Interview
RK : Bonjour.
Je suis auteur compositeur et interprète de mes chansons qui mêlent
français, anglais et hindi.
RashmiKant est en fait mon prénom gujrati, mais en France tous mes
proches m’appellent Rashmi. En Inde, Rashmi est un prénom féminin dont
le masculin est Rashmikant.
C’est pourquoi j’ai choisi de me présenter à vous sous le nom de
Rashmi Kant, à vous de mettre un espace ou non…
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IR/LNRI :
Votre famille est d'origine indienne, installée à la Madagascar, puis à
la Réunion et en France métropolitaine : pourriez-vous nous en dire
davantage sur cette odyssée familiale, commune à de nombreux autres
émigrés indiens ?
RK : En
effet, à la fin du 19ème siècle, mon arrière grand-père a
quitté l’Inde sur un bateau en partance pour l’Afrique de l’Est, poussé
par le goût de l’aventure comme beaucoup de ses compatriotes.
Il a en fait débarqué à Madagascar où mes grands-parents et mes
parents sont nés.
Après la révolution malgache de 1973, ma famille s’est répartie
entre la France, la Réunion, le Canada etc…
RK : Oui,
j’ai eu cette chance : une totale assimilation à la culture française
avec deux parents enseignants de l’école publique et un pied dans la
culture indienne avec ses multiples facettes, cuisine, musique, cinéma
et un peu la langue.
J’intègre donc aujourd’hui à mes chansons, aussi bien dans les
textes que dans ma musique, cette fusion heureuse entre l’Orient et
l’Occident
RK : J’ai
appris la guitare avec les Beatles, ou plutôt avec leurs partitions dès
13 ans et j’ai écrit ma première chanson à 14 ans.
Ensuite, j’ai composé tout le temps jusqu’à maintenant.
La vie a fait que je sors mes chansons après avoir fait le tour du
monde, passé un diplôme de Pharmacie, exploré les parfums et les épices,
ce qui prend du temps…
RK : Je ne
suis pas le premier à revendiquer cette étiquette, puisque cela remonte
aux Beatles ! Souvenez-vous d’albums comme Revolver ou Sgt
Pepper’s. D’ailleurs je reprends sur scène un de leurs titres.
Et de nos jours, Bollywood a presque totalement axé sa musique sur
la fusion pop rock
RK : La
réponse est dans les paroles de la chanson : le partage des cultures !
Contrairement à la world music, je ne veux pas m’enfermer dans le
côté ethnique puisque mon expérience tend à réunir plusieurs influences.
En même temps, tout est World music puisque par exemple aux Etats-Unis
la chanson française est classée « World music » sur Itunes…
RK : J’ai
naturellement écrit une sorte de carte de visite artistique, où je me
présente par les mots et les sons.
Par chance, j’ai rencontré Jean-Philippe Lajus, grand musicien
international, qui a constitué une équipe de guitaristes hors pair, très
connus dans le milieu de la pop, notamment par leur collaboration avec
Alain Bashung.
Et deux musiciens indiens de Jaipur, des références dans leur
domaine, comme Latif Khan, le meilleur joueur de tablas en France.
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IR/LNRI :
Musicalement, Fils de l'Himalaya est un morceau à la fois enjoué,
frais et léger, mais aussi riche en timbres instrumentaux indiens et
autres références indiennes : était-ce effectivement ce que vous
recherchiez ?
RK :
Absolument, et votre question résume à la fois la recherche de légèreté
et l’envie de faire voyager de notre démarche. Vous le verrez dans le
clip, qui est un voyage en Inde à mes côtés.
RK : Oui, et
d’ailleurs la traduction des couplets francophones en Hindi est en cours
pour une sortie du single en Inde. Si tout se passe bien, le clip sera
donc plus tourné vers Bollywood. J’espère avoir la possibilité de le
faire.
Pour ce qui est de l’universalité, je parle de l’Orient en général,
qui en Asie va des contreforts de l’Himalaya jusqu’au majestueux
Fuji-Yama japonais.
RK : En
France, Cabrel en haut de l’échelle : musique, textes, humilité. Il se
trouve que nous avons les mêmes goûts lui et moi pour James Taylor,
Jackson Browne, Eagles, toute cette country rock dont le son léger et
mélodieux m’inspire beaucoup (mes musiciens le savent bien d’ailleurs…).
En Inde, AR Rahman bien sûr, le king ! Mais aussi ce prodigieux Ali
Zafar qui sait tout faire. Beaucoup de respect enfin pour les reines de
la fusion que sont Susheela Rahman et Anoushka Shankar.
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IR/LNRI :
Un album est prévu pour plus tard, sera-t-il marqué par une grande unité
esthétique, dans la lignée de Fils de l'Himalaya, ou faut-il
s'attendre à de la diversité ?
RK : La vie,
MA vie n’est que diversité… En écoutant Fils de l’Himalaya, vous
pouvez vous imaginer des titres qui vont pencher vers l’une ou l’autre
de ses sonorités indiennes ou pop rock. Quant aux textes, ils seront
souvent inspirés par l’Amour ou la Spiritualité, qui en Inde sont
regroupés dans un même concept, Bhakti.
RK : J’ai une
envie passionnante de faire découvrir mon univers au plus grand nombre,
je me concentre donc cette année sur la sortie du single puis de
l’album, avec quelques dates parisiennes à la rentrée ; je vous
informerai via mon site RashmiKant.fr qui va naître bientôt.
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