Interview
AM : I am an
artist living and working in the south of India, the city is Chennai aka Madras.
My family shifted to Madras over a hundred years ago and this has been home to
generations of us.
Creativity – comes from my paternal grandmother. She came from Bombay now Mumbai.
Married into a business family, that had no place for the arts of any kind. We,
that are my brother sister and I, are blessed with our parents being of a
creative bent of mind and hence our talents were allowed to flourish and
encouraged. I started going for formal art classes from the age of 8. Had my
first children’s group show at age 10. I had no doubts from a very young age
about my direction.
Je suis artiste, et je vis, je travaille dans le sud de l'Inde, dans la
ville de Chennai, anciennement Madras. Ma famille s'est installée à Madras
il y a une centaine d'années et c'est là que plusieurs générations sont
nées.
Pour ce qui est de ma vocation artistique, elle vient de ma
grand-mère paternelle. Elle était originaire de Bombay - aujourd'hui Mumbai.
Par son mariage, elle est entrée dans une famille où l'on faisait des
affaires, et où l'art n'avait pas sa place. Nous - mon frère, ma soeur et
moi-même - avons eu la chance d'avoir des parents ayant le goût des arts :
il nous ont permis d'exercer nos talents et nous ont encouragés. J'ai
commencé à suivre des cours artistiques dès l'âge de huit ans. J'ai donné
mon premier spectacle collectif enfantin à l'âge de dix ans. Très jeune j'ai
su sans hésitation quelle serait ma vocation.
|
|
AM : When I was at Art College
in Madras, the college had some of the finest teachers. They are the pioneers of the
Indian contemporary art movement. Thus exploration of our
language in a visual form was discussed and we spent hours in
the gardens of the college drawing ,painting and just reading.
Classes were very fluid with no hard and fast rules. I enjoyed
my college life.
My best moments were also
learning moments in college; I was the only girl in my
batch. The boys came from very low-income families, this was
a lesson for me in humbleness, and I learned to accept
people for what they are. From these boys I learned to be
comfortable to stand on the road and drink a cup of tea from
the roadside stall and light up a cigarette with ease. Not
feel embarrassed. To be comfortable in one owns skin. Yes
these moments of life’s learning has been the best part of
my time as a student. Today the art college I went
to lives or shall I say survives. It was the first college
in the country to start such a course, today it is dying.
Yes there are other institutions that have kept up with the
times and offer very substantial courses. Recently I have been asked to
come and do a demo at the printmaking studio at my college,
which is slated for June. I accepted at no fee, as this is
one way of giving something back to an institute that has
evolved me as a person.
|
Quand j'étais à l'École des Beaux-Arts de Madras, il y avait
là des professeurs parmi les meilleurs. Ce sont les
pionniers du mouvement d'art contemporain en Inde. Nous
discutions de l'exploration de nos langages à travers des
formes visuelles, nous passions des heures dans les jardins,
à peindre, à dessiner ou simplement à lire. Les cours
étaient très libres, sans règles trop strictes. J'ai
beaucoup apprécié ces années-là. J'ai eu aussi de très bons souvenirs de mes moments d'apprentissage
dans cette école. J'étais la seule fille de ma promotion.
Les garçons venaient de familles très modestes, c'était pour
moi une leçon d'humilité, et j'ai ainsi appris à accepter
les gens pour ce qu'ils sont. C'est à travers ces garçons
que j'ai appris à me sentir à l'aise à boire debout dans la
rue une tasse de thé achetée à une gargote sur le trottoir,
ou à allumer une cigarette, sans me sentir embarrassée. A me
sentir bien dans ma peau. Vraiment, cet apprentissage de la
vie a été la meilleure part de ma vie d'étudiante. Aujourd'hui, cette École des beaux-Arts vit encore, ou plutôt
survit. Elle a été la première du pays à dispenser de tels
cours, et maintenant elle se meurt. Bien sûr il y a d'autres
institutions qui ont su s'adapter à l'air du temps et
proposent des formations de qualité. Récemment, on m'a demandé de venir faire une démonstration à
l'atelier d'impression de mon ancienne école, la chose est
prévue pour juin. J'ai accepté d'intervenir sans
rémunération : c'est pour moi une manière de rendre quelque
chose de ce que j'ai reçu à cette école qui a fait de moi
une personne à part entière.
