réyoné, sculpteurs locaux, et celles modelées par
des silpi et stapathi, sculpteurs et peintres tamouls.
Le contenu des rituels menés
par un barldon-pousari reste conforme aux traditions ancestrales
tout en évoluant sur le plan esthétique."
Christian
Barat / Florence Callandre
Christian Barat (auteur de la partie rituels)
Florence Callandre
(auteur de la partie architecture)
et
Jismy
Voulamalé
Pandialée entre deux gardiennes sur la façade côté mer du gopuram
Maryaj Bondie
Vue
d'ensemble
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