-
Lysiane, pouvez vous nous dire quelques mots de votre parcours professionnel ?
J'ai commencé à travailler en hôpital psychiatrique, avant de devenir élève aide-soignante en hôpital général puis à l'hôpital américain. J'ai ensuite eu un poste d'hôtesse, secrétaire dans différentes sociétés puis en cabinet d'avocats.
J'ai ensuite ressenti la nécessité de soulager les autres à travers d'autres méthodes de soin, ce qui m'a conduit à vouloir me former en massage ayurvédique, en jeevana (harmonisation des chakras) et en psycho-bio-acupressure que je pratique actuellement.
-
Quelles sont vos principales passions dans la vie ?
La danse indienne Odissi est pour moi une véritable passion ; tout en sachant que je ressens la danse comme une méditation indispensable à l'équilibre de l'être. Je suis aussi désireuse d'aider les autres d'où ma pratique du massage et du jeevana, ce qui me comble dans l'expérience du don.
-
A quel âge avez vous commencé la danse indienne et pourquoi ?
J'ai commencé la danse indienne vers l'âge de 35 ans et l'ai pratiquée de façon irrégulière. J'ai reçu fin 1985 la connaissance du raja yoga ce qui constitua pour moi une véritable transformation. Après plusieurs années de pratique, j'ai compris que la méditation pouvait s'expérimenter aussi à travers la danse : partager et offrir l'Amour de Dieu à travers la beauté des gestes et des expressions. Après avoir assisté à un récital de Mahadavi Mugdal, je suis tombée amoureuse de cette danse et ai tout de suite cherché à la pratiquer. J'ai trouvé à Montpellier, en Flora Devi un excellent professeur et ai déménagé aussitôt pour en commencer l'apprentissage.
-
Qu'est ce qui vous a attirée plus particulièrement vers la danse Odissi, cette danse de l'Orissa, plutôt que le Bharata Natyam par exemple ?
La musique, les chants et le rythme de la danse Odissi m'ont tout de suite interpellée. J'ai trouvé la musique et les chants plus harmonieux et le rythme plus adapté à une danseuse d'un certain âge.
-
Pouvez vous brièvement nous en donner les caractéristiques principales ?
L'Odissi est une danse pleine de richesses qui inclut à la fois la tendance masculine "Tandava" représentée par la puissance des frappes de pieds rythmées, et la tendance féminine "Lasya" représentée par l'élégance des mouvements, la beauté des attitudes, le charme et la séduction.
Cette danse se définit par quatre postures principales : Samabhanga / Abhanga / Tribhanga (trois courbures) / Chouka (le carré).
Samabhanga
Tribhanga / Chouka
-
Que peuvent représenter les mudras (gestes de la main) et les différentes positions des yeux par exemple ?
Les mudras ou gestes de la main ont différentes significations ; par exemple : Pataka : la bannière, sikhara : le sommet, suka tunda : le bec de perroquet, kataka mukha : une cueillette de fleurs, suci : l'aiguille, chandra kala : le croissant de lune, alapadma : le lotus épanoui, padma kosa : l'intérieur du lotus.
De plus la danseuse peut exprimer plusieurs significations avec un seul geste par exemple Pataka représente aussi bien la rivière qui coule, que couper un arbre ou l'éclair dans le ciel. A deux mains, ces gestes ont aussi d'autres représentations par exemple les deux mains jointes en pataka représentent aussi le salut, anjali.
Prenons les yeux : la danseuse peut simuler la colère, le danger, la surprise, l'amour entre amoureux, l'amour d'une mère envers son enfant, la peur, la jalousie, l'étonnement, l'honneur, la honte, la désolation, le repentir etc...
-
Quels sont les différents instruments de musique indienne qui en rythment le tempo ? Est-ce vous qui suivez la musique ou la musique qui suit vos pas ?
En danse indienne, la danseuse doit suivre le rythme. L'apprentissage se fait à travers diverses postures en tribhanga (trois courbures) et en chouka (le carré) qui sont les postures initiales ou de base au nombre de dix tribhanga à droite et à gauche et dix chouka. Elles sont ensuite utilisées de manières diverses dans les chorégraphies.
-
Donnez-vous des cours de danse et à défaut aimeriez-vous en donner ? Sur quelle région ?