AM :
After I finished college,
I knew I had to earn a living. My family fortunes were
on a downslide and I felt responsible to add whatever I
could to help. Advertising – I thought was the answer.
But I felt very constrained and limited. Then I did a
rethink and said to myself - Asma do something completely
mindless {for me that is. I joined the media side of
advertising. I worked for two newspapers for 8 years in
total. In the meanwhile I got married to my long time
boyfriend and had a child. Meanwhile I was drawing in my
leisure time, though not involved in mainstream art. The
turning point came when I was asked to illustrate a book
for children. I did two books and a magazine cover plus
some illustrations for the same magazine. One morning I
remember so well, I told my husband, I was quitting my
job and returning to art. And that’s what I did. It was
so very difficult to walk away from the fat pay packet
as I rose very fast towards the top of the ladder. But I
did. The relief was enormous; it’s like Ayn Rayan’s
title – Atlas shrugged.
In Madras the artist
community welcomed me, as a prodigal’s daughter. The support
,affection at that time, was such a boost to me to keep
going. I also developed a craft to support my art. I worked
with children {still do} did many workshops for them and for
institutions like the British Council, along the way I went
back to college got my masters degree, which opened further
doors in the field of college guest lecturer, projects for
the college kids, external examiner, and such in the field
of education. One more thing I did was to work as a
consultant from home for a web site. I created the art scene
,directory, events and such. I found I could write. All this
has helped support my art. My one wish now
is do a PhD programme.
Après être sortie de cette école, je savais qu'il me fallait
gagner ma vie. Ma famille connaissait des problèmes
financiers et j'ai senti que je devais contribuer dans la
mesure de mes moyens à aider les miens. La publicité : c'est
là que j'ai pensé pouvoir trouver la réponse. Mais je me
suis sentie soumise à des contraintes, à des limites. Alors
j'ai réfléchi de nouveau et je me suis dit : Asma, fais
quelque chose de complètement déraisonnable (pour moi, il
s'agit bien de cela). J'ai opté pour la publicité dans les
médias. J'ai travaillé pour deux journaux, pendant huit ans
au total. C'est durant cette période que je me suis mariée
avec celui qui était depuis longtemps on petit ami, et nous
avons eu un enfant. C'est à mes moments de loisir que je
dessinais, sans me conformer aux tendances artistiques du
moment. Le tournant a été une proposition qui m'a été faite
: illustrer un livre pour enfants. J'ai fait deux livres,
ainsi que la couverture d'un magazine et quelques
illustrations pour celui-ci. Un bon matin - je m'en souviens
très bien - j'ai dit à mon mari que j'abandonnais mon emploi
et que je revenais à l'art. Et c'est ce que j'ai fait. Cela
a été très difficile de laisser tomber un emploi très
rémunérateur, au moment même où je m'approchais rapidement
du sommet de l'échelle. Pourtant je l'ai fait. J'en ai
éprouvé un grand soulagement, comme dans la chansn d'Ayn
Rayan : "Atlas Shrugged".
A Madras, la communauté artistique m'a accueillie, comme une enfant
prodigue. Le soutien et l'affection que j'ai reçus alors
m'ont vraiment poussée à continuer. J'ai aussi entrepris un
travail plus artisanal, en complément de mes activités
artistiques. J'ai travaillé avec des enfants - ce que je
continue à faire - j'ai animé de nombreux ateliers pour eux,
ou pour des institutions telles que le British Council...
tout en retournant à l'École des Beaux-Arts pour y obtenir
mon diplôme de maîtrise. Cela m'a ouvert de nouvelles portes
dans le domaine de l'éducation : donner des cours, monter
des projets pour les élèves, faire passer des épreuves...
J'ai également travaillé en même temps comme consultante
pour un site Internet. J'ai mis en place sur ce site une
rubrique artistique, un annuaire, etc. J'ai découvert que je
pouvais écrire. Tout ceci m'a été un soutien matériel
nécessaire à la pratique de mon art.
A présent, mon souhait le plus cher est de faire un doctorat.
-
IR :
How would you define your art and the
personal way you work ? Can we say your painting is a kind of
symbolism ? Where and how do you find your inspiration
? Is India, is Tamil Nadu very important for your art ?
