Interview
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IR :
Sajitha, could you please introduce yourself to our visitors ?
Sajitha, voudriez-vous vous présenter à nos visiteurs ?
SRS : I was born and brought up
in the small village of Kumarenelloor, near Kottayam a district in the
southern Indian state of Kerala. During my childhood the landscape, with its
backwaters and red-earth roads, have had a deep influence on me and have shape
my character and fed through in my works. A rebel at heart, I was aloof from
the family since a very early age. I have always felt a strong connection with
nature... I would wonder alone in the garden amongst the green vegetation and
would scribble in my notebook in Malayalam...
I am talking with nature
I am
talking with a shell flower
I am turning into the tapioca field
Green... I am proud of you
But we are making gray smoke out of you.
Later I decided to study art, and
enrolled at the Government College of Fine Art in Trivandrum, Kerala. I
graduated in 1987, and the social climate in Kerala at the time gave me a
sense of purpose and trust in my development as a painter. I saw the reality
around me - the status of woman, the way we live and the meaning of our
existence within this society - and I felt an urge to express this reality in
my art.
In year of my graduation I met Ravi Shankar, a well known print maker and
painter from Tamil Nadu. We got married in 1988 and moved to the Cholamandel
artist village near Madras. It is during the 15 years that I spent here that
my path as an artist unfolded.
In 1995 I received the "Charles Wallace Award" through the British council
in Madras, which opened the opportunity for me to travel and work in the
United Kingdom. From that time onwards, I received many invitations to work
and exhibit abroad. This opended the oppruntiy for me to work with and meet
many acclaimed contemporary artists. My art allowed me work extensively in
Europe, including in Spain, Germany, Sweden, and Holland. I have also traveled
in Asia attending the international art camps both in Sri Lanka and Japan.
In 2005 I returned to my home state - Kerala. I feel it has been a long
journey back to my roots, which I have also expressed in my most recent
paintings such as "A journey through mother roots".
Je suis née et j’ai grandi dans le petit
village de Kumarenelloor, près de Kottayam, chef-lieu de district de l’état du
Kerala en Inde du sud. Durant mon enfance, le paysage, avec ses backwaters et
ses pistes de terre rouge, a eu une profonde influence sur moi, a façonné ma
personnalité et a nourri mes travaux. Rebelle dans l’âme, je me suis très
jeune écartée de la famille. Je me suis toujours sentie en étroite relation
avec la nature. J’aimais à m’émerveiller, seule dans le jardin au milieu des
plantes et de la verdure, à griffonner en malayalam dans mon cahier…
Je parle avec la nature
Je parle avec la fleur d'alpinia
Je me transforme en champ de manioc
Vert… Je suis fière de toi
Mais de toi nous faisons le gris de la fumée
Plus tard j’ai décidé de faire des études
artistiques, et je me suis inscrite à l’École Supérieure des Beaux-Arts de
Trivandrum, au Kerala. J’ai obtenu mon diplôme en 1987, et le climat social au
Kerala à cette époque m’a donné assurance et confiance dans mes capacités de
peintre. J’ai vu la réalité qui m’entourait – le statut de la femme, notre
manière de vivre, le sens de notre existence au sein de cette société – et
j’ai ressenti le besoin profond d’exprimer cette réalité dans mon art.
L’année de l’obtention de mon diplôme, j’ai rencontré Ravi Shankar, graveur
et peintre connu, du Tamil Nadu. Nous nous sommes mariés en 1988 et avons
emménagé au village d’artistes de Cholamandel, près de Madras. C’est au cours
des quinze années que j’y ai passées que s’est révélée ma voie artistique.
En 1995, le British Council de Madras m’a attribué le Charles Wallace Award,
ce qui m’a donné l’opportunité de voyager et travailler au Royaume Uni. Dès
lors j’ai souvent été invitée a travailler et exposer à l’étranger. Cela a été
l’occasion pour moi de rencontrer de nombreux artistes contemporains reconnus
et de travailler avec eux. Grâce à mon art, j’ai pu travailler un peu partout
en Europe : en Espagne, en Allemagne, en Suède et aux Pays-Bas… J’ai aussi
voyagé en Asie pour participer à des rencontres internationales d’artistes, au
Sri Lanka et au Japon.
