Interview
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IR :
Kamini, pourriez-vous tout
d'abord nous dire comment s'est déroulée votre carrière depuis notre
précédente interview, il y a trois ans ? Vous souhaitiez notamment donner
davantage de spectacles, à la Réunion et au-delà : ce souhait s'est-il
réalisé ?
KR : L’évolution est positive.
J'ai participé de façon
régulière aux manifestations culturelles de la Réunion : Nouvel An tamoul 2007 (Conseil Général) ;
Dipavali 2008 à Saint-Pierre, à Saint-André (Maison Valliamé) et à
Saint-Denis ; Nouvel An tamoul à Saint-André 2009- Dipavali 2009
Saint-Pierre.
J'ai été sollicitée en tant qu'examinatrice
puis en tant que présidente de jury (Ecole de danse et musique indienne Saint-Pierre
2009). J'ai offert d'autres possibilités : Démonstration
et présentation à la MFR du Tampon en octobre 2009 et expositions sur le Bharata
Natyam (Médiathèques de Saint-Pierre et Saint-André en 2009).
Durant ces trois dernières années, j'ai donné des
représentations dans d'autres pays européens. J'ai également participé aux
colloques et séminaires internationaux parrainés par le Conseil International de
la Danse et l'Unesco (Athènes, Istanboul, Malaga). Cette année 2010 est une année
fructueuse : Publication de mon ouvrage Bharata Natyam, Festival international du
patrimoine au Maroc, Séminaire en Turquie, Journée mondiale de la danse à Brest.
Je suis hors du département depuis le mois de mars.
KR : Plusieurs associations se
produisent lors des principales manifestations culturelles dans toutes les
communes de l'île (pour le Dipavali et le Nouvel an tamoul). Pour émettre un jugement
sur l'évolution de la danse indienne à la Réunion, il faudrait assister à toutes
les manifestations, or celles-ci ont lieu quasiment au même moment et à des
endroits différents. De plus, je suis moi-même sollicitée en tant que danseuse
et donc peu disponible durant ces événements.
L'événement qui m'a marquée a été
le congrès mondial de la danse à Athènes en 2007. Parrainé par le Conseil
International de la Danse et l'Unesco, ce congrès qui a eu lieu à Athènes, a
rassemblé des danseurs, chercheurs, conférenciers et chorégraphes internationaux
et leur a permis de présenter leurs chorégraphies et leurs travaux de recherche.
KR : Dans le domaine de la danse
traditionnelle indienne, les possibilités ne sont pas très nombreuses dans l'île.
Mes représentations et communications au sein d'événements d'envergure
internationale m'ont permis de m'épanouir, d'élargir et d'enrichir mes
aptitudes artistiques.
J'ai rencontré des artistes et des
conférenciers internationaux. Suite à ma communication et à ma représentation au
congrès mondial de la danse à Athènes, je suis devenue membre du conseil
International de la Danse.
Le conseil
international de la danse (CID) est une organisation non gouvernementale fondée
en 1973 dans le Palais de l'UNESCO à Paris, où se trouve son siège.
KR : Le Bharata Natyam est un style de
danse qui a su s'adapter à 2000 ans d'histoire, c'est-à-dire à 2000 ans de
bouleversements sociaux et historiques en Inde. Bien que la technique de base
reste commune, chaque danseur ou danseuse développe une approche qui lui est
personnelle.
J'ai déjà présenté des
chorégraphies innovantes alliant la danse et la poésie de Baudelaire, la danse
et le théâtre et récemment la danse et la musique orientale au Maroc. Mais ma
technique de base reste celle du Bharata Natyam.
Le livre de Kamini Rangaradjou
(http://www.editions-harmattan.fr)
KR : J'ai toujours aimé écrire. Mais
c'est lors de mes études en Inde que je me suis rendue compte qu'il n'y avait
pas beaucoup d'ouvrages français sur le Bharata Natyam. Il y en a énormément
dans la littérature des pays anglophones. En effet, l'Inde a été une colonie
britannique dans le passé et de nombreux anthropologues et historiens
anglophones se sont intéressés aux arts indiens. C'est ce qui m'a poussée à
envisager un projet d'écriture en langue française.
KR : C'est un livre de poche accessible
à tout type de lecteur : passionnés de l'Inde, néophytes ou initiés.
KR : Un livre, même concis, est un projet
de longue durée... J'ai commencé à mettre de côté mes notes de cours, faire des
recherches et lectures personnelles quand j'étais étudiante dans le but
d'enseigner ou de poursuivre mes études supérieures après ma formation en Inde
(1996-2000). Puis entre 2000 et 2010, j'ai donné des communications en anglais
et en français. C'est cette phase de recherche qui m'a poussée à approfondir et
à consolider mes travaux. Lors du congrès mondial d’Athènes en 2007, à la suite
à ma communication en anglais sur le Bharata Natyam qui a été très appréciée,
le président du CID et certains conférenciers m'ont conseillée de concrétiser
mon projet d'écriture.
KR : Bharata Natyam, La danse
classique du Sud de l'Inde est un ouvrage qui permet en quelques pages de
présenter les principaux aspects théoriques, pratiques, historiques et
symboliques du Bharata Natyam de manière concise.
KR : D'autres ouvrages non.…en tout cas
pas dans l'immédiat ! J'ai encore un projet de spectacle aux Etats-Unis en 2010.
Je vais faire une pause après des
années où j'ai concilié danse et enseignement. Car je suis à la fois enseignante
et danseuse.
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