Comment définiriez-vous votre art et votre façon de travailler ?
Peut-on dire que votre peinture se rapproche d'un symbolisme
? Où et comment trouvez-vous votre inspiration ? L'Inde, le
Tamil Nadu tiennent-ils une place importante ?
AM : Defining my art would be
like putting it in a box. I prefer to say how my art has
evolved and hope will continue evolving, as once the
evolution stops, I am stagnant and will turn into a pool
of bitter sweet memories. I fear mediocrity.
My greater influence on my art
has been my up bringing. The home I grew up in was a very
eclectic one. We children were surrounded by books, music , poetry
,conversation. My parents are very open-minded
people. My father read the bible, Koran, Bhagvad Gita, and
was into esoteric reading. He can quote from all three
books. He was also a lover of Hindustan classical music
,jazz ,and
pop music of his times.
My mother was into her English
classic books ,Hindi music , poetry. In this atmosphere we
children read everything and listened to these different
sounds. I gravated towards English
music. My earliest memories are of listening to – trini
Lopez at pj’s – sing puff the magic dragon, lemon tree, if I had a hammer. The other record, which is till today a
favorite of mine, is Joan Baez - David’s album - . My favorite
books at the time were my fairy tales , Indian comics on
Indian mythology {amar chitra katta} and the bible. I loved
and thrived on the pathos of the lives of these kings and
queens and the poor man. And finally truth and good always
win over everything else.
Hence yes my works are very
symbolic of my reading habits, music tastes and my life. An
important aspect that comes into works of mine is
conversations. Many snatches of conversations at a social
setting have become paintings , etchings. Two classic works
are TO MARKET – an etching - and THE AWAKENING OF THE MAIDEN-
acrylic on canvas.
Définir mon art serait
comme l'enfermer dans une boîte. Je préfère parler de la
façon dont mon art a évolué et dont, je l'espère, il
continuera à le faire. Si l'évolution s'arrêtait, je
stagnerais et je me perdrais dans un flot de souvenirs
doux-amers. J'ai peur de la médiocrité.
Ce qui a le plus influencé mon art, c'est la façon dont j'ai
grandi. La maison où j'ai grandi était très éclectique. Nous
étions, enfants, environnés de livres, de musique, de
poésie, de conversations. Mes parents ont l'esprit très
ouvert. Mon père lisait la Bible, le Coran, la Bhagavad Gita
et a eu des lectures ésotériques. Il peut vous faire des
citations de ces trois livres. Il adorait aussi toutes
sortes de musiques : la musique classique hindoustanie, le
jazz, la musique pop de son époque.
Ma mère penchait vers la littérature classique anglaise, la musique
hindie et la poésie. Nous, les enfants, dans cette
atmosphère, nous avions toutes sortes de lectures et nous
écoutions ces sonorités si diverses.
J'étais attirée par la musique anglaise. mes souvenirs les plus
anciens sont ceux de
Trini Lopez : "Puff, the
Magic Dragon", "Lemon Tree", "If I had a hammer". L'autre
disque qui fait toujours partie de mes préférés est celui de
Joan Baez : "David's Album". Mes livres préférés à l'époque
étaient mes contes de fées, les BD mythologiques indiennes (Amar
Chitra Katta) ainsi que la Bible. J'adorais ces
histoires bouleversantes de rois, de reines et de pauvres
gens, j'y prenais un plaisir fou. Et la vérité, le bien
finissaient toujours par s'imposer.
Ainsi on peut dire que mes oeuvres sont très symboliques, de mes lectures,
de mes goûts musicaux, et de ma vie. Ce qui tient
aussi une place importante dans mes travaux, c'est la
conversation. Des conversations saisies sur le vif sont
devenues des tableaux ou des gravures. Deux oeuvres
classiques à noter : "Au marché", une gravure à l'eau-forte,
et "L'éveil de la demoiselle", acrylique sur toile.
-
IR :
Do you consider yourself as a Tamil artist,
an Indian artist or just an artist ?
Vous considérez-vous comme une artiste tamoule, indienne, ou comme
une artiste tout court ?
AM : I am an artist first. I am
an Indian second. I am a south India by way of my
ancestors taking root in Madras.