En 2005 je suis retournée dans mon pays natal, le Kerala. Je l’ai ressenti
comme un long voyage de retour à mes racines, que j’ai exprimé aussi dans mes
toiles les plus récentes, comme « Voyage à travers les racines maternelles ».
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IR :
Could you tell us more about your first steps into painting ?
Pourriez-vous nous en dire davantage sur vos premiers pas dans le domaine de
la peinture ?
SRS : My affinity for art
developed at a very early age and led me to study fine arts in college, but
the means of expressing myself through painting was not yet defined.
Following my graduation I started experimenting with all the different types
of materials, I was working with stone, terracotta, murals etc. It is in
this process that I discovered painting as a means of expressing myself, the
conflicts, the emotions and duality that dwell within me. Especially, the
human figure, represented through my inner-self with all its faces and
facetts has shaped my work. My perception, my analysis and my inner
reactions to the society I live in I grew up in, are always reoccurring
themes within my work.
Mon goût pour l’art s’est développée alors
que j’étais encore très jeune, et m’a conduite à des études supérieures de
beaux-arts, mais le choix de la peinture comme mode d’expression privilégié
n’était pas encore évident. Après mon diplôme, j’ai commencé à faire
l’expérience de toutes sortes de matériaux : j’ai travaillé la pierre, la
terre cuite, la peinture murale, etc. C’est en menant ces expériences que je
me suis rendu compte que la peinture était un moyen pour m’exprimer,
exprimer les conflits, les émotions et la dualité qui résident en moi. C’est
en particulier la figure humaine, représentée à travers mon intériorité,
toutes ses faces et ses facettes, qui a donné forme à mon œuvre. La manière
dont je perçois et analyse la société dans laquelle je vis et dans laquelle
j’ai grandi, la manière dont je réagis intérieurement face à elle : voilà
des thèmes récurrents de mon œuvre.
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IR :
Do you
recognise any masters in art ? Which painters do you admire ?
Vous
reconnaissez-vous des maîtres ? Quels sont les peintres que vous admirez ?
SRS : In 1984 I traveled to
Sanitniketan, an artist community in Bengal where Tagore lived and studied,
during the visit I met K.G. Subramanian, a renowned Indian painter. I was much
impressed by his work and his overall approach to art. Two other Indian
artists that have held particular importance for me are K.C.S. Panicker the
founder of Cholamandal Artist Village and Bupen Kakhar a well known painter
who has now passed away.
Kathe Kolwitz, a Berlin based woman artist in the 1920s, has made a
particular impression on me. Especially her compassion for the poor and
powerless, having devoted her life to the moral and social betterment have
made her an artist of great admiration to me.
For me masters such as Solanki, Goya, Nolde have had the power to speak to
us of the moods and moments of our inner selves through their art. To me this
is the crucial moment when a work is elevated from "Decoration" to "Art".
En 1984, je me suis rendue à Sanitniketan, une
communauté d’artistes, au Bengale, où notamment Tagore a vécu et étudié. Lors
de mon séjour, j’ai rencontré K.G. Subramanian, peintre indien réputé. Ses
travaux et son approche générale de l’art m’ont beaucoup impressionnée. Deux
autres artistes indiens revêtent une importance particulière à mes yeux : K. C.
S. Panicker, le fondateur du Village Artistique de Cholamandal, et Bupen
Kakhar, célèbre peintre à présent décédé.
Kathe Kolwitz, artiste allemande basée à Berlin dans les années 1920, a
fait aussi forte impression sur moi. En particulier sa compassion pour les
pauvres et les démunis. La façon dont elle a consacré sa vie à vouloir
améliorer les conditions morales et sociales dans lesquelles ces gens vivaient
suscite de ma part une grande admiration pour cette artiste.
Pour moi, des maîtres tels que Solanki, Goya, Nolde, ont eu la capacité à
travers leur art de nous parler des humeurs et des moments de notre
intériorité. Pour moi, là est le critère qui fait qu’une œuvre s’élève du
statut de la simple décoration à celui de l’art.
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IR :
What
are the influences and inspirations that you assume ?
Quelles sont vos influences, vos sources d’inspiration ?
