Interview
MD : I am currently doing my
graduation from Lady Shri Ram College for Women under Delhi University.
I finished my schooling in the year 2007 from Assam Valley School with
an aggregate with of 92.5%.
I
have learned Baharatnatyam and right now I am specializing in
Sattriya dance. I have extensively given performances in and around
Assam and also in prestigious platforms like Delhi Talkatora Stadium,
Pragati Maidan, Orissa Barabhati festival, Balijatra festival under
prestigious banners like the Cultural Affairs of Assam, Sangeet Natak
Akademi, North-east zonal cultural centre, etc.
Je suis
actuellement en train de préparer mon diplôme du Lady Shri Ram College,
dépendant de l'Université de Delhi. J'ai terminé mes études secondaires
en 2007, à l'Assam Valley School, avec une réussite de 92,5%.
J'ai étudié le Bharatanatyam et pour le moment je me spécialise en
danse Sattriya. Je me suis beaucoup produite dans l'Assam et au-delà,
notamment au Delhi Talkatora Stadium, au Pragati Maidan, au festival
Orissa Barabhati, au festival Balijatra, sous l'égide d'organisme
prestigieux tels que celui des Affaires Culturelles de l'Assam, la
Sangeet Natak Akademi, ou le North-East Zonal Cultural cCntre, etc.
MD : I have started learning dance at a very tender age of five. I did start with Guru Indira P.P.Bora in Bharatnatyam and after three years I started learning
Sattriya simultaneously. My first guru in Sattriya was Guru Bhuban Bora and then
my primary teaching in Sattriya till today’s time is guided by my Guru
Ramkrishna Talukdar.
I started
learning dance because in my childhood I danced around everywhere I went and
dancing is something that my mom always wanted to learn which never happened.
Very hazily I still remember that day on my fifth birthday, while my mom and my
cousins were decorating the house for a party, I stood on the table and began
dancing. I kept dancing till everyone was annoyed. Being such a dancing
annoyance my mother asked my cousin to admit me in one of the dance schools
nearby which happened to be run by a very famous dance exponent Guru Indira P.P.
Bora. During my first few years of learning, I used to dislike going for dance
classes as it was such a physical exhaustion as well because I would have to
miss the television soaps and cartoons at that hour on a Sunday morning. Sunday
was the only day I could play with my neighbour friends which too was taken away
by my dance classes. All such things made me dislike ‘going for’ dance in my
childhood. I never understood what I was doing.
J'ai commencé mon apprentissage de la danse très jeune, à
cinq ans. J'ai débuté avec pour gourou Indira P. P. Bora qui m'a enseigné le
Bharata Natyam, et après trois ans j'ai commencé la danse Sattriya. Mon
premier gourou pour la danse Sattriya a été Guru Bhuban Bora, puis c'est
Guru Ramkrishna Talukdar qui m'a guidée dans ce domaine jusqu'à aujourd'hui.
J'ai débuté l'apprentissage de la danse parce que, durant mon
enfance, je dansais partout où j'allais ; de plus, ma mère avait toujours eu
le désir d'apprendre la danse, mais n'avait jamais pu le réaliser. Je me
souviens encore, très vaguement, de mon cinquième anniversaire : tandis que
ma mère et mes cousines décoraient la maison pour la fête, je me suis mise à
danser sur la table. J'ai dansé jusqu'à finir par agacer tout le monde.
J'agaçais tellement les gens avec ma manie de danser que ma mère à demandé à
une cousine de m'inscrire dans une école de danse près de chez nous, qu
était dirigée par une artiste renommée, Guru Indira P. P. Bora. Durant mes
premières années d'apprentissage, je n'aimais pas aller aux leçons de danse
: c'était physiquement épuisant et, en plus, cela me faisait manquer les
séries et les dessins animés à la télé le dimanche matin. Le dimanche était
le seul jour où je pouvais m'amuser avec mes amis du voisinage : mes cours
de danse m'en ont empêchée aussi. Ce sont de telles choses qui ont fait que,
durant mon enfance, je n'aimais pas "aller à" la danse. je ne comprenais pas
ce que j'y faisais.
