Histoire,
Héritages & Enjeux (1) Cette communication vise à présenter succinctement : S O M
M A I R E Histoire récurrente Héritages complexes Enjeux patrimoniaux |
||
|
||
Histoire
récurrente Espace Limmigration indienne est attestée
aux Mascareignes depuis le XVIIè siècle et elle fut provoquée par la colonisation
européenne. Leffet du travail sous-contrat déversa les coolies sur les espaces
continentaux et insulaires : Ile Maurice, Sri Lanka,
On estime à plusieurs millions de
personnes la diaspora indienne dans le monde. Temps A lîle de
Héritages complexes Négociée dans les contrats
dengagement auprès des sociétés démigration en Inde, la pratique
religieuse hindouiste constituait un droit inaliénable du travailleur indien dans les
colonies. Issus dune société hautement structurée, daucuns plongés dans
lanomie insulaire sexposèrent aux fléaux coloniaux : alcoolisme,
prostitution et métissage. Une des stratégies de survie des Indiens fut la symbiose
insulaire où télinga, maléalon, kalkutta et tamoul opérèrent une fusion
indo-indienne. La pratique religieuse demeura un bastion identitaire et elle consolida
lindianité qui se diffuse continuellement au sein de la société globale.
Plusieurs strates caractérisent lhindouisme réunionnais et nous retiendrons
particulièrement deux aspects. Tradition ancestrale
qui irradie la créolité La tradition ancestrale et villageoise senracine au sein
des chapelles détablissements. Les sanctuaires hindous furent construits sur les
aires concédées par les sucreries qui leur imposèrent le rythme agricole de la
canne. Les travailleurs issus des castes inférieurs de lInde tamoule voire des
groupes tribaux du Bihâr perpétuèrent des cultes de village caractérisés par les
sacrifices sanglants dédiés aux divinités mineures (Mini/Pavadérayen) et aux
déesses(Pétiay/Karli). Les cultes de ces temples de plantation sappuient sur une
tradition littéraire mixte. Les Pousaris et le public ignorent la littérature sanskrite
et les textes classiques tamouls. Seule lépopée du Mahabharata, le
Barldon, et plus particulièrement le PandjapandavarVanavarson une version
populaire, est encore utilisée à loccasion des marches sur le feu pour la déesse
Pandjalé. Les épisodes chantés et mimés sont transmis oralement aux pénitents qui
possèdent une connaissance résiduelle du tamoul. Le récit des Pandjépandévèls
constitue un mythe populaire qui transcende les frontières des koïlous et qui irrigue la
créolité. En provenance de lInde et transitant par lîle Maurice, le Mariamen
talattu est aussi un livre de prière populaire. La littérature des kadaï est
aussi répandue à travers la légende de Maduraï viran ou encore le récit mimé de
Manmadan et Iradi dans les festivités du karmon. Les pousaris utilisent aussi des livres
de magie et le Pandjangon, une sorte déphéméride pour déterminer les dates
auspicieuses. Grande tradition qui se
ressource dans lindianité Financés et entretenus par des
commerçants tamouls et des anciens engagés parvenus, les koïls des centres urbains
véhiculent une image normative de lhindouisme. On y vénère les Dieux
majeurs : Sivèn, Sakti et Visnu. Les brahmanes du pays tamoul magnifient les Dieux
dans la langue védique et nhésitent point à utiliser outre la littérature
classique tamoule, le sanskrit des Agama. Les pénitents chantent les bhajans et on peut
entendre la musique carnatique. Le rituel brahmanique dédié aux dieux végétariens
caractérise ces temples de la grande tradition hindouiste. Cependant la fête de kavadi
ou encore le culte à Mourouguèn est la célébration la plus populaire. Enjeux patrimoniaux Langue et littérature
tamoules Les textes fondateurs de lidentité
tamoule à Expérience et ancrage
dans lexil Après plus de cent-cinquante ans de présence aux Mascareignes les descendants dIndiens se sont insularisés et à linstar de leur langue maternelle ils ont substitué la langue créole au tamoul : une langue ancestrale fossilisée à la seule fonction de communication des pousaris avec les Dieux et les vartials avec un public exsangue à loccasion des narlégons. Et pourtant, les festivités adressées à la déesse Mariamen et à Mourouguèn connaissent un développement extraordinaire et présentent un visage moderne de lhindouisme réunionnais. Elles font lobjet dun consensus novateur entre les deux niveaux de lhindouisme ; mais les marches sur le feu de par leur engouement et ampleur contribuent à arrimer les hommes à la société daccueil en articulant les pratiques hindoues à la société créole. A linstar du temple hindou du Portail à Saint-leu, lhindouisme réunionnais a su concilier la contradiction apparente entre les cultes villageois et lhindouisme épuré des villes et des ashrams. Des synthèses inédites sopèrent ici entre Occident, Afrique et Asie, et qui préfigurent des sociétés plurielles tolérantes bâties pourtant sur les vestiges coloniaux de lesclavage et de lengagisme. Plutôt que retomber dans les pièges dune nouvelle aliénation et de dépossession de notre patrimoine ancestral, nous refusons de substituer une nouvelle culture et croyance mais uvrons davantage pour un véritable partenariat. Nous glorifions lexpérience des indianités cent-cinquantenaires au sein des espaces continentaux africains et insulaires réunionnais. Nous nous engagerons vers un consortium économique et culturel initié autant par la fédération des temples que les mouvements associatifs et ambitionnons de rapprocher les Tamouls et hindous voire les descendants dengagés indiens de part et dautre des océans en établissant des échanges sincères et fructueux. 1 - Dans, Réussir
|