Non, plus pour le moment. Avant de redonner des cours, je souhaite repartir en Inde pour un « polissage » avec un maître.
-
Participez vous à des spectacles ? Quels sont vos meilleurs souvenirs ? Et les moins bons ? Racontez-nous des anecdotes qui ont pu vous arriver.
Cela arrive parfois. J'ai eu une demande pour le 1er Mars pour une association qui oeuvre pour les enfants de Madagascar.
Mon meilleur souvenir : Ce fut la première fois que j'ai dansé à Madhuban (Mont Abu) en Inde lors d'un spectacle à l'Université spirituelle.
Mon souvenir le plus désagréable : Lors d'une soirée fêtant leur réussite au diplôme d'ingénieur, il y avait dans une salle immense plusieurs kiosques représentant différents pays : le Maroc, l'Inde, l'Europe etc... Pour chaque lieu, une danseuse représentait son pays. Il y avait aussi un podium avec un groupe de musiciens. Après m'être préparée dans un endroit peu adapté, je me suis dirigée vers le kiosque de l'Inde. Il y avait une foule d'étudiants sous l'emprise de l'alcool et beaucoup de fumée... L'espace pour danser était trop petit. Quand j'ai pu commencer à danser, j'ai vu plein de débris de verre cassé par terre (une danse se fait pieds nus). La musique du grand podium était si forte qu'elle ne me permettait pas d'entendre correctement la mienne.
Les conditions n'étaient vraiment pas adéquates. J'ai cependant fait de mon mieux pour leur offrir un moment de détente lors de cette soirée exubérante.
Deux anecdotes : Lors d'une danse, ma coiffe de fleurs a basculé en arrière. J’ai cependant continué à danser...
Une autre fois pour le nouvel an dans un restaurant de Saint-Pierre, j'ai dansé dans un espace réduit, à l'air libre sous une pergola de vignes sur une petite terrasse en pierres non lisses avec des trous et des bosses et sous une pluie battante : Mon maquillage coulait et j'ai du chercher une couturière pour faire une broderie sur le costume troué (j'avais mis lors d'une danse les genoux au sol en tournant...)
-
Pourquoi vous, en tant qu’occidentale, aimez-vous la danse indienne ?
J’aime la danse indienne parce que je ressens qu’à travers cette expression corporelle, l’essence subtile de l’âme s’exprime, les émotions peuvent être transcendées à travers l’amour du Divin. Cette grande joie devient alors source de motivation et d’inspiration.
-
Je crois que vous faites aussi du massage ayurvédique ? De quoi s'agit-il ? Quelles en sont les vertus possibles ?
Le massage indien dit « ayurvédique » (Ayus : vie, longévité – véda : connaissance, science) joue un rôle important dans la purification du corps (activation de la circulation du sang, élimination des toxines …) et le maintien de la santé (il agit sur le système cardio-vasculaire, le système nerveux et le système lymphatique).
Ce massage favorise l’équilibre des trois éléments constitutifs de l’Univers ou Doshas (constitution innée) : AIR (Vent – VATA) – FEU (Bile – PITA) – EAU – (Mucus – KAPHA). Chaque être a sa propre combinaison de doshas dès la naissance. Sept tempéraments ont été établis et correspondent aux sept chakras. Ce soin procure profonde relaxation, sérénité, bien-être et équilibre physique et mental.
Le massage accompagné par une conscience élevée en Jeevana, peut se pratiquer assis ou allongé, sur un tatami (matelas en latex), avec des huiles légèrement chauffées.
Le Jeevana (source de vie) est une transmission d’énergie qui a pour but l’harmonisation des chakras par imposition des mains. Il agit sur la source même de ces centres d’énergie pour rééquilibrer le mental comme le physique grâce au fait que ce travail va du subtil vers le grossier.
-
J’ai appris que votre massage est particulier. En quoi consiste cette particularité ?
Le massage ayurvédique que je pratique porte en soi une force douce accompagnée par un niveau de conscience centré sur les qualités intrinsèques de l’âme (comme la paix, la sérénité, la joie, l’amour universel etc.). Le but de ce massage est la réunification de l’être dans sa globalité.
Pour joindre Lysiane Bonnet (spectacles ou massages) : 06 92 62 14 55