Interview
ZH : Quand j avais neuf ans, j ai rencontré une
comédienne, Léone Veron, qui m’a initiée au théâtre. Ce fut le tournant
de ma vie. Je me suis rendu compte que tout en étant moi-même je pouvais
changer de Moi. J’ai quand même passé mon bac, et le lendemain j’ai
pris un taxi et je suis allée à la télévision pensant qu’on me
donnerait tout de suite un rôle. Evidement, ils n’avaient pas besoin de
moi… mais j’ai trouvé d’autres compagnies de théâtre qui m’ont
embauchée.
ZH : Passionnée oui, mais ce que j’aime surtout
en Inde c’est la rue, le bazar, les petits métiers et c’est pour ça que
j’ai créé toute cette première partie dans mon spectacle. Je suis
passionnée par ces cireurs de chaussures, les repasseurs, les barbiers
des rues, les marchands de bétel, tout ce qui crée l’animation dans les
rues, les rickshaws.
ZH : Leur beauté, je les trouve brillantes.
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IR/LNRI
: Historiquement, les spectacles de marionnettes en Inde ont connu une
lente mais sûre descente depuis les cours royales jusqu’à de modestes
spectacles populaires… Cet art est-il toujours vivace en Inde, ou bien
se trouve-t-il en danger de disparition ?
ZH : Il me semble que depuis le travail que je
fais en Inde, c'est-à-dire depuis vingt ans, cette tradition renaît.
IR/LNRI
: Pouvez-vous nous dire comment a été conçu le spectacle présenté au
grand Parquet ?
ZH : Oh lala ! C’est une longue histoire… il y
a une vingtaine d’années, je me baladais dans le bazar d’Udaipur et
puis, je voyais par-ci par-là des marionnettes pendant aux devantures
des échoppes. J’ai eu envie de voir des spectacles avec ces
marionnettes, je n’en ai pas trouvé…
Alors, j’ai eu l’idée de monter mon propre spectacle. Je me suis fait
aider pour trouver les marionnettistes qui les manipulaient au
Rajasthan. Tous les artistes que je rencontrais rêvaient de venir en
France mais ils ne se rendaient pas compte du travail que j’allais leur
demander. Ils s’attendaient à ce que je les prenne pour faire leurs
petites "démos" et qu' ensuite ils allaient vendre leurs « puppets ».
Alors ça ne s’est pas bien passé parce qu’en plus, j’ai voulu ajouter
une danseuse au spectacle : ce qui signifiait qu’ils devaient partager
avec elle les acclamations du public.
Et puis, un marionnettiste pour manipuler ne me suffisait pas pour
faire ce que je voulais. En Inde, les marionnettistes forment une caste
soudée mais qui se tire dans les pattes !!
Quand ils étaient à deux derrière le castelet à manipuler, c’était
la haine : chacun se cachait de l’autre pour qu’il ne voit pas son
travail…, mais ça c’était il y a longtemps.
Dans le spectacle actuel, il n’y a que Vijay qui fait partie de la
caste des Bhatts (celle des marionnettistes), Ishwar est marionnettiste
de vocation et surtout, il est extraordinaire pour recréer les ambiances
de bazar avec la voix, et j’ai dû moi aussi me mettre au boulot pour
manipuler : on n’est jamais mieux servi que par soi même.
Ensuite, toutes mes marionnettes ont été construites par les
marionnettistes indiens mais c’est moi qui les ai conçues, puis je les
ai fait habiller par un tailleur indien.
ZH : Le public me dit qu’il part en voyage,
bien sûr en Inde.
ZH : La danseuse fait le lien entre le public
et les marionnettes.
ZH : Au début, à chaque fois que l’on se
retrouve, ils me regardent avec rage parce qu’il faut répéter ! Et là
je me sens très seule. Et puis, on a une représentation, il y a les
applaudissements, le succès et là, ils comprennent et ils sont d’accord
pour répéter de nouveau, si ont met une pause tchai (thé) toute les 20
minutes. Ils sont géniaux.
Et j’ai un attachement particulier pour tous, même s’ils vendent
encore leurs marionnettes après le spectacle, ce que je déteste !
ZH : Non ! C’est vraiment pour les adultes et
aussi pour les enfants : c’est un divertissement qui s’adresse à tout
le monde.
ZH : J’ai monté un spectacle qui s’appelle Il était trois fois
avec un décor animé en 2D et un autre encore avec une danseuse Odissi
(danse classique indienne) et du théâtre d’ombre.
J’aimerais bien faire un spectacle sur le spectacle en Inde.
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