Je suis une artiste avant
tout. Je suis ensuite indienne. Et je suis une Indienne du
sud du fait que mes ancêtres ont fait souche à Madras.
AM :
The mediums I love most
are etching, intaglio. Second drawing, and then
painting. Though I do more paintings now, as there is no
market for etchings, I do one batch every year of a set
of etching, only to fulfill my passion for this medium.
Drawing , I always have a set of papers and pens in any
bag of mine, so that I draw anywhere and everywhere.
Ce que je préfère c'est la
gravure, la gravure à l'eau-forte. Le dessin vient en
second, et enfin la peinture. Bien que je e consacre
davantage à la peinture maintenant, parce qu'il n'y a pas de
marché pour la gravure, je fais chaque année une série de
gravures, de manière à satisfaire ma passion pour cette
technique. Concernant le dessin, j'ai toujours papiers et
crayons dans mon sac, de sorte à pouvoir dessiner quoi que
ce soit, où que ce soit.
AM : Yes animals and tress abound in my works.
I was going thru my
earlier works and noted that the human figure was very much
in the foreground and the animals and trees in middle and
background, over the last four years
it seems nature is taking over the foreground.
In a way this seems a
natural holistic move from humans and
what supports us and that support
comes into the main frame.
Of late my new series of
works are a combination of the balance of these two.
Not necessarily in the same picture.
I am working on a theme
of astrology, a series on the tarot cards that
I have been reading etc for the past
five years has come into a set of
etching cards (this work is in
progress). These
are all very person oriented.
My paper works on
astrology deals with the Chinese,
which is completely animal based. And
the series on canvas are based on both. This
series that I am still researching
deals with the art of astro that is predominant in
Tamil Nadu and
is a dying folk process. So when
I get some where, I
will keep you posted. The
Tamil version is very facinating and amazing.
Oui, animaux et arbres
abondent dans mon oeuvre.
Je revoyais mes oeuvres les plus anciennes et j'ai remarqué que les
personnages humains occupaient beaucoup le premier plan,
tandis que les animaux et les arbres se trouvaient au second
plan ou à l'arrière-plan. Depuis quatre ans, par contre, il
semble que la nature s'empare à son tour du premier plan.
D'une certaine façon cela semble être un mouvement holistique
naturel chez l'homme, et ce qui nous aide à vivre, et c'est
cela qui occupe la place principale.
Récemment mes dernières séries combinent de façon équilibrée homme
et nature. Mais pas nécessairement dans la même image.
Je travaille sur le thème de l'astrologie ; une série sur les
cartes de tarot - que je lis depuis cinq ans - a abouti à un
jeu de cartes gravées auquel je suis en train de travailler.
Tout ceci est très orienté sur la personne.
Mon travail sur papier, sur le thème de l'astrologie, se rapporte à
l'horoscope chinois, entièrement fondé sur les animaux. Les
oeuvres sur toile reprennent les deux orientations. Je suis
encore en pleine recherche, pour cette série, sur l'art
astrologique du Tamil Nadu, qui est en voie de
disparition. Donc quand je serai parvenue à en faire quelque
chose, je vous en informerai. La version tamoule a vraiment
de quoi fasciner et surprendre.
AM : I admire many artists both
from India and outside.
Indian artists- Tagore, Akbar
Padamsee, paniker, Outside India- Rousseau, Van Eyck, Lautrec. Many I have not listed here,
as the beat goes on...
Il
y a beaucoup d'artistes que j'admire, en Inde où ailleurs :
Tagore, Akbar Padamsee, Paniker. A l'étranger : Rousseau,
Van Eyck, Lautrec. Et beaucoup d'autres que je n'ai pas
cités ici et que je pourrais ajouter au fur
et à mesure de mes découvertes...
AM :
I have been involved in
other aspects of the arts. I have worked with theater
groups on sets, designing of publicity material.
Regarding dance – I have been involved with many of
Anita Ratnam’s performances. I have done sets for her
and I have attended her workshops as a mentor. When she
is in rehearsal I am requested to observe and then we
discuss as to how as an artist, I react to the piece.
This is very healthy. Cinema is a grey area. I watch
movies. That I enjoy. But I am not into movies from a
critical point or explorative point of view. My favorite
movies are Zorba the Greek, Mahabaratha by Peter Brook.