-
IR : Is learning
Sattriya like learning any other dance, with long
and difficult teachings of a guru
?
L'apprentissage de la danse Sattriya se fait-il, comme
pour les autres danses, à travers l'enseignement long et difficile dispensé
par le gourou ?
MD : With its
revelation it was observed that Sattriya had a lot of matter. For instance, in
the course of learning Bharatnatyam, Odissi and others only six to seven dances
are required to complete the entire course which would take about six to seven
years for proper learning, but in sattriya there are various and variety of
dances to be learnt, this may take around eleven to twelve if learnt properly.
It is a very rich art form. The richness of this art was unknown for a long time
even to its natives. So it is definitely a long, difficult and arduous training
with the ‘guru’ in ‘Guru Shishya parampara’ if learnt properly
!
Au moment où on l'a redécouverte, on a
pu voir que la danse Sattriya était très riche. Par exemple, pour le Bharata
Natyam, l'Odissi et autres, il est nécessaire d'apprendre seulement six ou
sept formes de base pour parvenir à un apprentissage complet, ce qui
correspond à six ou sept ans d'études, alors que pour le style Sattriya, il
faut apprendre une grande variété de formes, ce qui demande onze ou douze
ans pour parvenir à une maîtrise correcte. C'est une forme artistique très
riche. Cette richesse est longtemps restée inconnue, même chez les habitants
de l'Assam. Alors oui, on peut vraiment dire que pour parvenir à une
maîtrise satisfaisante, c'est un apprentissage difficile, rude, avec le
gourou, tout au long du "Guru Shishya parampara".
MD :
A dance can
be recognised as “classical” only when it fulfils all the criteria put down
by the “Natya Shastra” and various classical texts like “Abhinaya Darpan”.
Sattriya and other classical dances are governed by a set of rules which makes
them ‘classical’ ;
those such elements in all classical dances such as kinds of
‘rasa’
(mood), ‘hastas’
(hand gestures), kinds of ‘abhinaya’
(expressions) etc will
be similar. But it is interesting to note that every dance or art form is
associated with a particular place, environment, language, beliefs and very
certainly associated with a particular tradition and “history” of its origin. In
context to the Sattriya dance form, one can observe how it devotes itself to
only one god, i.e. Lord Vishnu, thus promoting monotheism. This is
a major factor
of its origin. The great Vaishnavite Saint Srimanta Shankardeva founded this art
form as a means of promoting monotheism at a time when social evils dominated
the Assamese society. Another difference is that Sattriya unlike other classical
dance forms does not use silk in its costume,
rather it use a very authentic
material which is “pat muga” (a form of silk produced locally). An artiste of
this dance is also seen with its jewellery which is emblematic of Assamese
culture and tradition. These jewelleries are made up of “pat-son” (a kind of
gold). In Sattriya one can also notice that a male dancer wears a “paguri” (i.e.
a turban) which is not seen in other male classical dancers. Sattriya also
follows a set of local (“Tholuwa”-
as referred in vernacular) hand gestures which
differ from other classical dances. Differences in each of the dance forms let
them retain their uniqueness giving an identity of its own and showcasing the
fact that India is indeed a country of “Plurality in Multiplicity”!
