Ailleurs et ce désir toujours d'un ailleurs, loin des turpitudes, des faiblesses, des doutes, ce désir mouvant et tourmenté d'un corps, parfait et inaccessible, corps qui apprivoise les dédales des nuits, corps qui dérobe les tristesses des jours, corps qui dénoue la chevelure des mers, qui renoue les cordages des étoiles, un corps comme une mère nourricière ou une amante folle, un corps pour encenser l'ivresse, corps pour chanter des ghazals aux funérailles, corps pour convier la mort aux noces du bonheur, un corps pour apporter l'amour aux portes de la guerre, corps pour résilier le pacte factice de la parole, corps comme un fleuve de lumière pour échouer tes démons, corps pour briser le ressac de l'euphorie et de la chute, corps comme une terre d'accueil qui assermente la trace avant la débâcle, corps au delà de ce que tout poème peut dire, un corps sans pareil qui te libère de toi-même, de ce que tu es et de ce que tu ne peux pas être, de ce que as été et de ce que tu ne seras pas, corps qui te permet d'y croire, encore un peu, qui te permet d'exister, encore un peu. Umar, avril 2006 |
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© Umar Timol -
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