DOSSIER AFGHANISTAN
| Les tristement célèbres Talibans, au pouvoir en Afghanistan, ont entrepris la destruction d'éléments inestimables du patrimoine culturel de l'humanité, sous prétexte que l'islam interdit la fabrication et la vénération de statues et autres représentations d'êtres humains, divins ou même d'animaux. Les imposantes statues de Bamiyan sont une cible dont on parle beaucoup, pour ce qu'elles représentent d'exceptionnel dans le patrimoine artistique mondial. Il faut du reste se souvenir que c'est dès octobre 1994 que les Talibans ont commencé à s'attaquer à la statuaire de leur pays. Ainsi, en 1998, c'est une importante statue (représentant un aigle) édifiée à grands frais par les musulmans ismaëliens vingt ans plus tôt qui a été dynamitée. |
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N'oublions pas, par ailleurs, que ce régime a à son actif un peu glorieux palmarès en terme de violations des droits de l'homme. On sait par exemple combien les femmes afghanes en sont victimes. En fait, c'est toute une population qui souffre : à la guerre civile (les Talibans mènent une offensive au nord de Kaboul) s'ajoutent aussi les conséquences de la sécheresse et d'un hiver rude. On parle de risques de famine ! |
Afghanistan : l'ordre de
détruire les statues confirmé (05/03/2001 7h18 ) |
| KABOUL (AFP) - Le chef
suprême des taliban le mollah Mohamed Omar a maintenu, lundi, son ordre de destruction de
chefs d'oeuvres de la statuaire bouddhiste afghane malgré les protestations
internationales. "Maintenant que nous détruisons les fausses idoles, le monde en a fait un drame", a t-il dit dans son message aux Afghans, diffusé par Radio Charia, à l'occasion de la grande fête musulmane de l'Eid. Il a appelé les musulmans du monde "à ne pas joindre leurs voix à celle des infidèles", affirmant que "ces statues sont détruites conformément aux principes de l'Islam". La statuaire qui doit être détruite comprend notamment deux bouddhas géants inestimables - dont l'un, avec ses 55 m, est le plus grand bouddha debout du monde - sculptés il y a plus de 1.500 ans dans une falaise à Bamiyan, ville du centre du pays. "Les musulmans du monde, et en particulier les musulmans afghans doivent faire preuve de bon sens", a-t-il dit à propos de ces statues en demandant: "Préferez-vous être appelé des destructeurs de statues ou bien des vendeurs de statues". Le mollah Omar faisait référence au conquérant afghan le sultan Mahmoud Ghaznavi (998-1030) qui, lors de la conquête de l'Inde, s'est vu offrir une somme énorme pour ne pas détruire une statue d'un temple indou et qui a répondu: "Je préfère être le destructeur d'idoles plutôt que le vendeur de statues". Le mollah Omar, qui s'exprimait pour la première fois depuis la publication de son décret il y a une semaine, a ensuite accusé la BBC et les autres radios occidentales "de propager une guerre contre le Coran". Selon lui, ces statues "ne représentent que 1% des reliques historiques afghanes" et 90% de ces trésors "ont été pillés" avant l'arrivée des taliban au pouvoir. Le chef des milices islamistes avait ordonné lundi dernier la destruction de toute la statuaire afghane, dont de nombreux chefs-d'oeuvres bouddhiques, en estimant qu'elle était "anti-islamique" et que la faire disparaître était "une injonction de l'Islam". Cet ordre iconoclaste a provoqué une impressionnante vague de protestation à travers le monde entier, y compris dans les pays musulmans. Un représentant spécial de l'UNESCO, l'ambassadeur de France Pierre Lafrance, s'est rendu en Afghanistan d'urgence, mais il n'a pas pu convaincre ses interlocuteurs taliban d'arrêter leur campagne de destruction. Sa mission "de la dernière chance" l'a conduit ce week end à Kandahar, la ville du sud du pays où vit le mollah Omar et où la milice a son quartier général. |
| Incertitude sur le sort des statues afghanes (04/03/2001
) |
KABOUL (AFP) - L'ordre de destruction des statues
bouddhiques de Bamiyan sera appliqué, a déclaré dimanche le ministre taliban des
Affaires étrangères Wakil Ahmed Mutawakel, alors que des sources officielles du régime
ont affirmé que ces bouddhas géants avaient été épargnés. |
Afghanistan: les bouddhas de Bamiyan vont être dynamités (02/03/2001 8h21) |
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| KABOUL (AFP) - Les
bouddhas géants de Bamiyan vont être dynamités après avoir été "attaqués"
jeudi avec des chars, des roquettes et mêmes avec des armes automatiques par la milice
des taliban. Les taliban ont massé des explosifs dans les niches où sont installés les bouddhas, a affirmé l'agence Afghan Islamic Press (AIP) à Islamabad, qui cite un officiel taliban selon lequel "ils n'y avait pas d'autre moyen" pour détruire ces bouddhas immenses, hauts de 55 et 38 m. Cette agence privée, proche des taliban basée à Peshawar (Pakistan), a affirmé qu'ils pourraient être détruits ce vendredi, jour de la prière des musulmans. Selon une source officielle à Kaboul, les miliciens taliban se sont déjà livrés jeudi à un véritable tir de barrage sur les bouddhas creusés dans la falaise au nord de la localité de Bamiyan, dans le centre du pays. "Ils ont commencé à tirer avec des blindés, des lance-roquettes anti-chars et avec toutes les armes qu'ils avaient sous la main", a précisé cet officiel qui ne veut pas être nommé. Selon lui, "ils l'ont fait de leur propre initiative", en précisant qu'aucune équipe spéciale n'avait été envoyée de Kaboul pour la destruction de ces bouddhas sculptés il y a plus de 1.500 ans. Il n'a pu fournir d'indications sur l'étendue des dégâts causés par ces tirs. Mais le fait que les miliciens massent des explosifs semble indiquer qu'ils ont résisté au moins partiellement aux obus et aux roquettes. L'opposition, de son côté, a déclaré avoir reçu des indications montrant que les bouddhas avaient effectivement été attaqués, sans pouvoir non plus préciser la gravité de ces tirs. Ces destructions de la statuaire afghane qui comprend des chefs-d'oeuvres du bouddhisme pré-islamique, ont commencé jeudi selon le ministre taliban de l'Information et de la Culture Quudratullah Jamal, trois jours après que l'ordre de destruction eut été donné par le mollah Mohamed Omar, le chef suprême des taliban. Il avait estimé que ces statues étaient "anti-islamiques" et que les faire disparaître était "une injonction de l'Islam". Il en avait confié l'exécution au ministère pour la Promotion de la Vertu et la Lutte contre le Vice (la police religieuse) et à celui de l'Information et de la Culture. L'annonce de ces destructions a suscité un tollé des gouvernements du monde entier. L'ambassadeur du Pakistan en France, Shaharyar M. Khan, dont le pays "est l'un des rares à maintenir un contact direct avec les taliban", a demandé "instamment" au régime de ne pas mettre à exécution sa décision de détruire les statues pré-islamiques. |
L'impuissance internationale est totale !