Une dance peut recevoir le
label "classique" seulement si elle satisfait à tous les critères mentionnés
dans le Natya Shastra et divers textes classiques tels que l'Abhinaya
Darpan. La danse Sattriya et les autres styles classiques reposent sur
un ensemble de règles qui en font justement des danses "classiques" ; cela
concerne les notions de "rasa" (humeur), "hasta" (position des mains, "abhinaya"
(expressions), etc. qui seront similaires. Mais il est intéressant de
remarquer que chaque danse ou forme artistique est associée à un lieu
particulier, un environnement, une langue, des croyances et, certainement, à
une tradition particulière et une "histoire" de ses origines. Lorsqu'on
situe la danse Sattriya dans son contexte, on peut voir comment elle est
consacrée à un dieu seulement, à savoir le Seigneur Vishnou, incitant ainsi
à un monothéisme. C'est un élément essentiel concernant son origine. C'est
le grand saint
vishnouite
Srimanta Shankardeva qui donna forme aux bases de cet art comme moyen
d'inciter au monothéisme à une époque où la société assamaise était en proie
à de graves problèmes. Une autre spécificité est que dans la danse Sattriya,
à la différence des autres, on n'utilise pas de costumes de soie, mais un
tissu très authentique qui s'appelle "pat muga" (une sorte de soie produite
localement). Les bijoux portés sont eux aussi représentatifs de la culture
et de la tradition assamaises. Ce sont des bijoux en "pat-son" (un or
particulier). Le danseur de Sattriya porte également le "paguri" (un
turban), attribut qui n'est pas utilisé par les hommes pratiquant les autres
danses classiques. La danse Sattriya a aussi recours à des gestes des mains
("Tholuwa", en langue vernaculaire) qui diffèrent des autres danses
classiques. Ces différences qui distinguent tous les styles leur permettent
de conserver leur unicité, leur propre identité, ce qui met en évidence le
fait que l'Inde est réellement un pays de "pluralité dans la multiplicité".
MD :
The origin
of Sattriya goes back centuries. It was around the closing of the 15th
century or in the early 16th century that this art form had evolved.
For many years this art was practiced and is still practiced within the walls of
the “Sattras” (which is a monastery like institution for the “Vaishnavite” monks).
Outsiders were not allowed in the monasteries and monks in the monasteries never
went out and performed. In most “sattras” entry is restricted to the women even
today. Since women were not allowed in “sattras”, only male dancers prevailed.
It was only towards the end of the 20th century that this art was
seen practising beyond the precincts of the “Sattras” which was then noticed. On
observation by various scholars it was observed that it had all that it requires
to be recognised as a classical art form. Then with tireless efforts of Late
Moniram Dutta Muktiar Borbayan, Late Maheswar neog, Late Roseswar Saikia
Borbayan and finally with efforts of Dr.Bhupen Hazarika, Sattriya was
acknowledged as one of the classical dances of India. It is indeed the
prestigious Sangeet Natak Akademi which was founded by India’s first prime
minister Pandit Jawaharlal Nehru which is responsible in acknowledging whether a
dance should be recognised as classical or not. This very institution consents a
dance to be classical, it gives out prestigious awards and also provides
exposures to artistes in various fields of music and dance.
The year
2000 was a memorable one not only to the ones involved in dance and music but
also to the entire Assamese population. The beginning of the millennium added
more to the Assamese identity, through a beautiful work of art. Assam is now
known even better. It no more remained a geographical entity known
mostly for tea and internal commotion. In the year 2000 I was only in my
eleventh year, I could hardly realise the significance of that
occurrence. The
only significant thing I knew was that the number of students increased in this
dance form and in many occasions Sattriya recitals were showcased (earlier
more of Bharatnatyam was seen performed in almost all the occasions). And the
only thing I kept over-hearing was that now there will be immense scope and
exposures. But as I went along, I understood the gravity of what had happened
few years ago and how it has changed the lives (though in a much smaller way) of
many people. It has changed the cultural identity of Assam as a whole. Now I
definitely understand what impact of that event has brought into my life
!
Les
origines de la danse Sattriya remontent à plusieurs siècles. C'est vers la
fin du XVème siècle ou le début du XVIème que cette
forme artistique a pris son essor. Durant de longues années c'est un art qui
a été pratiqué, et qui continue à l'être, dans le care des "sattras" (des
monastères vishnouites). Aucune personne extérieure n'était admise dans ces
monastères et les moines eux-mêmes ne se produisaient pas à l'extérieur.