SRS : My art is free from
fiction, I feel my art and paintings express the reality I see, the reality
that has triggered this search within and outside of me. Especially the theme
of woman in society has shaped and influenced my work. I have seen the
influence that women have had on society and their social surroundings, but
how we often lack the awareness of this influence. I feel that social
pressures, norms and taboos have confined our visions. My work embodies this
struggle that for many women is not conscious or a struggle.
La fiction n’intervient pas dans mon
art, je crois que mon art, mes peintures, expriment la réalité que je vois, la
réalité qui a déclenché cette recherche en moi et en-dehors de moi. C’est en
particulier le thème de la femme dans la société qui a donné forme à mon
travail et l’a influencé. J’ai constaté l’influence que les femmes exercent
sur la société, et sur leur environnement social, mais j’ai aussi constaté
combien nous ne sommes pas conscient(e)s de cette influence. Je crois que les
pressions sociales, les normes et les tabous ont restreint nos visions. Mon
travail incarne cette lutte qui, pour bien des femmes, n’est
ni consciente, ni une lutte.
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IR :
Do you
consider that there is something typically Malayali or Indian in your art ?
Considérez-vous qu’il y a quelque chose de typiquement
malayali ou indien dans votre art ?
SRS : In my paintings I do not
use traditional Indian or malayali styles or techniques, however my paintings
are influenced by the cultural surroundings and settings I work in. In the
same way, my works completed abroad used the strongly incorporate
symbolism of that place. Being Indian or Mayali, there are of course colors,
impressions, visions that are largely influenced by how and where I grew up
and spent most of my life. However the search of an artist and the expression
of this quest is universal and in that way I feel connected to arts and
artists from all around the world. I feel that there is a universal element in
art, which is not confined to time and space and I feel that this essence has
not country and not particular style. Expression of art through a predefined
style, is a copy and to me what I would refer to as decorative art. Real art
is however detached from norms and free from taboos. This is the art I am
expressing and this art has no particular typical forms or shapes.
Dans mes peintures, je n’ai pas recours aux
styles ou aux techniques traditionnelles de l’Inde ou du Kerala, mais bien sûr
ces peintures sont influencées par l’environnement culturel et le cadre dans
lesquels je travaille. En même temps, les travaux que j’ai accomplis à
l’étranger utilisaient la symbolique fortement intégrée de ces
pays . En tant qu’Indienne ou Malayali, je suis bien sûr largement
influencée, pour ce qui est des couleurs, des visions, par les lieux où j’ai
grandi, où j’ai passé l’essentiel de ma vie, par la manière dont cela s’est
passé. Quoi qu’il en soit, la recherche menée par un artiste et l’expression
de cette quête sont universelles, et de ce point de vue je me sens proche des
arts et des artistes du monde entier. Je crois qu’il y a un élément universel
dans l’art, qui échappe au temps et à l’espace, et je crois que
cette essence n’a ni patrie
ni style particulier. Pour moi, l’expression d’un art selon
un style prédéterminé n’est que de la copie, ce que j’appellerais de l’art
décoratif. L’art véritable est de toute façon détaché des normes, libre de
tout tabou. Tel est l’art que j’exprime, et cet art n’a pas de formes
particulièrement typiques.
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IR :
What
is your personal conception of painting ?
Quelle est
votre conception personnelle de la peinture ?
SRS : My work has been described
as bearing within it the traces of my life's journey. But in this set of
expressions I undertake a far more conscious journey into my inner self – into
the secret corridors carved by life's incessant chisel. Past a period of
intense disharmony between the my inner and outer selves, my images evoke in
me a certain clarity that reminds me of the clear lights that streams down
from the clean, freshly washed sky, into a bright dustless world after a heavy
stormy downpour. My images unfold in moments of intense self-reflection, when
my questions sail along the streams of my inner-self, to discover hidden
recesses, which I had been taught to ignore or forget. In these little hiding
places I find buried treasures – memories of other women, their unique
energies, their intuition and in-sights.
On a décrit mon oeuvre comme porteuse des traces
du voyage de ma vie. Mais j’entreprends un voyage beaucoup plus conscient en
moi-même – dans les corridors secrets marqués du ciseau infatigable de la vie.