And La Strada. There are many other but immediately to
mind these surface. Other forms of Indian culture
that I take part in are puja’s at my friends homes, at the
temples . The rituals facinate me. At the time of Diwali, I
light the lamps at home. My home is a celebration of all
festivals : Christmas, Ramzan or Ramadan Eid, Diwali. I go
for church services as I go to the temple and I go to the
mosque. The Islamic group I was born into are called the Ismalis
(the Aga Khan is the head) we are also known as Aga Khani’s,
Khoja’s. One web site lists me as a
progressive Muslim woman artist. I laughed my head off when
I read that label. They forgot that I am Indian ; the
religion I was born into is Islam. India with its huge
population and mix of the paradox of our lives that we take
for granted, is what makes us TIC as humans. India is home.
And Tamil Nadu to be specific, Madras is where I am most at
home. Wherever I travel or have lived, I have always yearned
to be back home in Madras.
Je me suis effectivement
intéressée à d'autres formes artistiques. J'ai travaillé
avec des troupes de théâtre, sur le décor, les affiches...
Dans le domaine de la danse, j'ai souvent travaillé pour les
spectacles d'Anita Ratnam. J'ai fait des décors pour elle et
j'ai participé à ses ateliers comme formatrice. Je suis
conviée à assister à ses répétitions, à observer, de manière
à pouvoir discuter de mes réactions d'artiste face au
spectacle. C'est un travail très sain. Je suis par contre un
peu à l'écart du monde cinématographique. Je regarde des
films. J'y prend plaisir, mais je ne m'y implique pas d'un
point de vue critique ou approfondi. Mes films préférés sont
Zorba le Grec, le Mahabharata de Peter Brook.
Et La Strada. Il y en a d'autres, mais ce sont les
premiers à me venir à l'esprit.
Je pratique aussi la culture indienne sous d'autres formes, comme
les pujas auxquelles je participe, chez des amis ou au
temple. Les cérémonies me fascinent. Au moment de Diwali,
j'allume les lampes à la maison. Ma maison est un un lieu où
sont célébrées toutes les fêtes religieuses : Noël, le
Ramadan, l'Aïd, Diwali. Je vais aussi bien dans les églises,
les temples hindous ou les mosquées. Je suis né dans la
communauté musulmane des Ismaéliens (à la tête desquels se
trouve l'Aga Khan). On nous connaît aussi sous le nom d'Aga
Khanis ou de Khojas.
Un site Internet me
présente comme artiste musulmane progressiste. J'ai éclaté
de rire en lisant cette étiquette que l'on m'a attribuée.
Ils ont oublié de dire que je suis indienne. Je suis née au
sein de l'islam. L'Inde, son immense population, son
mélange, ses paradoxes... sont le décor où nous évoluons,
c'est ce qui nous détermine en tant
qu'humains L'Inde, c'est mon chez moi. Et plus
particulièrement le Tamil Nadu. C'est à Madras que je me
sens le plus chez moi. Où que j'aie pu voyager ou vive, j'ai
toujours eu envie de retourner chez moi à Madras.
AM : My future is as
Bob Dylan says - he who is not busy living is busy dying. I plan on
being very busy living.
Reunion island is a shangri-la
on the beach. An exhibition there would an experience,
though a show there would have to be a sponsored one and
if there is an active artist community living there, it
would be fruitful to work with them for at least two to
three weeks and then do a show. It has some meaning. The
works I do on the island will be the property of the
sponsors of the show, my stay and my honorarium.
J'envisage mon avenir en
pensant à la phrase de Bob Dylan : celui qui n'est pas
occupé à vivre est occupé à mourir. Mon projet est donc de
bien m'occuper à vivre.
La réunion est un Shangri-la à la plage. Ce serait une belle
expérience d'y monter une exposition. Encore faudrait-il
trouver des sponsors ; et s'il y a là-bas une communauté
artistique active, ce serait très fructueux de travailler
avec ces gens au moins deux ou trois semaines avant d'ouvrir
l'exposition. C'est envisageable. Les sponsors pourraient avoir
la propriété des oeuvres que je ferais sur place,
leur achat paiera mes frais et mes honoraires.
|