Encore aujourd'hui, dans la plupart des "sattras", les femmes n'ont pas
droit d'accès. Puisque l'accès était interdit aux femmes, seuls des hommes
pratiquaient la danse Sattriya. Ce n'est que vers la fin du XXème
siècle que l'on a commencé à voir des représentations de Sattriya hors de
l'enceinte des monastères. Divers chercheurs on alors observé que la danse
Sattriya avait toutes les qualités requises pour être reconnue en tant que
style classique. Ensuite, au bout d'efforts inlassables, notamment de la
part des regrettés Moniram Dutta Muktiar Borbayan, Maheswar
Neog et Roseswar Saikia
Borbayan, et finalement grâce aux efforts du Dr.Bhupen Hazarika, la danse
Sattriya a fini par être reconnue comme une des formes de danse classique
indienne. De fait, c'est la prestigieuse Sangeet Natak Akademi, fondée par
les premier des Premiers Ministres de l'Inde, le Pandit Jawaharlal Nehru,
qui a la responsabilité de décider si une danse peut ou non être reconnue
comme classique. Cette institution accorde donc le label de danse classique,
attribue des récompenses prestigieuses et fait connaître des artistes dans
les divers domaines de la musique et de la danse.
L'an 2000 fut mémorable, non seulement pour les personnes
impliquées dans la danse et la musique, mais aussi pour toute la population
assamaise. Le début du millénaire a apporté un plus à l'identité assamaise,
à travers la reconnaissance de cette belle forme d'expression artistique
qu'est la danse Sattriya. A présent on connaît encore mieux l'Assam. Elle
n'est plus cette entité géographique connue seulement pour son thé et ses
troubles civils. En l'an 2000, je n'avais que onze ans, je ne pouvais pas
vraiment me rendre compte de la signification de cet événement. La seule
chose que j'ai comprise, c'est l'augmentation du nombre d'élèves apprenant
la danse Sattriya et l'augmentation du nombre de spectacles (auparavant,
c'était surtout du Bharata Natyam que l'on proposait en toute occasion ou
presque). Et la seule chose que j'entendais partout et sans cesse c'est qu'à
présent la danse Sattriya se ferait connaître largement et avec éclat. Avec
le temps, j'ai compris l'importance de ce qui s'était passé quelques années
auparavant et combien cela avait changé la vie (ne serait-ce que très
modestement) de nombreuses personnes. C'est toute l'identité culturelle de
l'Assam qui a été concernée. Aujourd'hui je comprends vraiment l'impact que
cet événement a eu sur ma propre vie !
MD : There is a
very sacred feeling associated with Sattriya dance. While dancing I feel very
close to God. I don’t think I can ever explain to anyone what I exactly feel
while dancing Sattriya. There is a very spiritual connotation attached with it.
But apart from this I really feel honoured to be able to take forward my
culture, tradition and the assets of Assam beyond its precincts. It brings much
satisfaction to know that among all the great and important things in this world
I am being able to preserve my culture, language tradition and showcase its
richness.
While
talking about fulfilment I can refer to my emotions as a “peaked feeling”. It is
a feeling that nothing can be greater than this. It’s a feeling of greater
self satisfaction. While dancing in front of the audience, the sounds of the
claps rings like music to my ears. It’s like being in a different world
altogether !
Il y a quelque chose de très sacré que l'on ressent dans la danse Sattriya.
Lorsque je dans, je me sens très proche de Dieu. Je ne crois pas pouvoir
jamais expliquer à quiconque ce que je ressens exactement en dansant le
Sattriya. Il y a quelque chose de très spirituel. Par ailleurs je me sens
fière de pouvoir mettre en valeur ma culture, les traditions et le
patrimoine de l'Assam au-delà de ses frontières. C'est quelque chose de très
gratifiant que de savoir que parmi toutes les choses grandes et importantes
dans ce monde, je suis capable de préserver mes traditions culturelles et
linguistiques et d'en faire valoir la richesse.
Et puisque nous parlons de satisfaction, je peux aussi mentionner
mes émotions, cette sorte de "paroxysme émotionnel". Un sentiment à la
hauteur duquel aucun autre de se hisse. Le sentiment de la plus complète des
satisfactions. Lorsque je danse devant le public, le bruit des
applaudissements résonne à mes oreilles comme une musique. C'est comme se
retrouver dans un monde totalement différent.