Passée une période d’intense disharmonie entre mon intériorité et mon
extériorité, mes images évoquent en moi une certaine clarté qui me rappelle
les claires lumières versées par le ciel propre, tout juste lavé par la pluie,
sur un monde brillant, sans poussière après une lourde averse d’orage. Mes
images se révèlent dans des moments d’intense introspection, quand mes
questions voguent au gré des courants de mon intériorité, jusqu’à découvrir des
recoins insoupçonnés, que l’on m’enseigna à ignorer ou à oublier. Dans ces
petites cachettes je découvre des trésors enfouis – des souvenirs d’autres
femmes, leurs énergies uniques, leurs intuitions, leurs lucidités.
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IR :
What
does the act of painting mean for you ?
Que signifie
pour vous l’acte de peindre ?
SRS : Once I begin to work on a
painting, a chain of thoughts come to the fore and I feel a compulsion to
develop ideas through an open-ended series of works; some people might
interpret this as a form of escapism however I see it rather as a conviction
in the validity of art itself. Before actually beginning a painting, I always
have a particular theme in mind, but through the working process this develops
and changes as my own relationship with canvas or material I use is formed. To
hold conviction in my own mind a work must begin to ask questions to me about
our very existence. I believe therefore, that when the dialogue between a work
of art and the artist is deep-rooted, the presence of the artist in that work
is ever present. When considering esthetics, for me this is one of the most
important and telling aspects of art.
Une fois que je commence à travailler sur un
tableau, un enchaînement de pensées se révèle et je me sens poussée à
développer des idées à travers des séries sans véritable fin ; certains
pourraient interpréter ceci comme une sorte de fuite, mais j’y vois
plutôt comme une conviction : celle de la validité de l’art. Avant que
d’entreprendre concrètement un tableau, j’ai toujours en tête un thème
particulier, mais au fur et à mesure que le travail avance, cela se développe,
change en fonction de mon propre rapport à la toile ou au matériau que
j’utilise. Pour garder sa consistance dans mon esprit, une œuvre doit
commencer à me poser des questions sur notre existence même. Je suis donc
convaincue que, lorsque le dialogue entre l’œuvre d’art et l’artiste est
profondément enraciné, la présence de l’artiste dans cette œuvre est toujours
sous-jacente. En matière d'esthétique,
c'est pour moi un des aspects les plus importants et les plus
révélateurs de l’art.
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IR :
On a
more technical side, how do you work ?
D’un point
de vue plus technique, comment travaillez-vous ?
SRS : Generally I use acrylic and
oil on canvas, but I also find charcoal a powerful medium of expression. I
also express myself through terracotta sculptures and mural work which
especially recently have regained a more significant role in my art.
I have also used wood-cuts for which I have developed a particular
affinity. I learned the wood-cut technique during one of my visits to Germany
where I worked with HD Goldzenleuchter, a well known German printmaker and
poet.
Généralement j’utilise l’acrylique ou l’huile
sur toile, mais je trouve aussi que le fusain est un puissant moyen
d’expression. Je m’exprime aussi au moyen de sculptures de terre cuite et de
travaux muraux, qui ont récemment retrouvé un rôle important dans mon art.
J’ai aussi pratiqué la gravure sur bois, pour laquelle j’ai développé une
affinité particulière. J’ai appris cette technique durant un de mes séjours en
Allemagne, où j’ai travaillé avec H. D. Goldzenleuchter, graveur et poète
allemand réputé.
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IR :
Your
works include illustrating poems and designing book covers ; what attracts you
in this ? And how do you consider the relation between art and literature ?
Vous
illustrez également des poèmes, vous dessinez des couvertures de livres ;
qu’est-ce qui vous y incite ? Comment considérez-vous la relation entre art et
littérature ?
SRS : I feel that there is very
close relationship between art and literature since both are a medium of
expression. When I do not have access to canvas or my painting materials I
resort to words as an expression of my art. Especially poets like Kamala Das,
Pablo Neruda or Octovio Paz have inspired my works. In many ways I feel that
word and stoke are complementary, they are both expression of art and should
not be viewed as being detached from one another.
