Interview
SAP : J'ai fait des études de Sciences
Politiques à l'université de Genève, à la London School of Economics et
à l'Université d'Aix Marseille, et aussi des études de Lettres à la
Sorbonne (Paris) et de Langues et Civilisation Indiennes à Madras
(aujourd'hui Chennai) en Inde. J'ai étudié la philosophie indienne à
l'Institut Français de Pondichéry (Inde).
Après avoir enseigné le français et l'anglais dans le Secondaire
francophone et anglophone, je suis devenu interprète-traducteur auprès
du ministère des finances de Pondichéry.
Enseignant de français, langue étrangère, au Centre Culturel
Français et à l'Alliance Française de Calcutta dont j'ai occupé les
fonctions de Secrétaire Général, j'ai terminé ma carrière après avoir
enseigné l'anglais à l'Université de la Réunion, ainsi que la langue
hindi et la civilisation indienne à l'Institut de Linguistique et
d'Anthropologie (ILA) de cette même université.
Je suis père de trois grandes filles et grand-père de six
petits-enfants. Ma femme est décédée en 1998.
SAP : Mes travaux sur
les cultures française et indienne n’ont pas d’autres motivations que
celles de les faire connaître à mes étudiants indiens et français. En
leur enseignant les langues il me fallait aussi leur parler des
civilisations qui les sous-tendent et expliquer les allusions
culturelles que contiennent les textes littéraires. (Cf. l’Avant-propos
de mon premier livre Pour l’Amour de la Seine et du Gange ).
SAP : Il n’y avait pas de moments particulièrement
propices ou fastes pour parler de la culture ! En Inde, spécialement à
Calcutta, ville de grande culture s’il en est, tous les prétextes
étaient bons pour parler d’art, de littérature et de cinéma. . . En
tant que Secrétaire Général de l’Alliance française, il m’incombait de
participer aux expositions de livres français, aux rétrospectives de
films des grands maîtres du cinéma français, de donner des conférences
sur Molière, Malraux … Certaines de ces conférences se trouvent dans
mon livre PASG .
A la Réunion, j’enseignais le hindi et
aussi la civilisation indienne à l’université (j’enseignais aussi la
Civilisation du Commonwealth (Inde) en Maîtrise d’anglais). En ce qui
concernait certains thèmes compliqués comme la philosophie, il
m’arrivait de faire des textes écrits à l’ intention de mes étudiants.
(Cf. PASG).
SAP : Quand j’ai pris ma retraite, il m’a paru, « ô
illusion », que j’aurais du temps de libre. Je me suis surpris à
écrire les histoires que vous connaissez. Elles ont été regroupées et
publiées dans le recueil Le Mendiant de
Bénarès.
SAP : Le choix de ces récits n’avait ni
motivation ni finalité. Ce n’était que des histoires que je racontais à
mes propres enfants.
SAP :
Il n’il y a pas eu de ‘recherches des
sources’. Ces histoires font partie de l’universalité de la culture
indienne, donc connues de tout le monde depuis les Himalayas jusqu’au
Cap Comorin.
Quant à
« l’écriture personnelle », j’ai choisi une écriture linéaire pour
pallier à la multiplicité des versions afin d’éviter au lecteur de se
perdre dans cette jungle touffue. (Cf. Introduction du
MB).
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IR :
A la lecture de ce recueil, et par exemple du dernier récit - évoquant
la rencontre du Christ et du roi Shatavahana - il semblerait que ce
livre ne soit pas seulement une compilation d'histoires légendaires,
mais aussi le porteur d'un message de sagesse et de paix : était-ce
votre intention ?
SAP : C’est vrai !
La Rencontre se situe à part. C’est une histoire inventée, une pure
fiction. On ne connaît pas cette histoire en Inde, quoiqu’il existe un
texte ancien sanscrit faisant état de cette rencontre. Il existe
également un très ancien monument funéraire à Srinagar, la capitale du
Kashmir, qui est censé contenir les restes mortels du Christ. Les
archéologues n’ont jamais pu vérifier son contenu.
Quant au fond, je reste fidèle aux Évangiles . Mais je sors
l’enseignement du Maître de la gangue et des scories accumulées par la
tradition et l’exégèse durant ces 2000 dernières années. C’est encore
vrai que je souscris à cet enseignement altruiste d’amour qui s’inscrit
dans la droite ligne ce ceux de Krishna et du Bouddha.
Tous les trois, ils forment un « triumvirat » civilisateur de
l’humanité. Mais la conversion de Constantin a tout faussé…
Effectivement, La rencontre mériterait de longues et
profondes discussions ! En avons-nous seulement le temps ?
SAP : Les deux livres sur Leconte de Lisle sont
des commandes de l’Éditeur qui a une collection La Réunion des Poètes
. Comme LdL est réunionnais et qu’il a aussi écrit sur des sujets
indiens (hindous et musulmans), il m’a demandé de commenter,
d’expliciter ses poèmes. Les Poémes hindous sont déjà parus.
Les Poèmes indo-musulmans sont en instance de l’être prochainement.
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