MD : The youth
are the faces of tomorrow. I feel in this globalised world one should identify
with its roots to some extent. It forms their identity. Sattriya, for a matter
of fact is a very scientific art form. When one goes deep into the matter of
Sattriya dance one finds that it is the exercises here are very similar to
“Yoga” the end result of “yoga” can also be achieved through the exercise here.
These exercises are known as “Mati-Akhara”. Mati-Akhara is the most important
lesson of Sattriya dance. This is the first lesson which corrects posture,
fitness and is referred as the grammar of Sattriya dance. Sattriya has immense
scope. It needs a young generation to take it forward and to be “the one“to take
it forward representing a culture is of great privilege. Also dance and music
together makes a mind relax which is very important at this time. Whatever one
does one should do it properly with proper knowledge and appreciation for it. I
believe that “you are never given a wish without being given the power to make
it come true.”
Les jeunes sont les visages de demain. Je pense que sur
cette planète mondialisée l'on devrait toujours garder une part
d'identification à nos racines. Ces racines constituent notre identité.
La danse Sattriya est réellement une forme artistique très scientifique.
Lorsqu'on s'intéresse de très près à ce qu'est cette danse, on y
découvre des pratiques très comparables au yoga, et l'aboutissement en
est le même. Ces pratiques sont connues sous le nom de "Mati-Akhara".
Elles constituent ce que la danse Sattriya a de plus important à nous
apprendre. C'est la première leçon qui corrige notre posture, notre état
physique et là se trouve la grammaire de la danse Sattriya. Celle-ci est
quelque chose de très vaste. Il faut une jeune génération pour la
pousser de l'avant, et être celui ou celle qui la pousse de l'avant pour
représenter cette culture connaît un grand privilège. De plus, la
rencontre de la musique et de la danse apaise l'esprit, ce qui est
quelque chose de très important à notre époque. Quoi qu l'on fasse, on
doit le faire correctement, en acquérant les connaissances et les
jugements appropriés. J'ai la conviction que "il n'y a pas de voeu qui
soit accordé sans la capacité de le réaliser".
MD : Assam is
one such state in India which consists of a multiple of tribes. Each of these
tribes has a particular tradition associated with it. And associated with it are
particular forms of dance which are representative of their tradition. We have
“Jhumur” dance for the Adivasi tribes, “Bagrumba” for the Bodo tribes, “Bihu”
for the Assamese, then there are dances for Mising tribes, Karbi tribes, Dimasa
tribes, Deuri tribes, Tiwa tribes and etc. Assam is a land of diverse tribes ;
perhaps, no other place has so many varieties in tribes as much as Assam has.
There are also dances like “Deudhani”, “Bhortal Nritya” of Assam. It is a very
culturally rich place.
L'Assam est un état formé de
multiples ethnies. Chacune a ses propres traditions. Et à chacune de ces
traditions ses formes particulières de danse. Nous avons la danse "Jhumur"
chez les Adivasi, la danse "Bagrumba" chez les Bodo, la danse "Bihu"
chez les Assamais, mais il existe des danses aussi chez les Mising, les
Karbi, les Dimasa, les Deuri, les Tiwa, etc. L'Assam est une terre de
diversité ethnique ; il n'y a peut-être pas d'autre endroit où celle-ci
soit aussi grande qu'en Assam. Il existe aussi des danses appelées "Deudhani",
"Bhortal Nritya". C'est vraiment un endroit
culturellement très riche.
MD : Sattriya is
definitely very popular in Assam and in entire India. It is also very popular in
distant countries. I keep reading on papers about performers performing in
places like France, U.K, U.S.A, Germany etc. It is popular and this is the
reason why there are many invitations from foreign countries to showcase this
dance form. However it is fair enough to say that it is not as popular (in
distant countries) as is other classical dance since its recognition as
classical has come very late. But being recognised so late its impact and
popularity has been much greater.