When I read poetry it unleashed a series of images in my mind, that I then
can express through my medium. In this sense I enjoy illustrating poetry or
literature and working with writers and poets.
Je crois qu’il y a un lien étroit entre art et
littérature : tous deux sont des modes d’expression. Lorsque je ne dispose pas
de toiles ou de ce qui m’est nécessaire pour peindre, j’ai recours aux mots
pour exprimer mon art.Des poètes tels que Kamala Das, Pablo Neruda ou Octavio
Paz ont particulièrement inspiré mes œuvres. Je crois que la plume et le
pinceau sont complémentaires, tous deux expriment l’art et ne devraient pas
être vus comme détachés l’un de l’autre.
Lorsque je lis de la poésie, cela donne libre
cours à une suite d’images dans mon
esprit, que je peux alors exprimer par mon propre moyen. En ce sens, je prends
plaisir à illustrer des textes poétiques ou littéraires, à travailler avec des
écrivains et des poètes.
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IR :
What
are your projects ? Would you be interested in exhibitions, workshops or any
other actions in the Reunion Island ?
Quels sont
vos projets ? seriez-vous intéressée par des expositions, des ateliers, ou
quelque autre action à la Réunion ?
SRS : Yes of course I am always
very interested to meet people and to share my work and see the work of others
when possible. If the opportunity arises I would be more than pleased to come
to Reunion for workshops, exhibitions or any other type of interaction with
the local artists and community. However, I would also like to receive artists
from Reunion in India if the possibility comes up. I find inter-cultural
exchange an extremely important aspect in the development of an artist.
Oui, bien sûr, rencontrer des gens, partager
mon travail, voir le travail des autres quand cela et possible : tout cela
m’intéresse beaucoup. Si la possibilité se présente, je serai plus qu’heureuse
de me rendre à la Réunion pour des ateliers, des expositions ou toute autre
activité commune avec les artistes locaux et la population. J’aimerais aussi accueillir
en Inde des artistes réunionnais, si l’opportunité se présente. Je trouve que
l’échange inter-culurel est un aspect extrêmement important dans le
développement d’un artiste.
-
IR :
I know
you would also like to be very active in woman’s artistic and cultural
operations. Could
you tell us more about it ?
Je sais que vous vous impliquez également beaucoup dans des opérations
artistiques et culturelles concernant les femmes. Pourriez-vous nous en parler
davantage ?
SRS : Yes, I have had a
particular affinity to woman because I feel that no one but a woman can
express a woman. I have built my house and studio in the hills of Ponmudi,
within a forest conservation area. I have used this as my personal space for
inspiration and as a retreat to explore and express my creativity. Also I am
concentrating on tribal women children to make them self reliant. Creative
woman who are interested in work for tribal people are most welcome to my
studio space.
I am now opening this space up for local and international creative woman
to use the premises for artistic work and inspiration. My intention is to
develop this space as a platform for cultural exchange and interaction between
contemporary artists. For more information on this project please find regular
updates on
www.artresidency-southindia.com
to see my works
www.artresidency-southindia.com/sajitha.htm
Oui, j’ai une
tendresse particulière pour les
femmes, parce que je considère que seule une femme peut exprimer
ce qu'est une femme.
J’ai fait construire ma maison et mon atelier dans les collines de Ponmudi,
dans une zone de forêt protégée. C’est devenu mon espace personnel
d’inspiration, et un refuge pour explorer et exprimer ma créativité. Je me
consacre aussi beaucoup aux très jeune femmes des tribus, pour les rendre
autonomes. Les créatrices intéressées par le travail auprès des populations
tribales sont les bienvenues à mon atelier.
J’ouvre à présent cet espace aux
créatrices locales et internationales, afin qu’elles utilisent ces locaux pour
y travailler et y trouver l’inspiration. Mon intention est de faire de et
espace une plateforme d’échanges culturels et d’interaction entre artistes
contemporains. Pour avoir plus d’informations sur ce projet, reportez vous à
ce site :
www.artresidency-southindia.com et, pour voir mes oeuvres :
www.artresidency-southindia.com/sajitha.htm
Indes réunionnaises remercie Mme Annie MOUITY-NZAMBA pour sa
contribution à la traduction française de cette interview.
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