Don Krishna :

"Mon rêve : un festival de musique sur un week-end sur le plateau du cirque de Mafate"

    
  
   Il est réunionnais d'origine indienne et, comme beaucoup d'autres, il vit à Paris. C'est là qu'il se livre à sa passion : la création et la production de musique électro-indienne. Don Krishna répond ici aux questions d'Indes réunionnaises et nous propose d'écouter deux de ses morceaux...

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Interview

  • IR : Don Krishna, pouvez-vous d'abord vous présenter aux visiteurs du site Indes réunionnaises ?

    DK : Bonjour, je suis donc originaire de l’île de la Réunion, à Paris depuis une dizaine d’années, bassiste, deejay et producteur en herbe (Asian underground et Drum&Bass).

  • IR : Pourquoi ce nom d'artiste ?

    DK : Je me prénomme Krishna et c’est un surnom que m’ont donné les potes ; le premier je crois était DJ Soundar. Voilà toute l’histoire …

  • IR : Vous avez participé au projet Drav'indianz, pouvez-vous nous en parler ?

    DK : Evidement, on s’est rencontré DJ Soundar, DJ Ganesh et moi au mois de décembre 2000 et quelques jours après on décidait de monter le projet Drav'indianz.
       Le concept était de mélanger la musique électronique à la musique indienne en utilisant donc des platines et personnellement j’avais endossé le rôle de bassiste.
       Il nous est apparu ensuite primordial d’y ajouter des voix, j’ai donc commencé à toaster, puis est venu se greffer une chanteuse, Shakila, qui n’a pas continué le projet avec nous et ensuite DJ Soundar est venu me rejoindre au chant.
       L’année suivante nous faisions la connaissance d’autres personnalités, en l’occurence Rany (danseuse) et Kick (percus et chant).
       Quelques dates marquantes pour le collectif :
    -     Festival de l’Inde du sud au halle de la Vilette avec Karshkale.
    -     1ère Partie de Badmarsh & Shri (Fête de la Musique 2001).
    -     Interview avec Asian Dub Foundation pour radio Campus.
    -     Préseclection du printemps de Bourges (2002).

  • IR : Actuellement, en quoi consistent vos activités musicales ?

    DK : Je m’intéresse donc depuis peu, sous l’impulsion de DJ Soundar, au Deejaying en cherchant à développer mon propre son indépendamment de ce que je peux mixer : Breakbeat, jungle, techno ou Drum&bass. Le but étant de personnaliser cela en le saupoudrant de curry indien.

  • IR : Quelles influences et sources d'inspiration vous reconnaissez-vous ? Que représente la musique indienne pour vous ?

    IR : Tout d’abord mes sources d’inspiration sont diverses car j’ai grandi à la Réunion et on y écoutait de tout : classique, jazz, reggae, séga, maloya etc …
       Ce qui assez paradoxal dans mon trajet c’est que je n’ai vraiment découvert la musique indienne que récemment grâce au projet Drav'indianz car je fréquentais de « vrais Indiens » ; je m’explique : en effet le fait d’habiter l’île de la Réunion (département français) a ses avantages comme ses inconvénients : après cinq générations on ne parle plus le tamoul dans la famille et on a perdu une partie de notre patrimoine culturel.
       Donc la musique indienne est un moyen de retrouver mes racines, elle représente mon passé, ma culture, mon background. Pour moi, c’est une richesse formidable que je remets au goût du jour en la faisant revivre sous une autre forme.  
      Le fond (musique indienne) reste le même  immuable et intemporel, seule la forme change (musique électronique).

  • IR : Quel type de public touchez-vous ?

    DK : Je ne pense pas qu’il existe un public type pour ce style de musique : on a la chance d’être en France qui est un pays féru de musiques du monde. Nous faisons peut-être partie d’une branche un peu plus moderne de la world music : je dirai que notre public est éclectique : blacks, blancs beurs, entre 25 et 50 ans.

  • IR : Vos origines sont réunionnaises et, plus lointainement, indiennes : culturellement et quotidiennement, vous sentez-vous comme un Réunionnais à Paris, un Indien à Paris, un Parisien parmi d'autres ? Est-ce un vécu facile ?

    DK : Avant tout je me sens un être humain appartenant à notre mère à tous : LA TERRE. Bien entendu j’ai des particularités, je suis de l’île de la Réunion et originaire de l’Inde du sud par mon père et de l’Inde du nord par ma mère et cela compte énormément : mais je reste avant toute chose un être humain.
       D’ailleurs, personnellement je n’ai pas eu trop de problèmes pour m’intégrer à la société, que ce soit à Montpellier pendant mes études ou encore à Paris.
       Bien entendu comme partout il y a des gens bizarres qui ne supportent pas la couleur de votre peau ou qui pensent que tous les Indiens sont des vendeurs ambulants, mais que voulez-vous, je n’y fais plus trop attention : après tout on ne peut pas se mettre à la place des gens et penser pour eux donc !!!

  • IR : Quels sont vos contacts avec la Réunion, avec votre milieu d'origine, avec le milieu musical réunionnais ? Exercent-ils une influence sur votre activité musicale ?

    DK : Presque toute ma famille vit à la Réunion, ma mère est de l’île Maurice, c’est une artiste peintre. Voilà le seul lien artistique que j’ai avec la Réunion.
       En fait j’ai découvert et pratiqué la musique en France métropolitaine mais je suis néanmoins super fan de Ti-Fock, Danyèl Waro, Oussanoussava, Ziskakan pour ne nommer que les plus importants …

  • IR : Si, devenu star dans votre domaine, vous deviez sortir le CD idéal, de qui voudriez-vous être entouré ? Quel serait le concept et le contenu de l'opus ?

    DK : Sans hésiter Badmarsh & Shri, Uk Apachi, Asian Dub Foundation, Juttla et Fundamental et Danyèl Waro.
       Le concept de l’album : électronique + musique indienne avec une préférence pour l’Inde du sud : voilà …

  • IR : De façon plus terre à terre, quels sont vos projets d'avenir, vos ambitions ? Pensez-vous vous produire en terre réunionnaise ?

    DK : Mes projets sont divers et variés : le deejaying car j’aime bien faire danser les gens pour leur faire oublier tous les problèmes de la vie de tous les jours, d’autre part la production, que ce soit en Asian underground, en drum&bass  ou des remix en pagaille.
       A part cela, mon rêve serait d’organiser un festival de musique sur un week-end sur le plateau du cirque de Mafate à la Réunion ; le concept : mélange de musique du monde et de musique électronique (séga, maloya, tekno and co) et tout cela sans drogue.
       Prochainement mon site (encore en chantier)

       Mon contact : [email protected]

 

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Site Internet

      Retrouvez aussi Don Krishna(n) sur la Toile, à cette adresse : www.donkrishna.com .
    A travers les pages, vous pourrez lire notamment une biographie de l'artiste, retrouver les dates des concerts et autres prestations, voir des photos, accéder à des articles de presse ou encore consulter la rubrique intitulée "XTRA : un peu de culture confiture !!! " : plusieurs intéressants paragraphes sur le dieu Krishna, l'hindouisme, l'Asian underground, etc.
   A terme, on devrait aussi pouvoir accéder à des fichiers sonores.
     
  

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