Oui, c'est une danse bien connue en Assam et dans l'Inde
entière. Mais également dans des pays lointains. Je lis fréquemment des
articles sur des artistes qui se produisent en France, au Royaume-Uni,
aux USA, en Allemagne, etc. Le Sattriya est bien connu, et c'est la
raison pour laquelle l'on est souvent invité à se produire dans les
pays étrangers. Il faut cependant reconnaître que notre danse est moins
connue (à l'étranger) que d'autres formes de danse classique, notamment
parce que sa reconnaissance comme style classique a été très tardive.
Mais cette reconnaissance tardive lui a donné une popularité et un
impact beaucoup plus grands.
MD : The one
thing I really love about Assamese culture and will like to mention is the
tradition of respecting elders. This is expressed in a certain way. For example
in our festival Bihu in one of the days the elders are offered “gamocha” a hand
woven towel which is given out as a symbol of Assamese culture. On that day the
young ones touch the feet of their elders and offer them “gamocha” and in return
the elders of course give them their blessings and a gift. This “gamocha” is
also given out to people as an expression of respect, love and also remembrance.
In many occasions it is used as a souvenir. I see my uncle and aunty (my
father’s younger brother and his wife) doing it to my father and my father to
his elder cousins. I like it because in that festive occasion there is certainly
a very happy feeling and looking at such events it brings out the closeness of
the bond, the respect and also the love. This is not only seen on the festive
occasion but also otherwise. However, very sadly in the fast moving globalised
world many people have lost their touch with their own culture and tradition and
very much with their families.
Ce que j'adore vraiment dans la culture assamaise et
dont j'aimerais parler, c'est la tradition du respect des aînés. Cela
s'exprime d'une façon particulière. Par exemple lors de notre fête de
Bihu lors de l'une des journées on offre aux aînés un "gamocha", une
serviette tissée à la main, un vrai symbole de la culture assamaise. Ce
jour-là, les jeunes touchent les pieds des aînés et leur donnent le "gamocha"
; en retour les aînés leur donnent bien sûr leur bénédiction ainsi qu'un
cadeau. Ce "gamocha" est aussi offert aux gens en signe de respect,
d'amour et aussi de souvenir. Nombreuses sont les occasions où il sert
de souvenir. je revois mon oncle et ma tante (le frère cadet de mon père
et son épouse) en offrant un à mon père, et celui-ci en offrant à ses
cousins plus âgés. C'est quelque chose que j'apprécie parce que cette
fête est l'occasion de partager des moments vraiment heureux, cela
resserre les liens, renforce le respect et l'amour. Mais cela ne se
limite pas au moment des fêtes. Il est malheureux de constater que, dans
cette période de mondialisation galopante, bien des gens ont coupé le
lien qui les unissait à leur propre culture, à leurs propres traditions,
à leur propre famille.
MD : Right now I
am doing my graduation and after that I am keen on doing my masters. However in
the field of dance I really want to showcase this dance form internationally and
bring at par (in terms of its popularity) with other forms and styles of dance.
I am thinking of also acquiring a doctorate on this subject. Not only this dance
but it will be of great privilege to do work for the betterment of Assamese
culture and traditions. After I finish off with my studies I would definitely
love to come to Reunion Island and showcase this art form.
Pour le moment je travaille pur l'obtention de mon
diplôme, puis je vais m'attaque à ma maîtrise. Pour ce qui est de la
danse, j'ai vraiment la volonté de faire connaître le Sattriya dans le
monde et l'amener à un degré de popularité comparable à celui des autres
styles. J'envisage aussi de passer un doctorat sur le sujet. Et puis il
n'y a pas que la danse ; ce sera un grand privilège de travailler à
l'enrichissement de la culture assamaise et de ses traditions. Lorsque
j'en aurai terminé avec mes études il est bien certain que j'aimerais
beaucoup me rendre à la Réunion pour y faire connaître la danse
Sattriya.
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