Interview
- IR : Jean Sahaï, pourriez-vous, pour
commencer, vous présenter aux visiteurs du site ? Avez-vous mené des recherches sur les
Antillais d'origine indienne ? Depuis quand et de quelle manière ?
JS : Je suis Guadeloupéen d'origine indienne, de mère
descendante d'originaires de Pondichéry, de père descendant de grands-parents venus de
Calcutta, probablement originaires du Bihar ou de l'Uttar Pradesh. Je suis né à
Pointe-à-Pitre, je suis professeur d'anglais. J'ai créé en 1996 la toute première page
Internet destinée à l'enseignement de cette langue.
J'observe l'évolution des descendants d'Indiens dans les pays de Guadeloupe
et Martinique. J'intensifie cette découverte depuis quelques années, au fur et à
mesure que je prends conscience des comportements de ces groupes humains, de leurs
rapports avec les autres groupes comme les descendants d'esclaves africains, les
Européens descendants des colons (dits blancs-pays ou "béké") et ceux
d'arrivée plus récente (dits "métropolitains"), ainsi que les mulâtres,
Libano-Syriens, et autres personnes métissées, toutes composantes d'une société
créole en pleine recherche de ses marques et de son harmonie.
- IR : Quelle est aujourd'hui la place
démographique et sociale des descendants d'Indiens dans les Antilles françaises ?
JS : Entre 1854 et la fin de l'immigration indienne au
début du XXè siècle, un peu plus de 42.000 Indiens arrivèrent en Guadeloupe. On estime
à environ 50 ou 60.000 le nombre de personnes d'origine indienne actuellement en
Guadeloupe, et de 15 à 20.000 en Martinique. Beaucoup de personnes sont cependant
d'ascendance semi-indienne, les mariages et unions mixtes étant très courants. La
Guadeloupe et la Martinique sont peut-être de tous les territoires au monde ayant connu
une immigration indienne ceux où leur assimilation par la culture dominante
euro-africaine a été la plus forte. L'immense majorité des Indiens de la Guadeloupe ont
en effet un mode de vie qui n'a rien d'indien, et ils n'en sont nullement préoccupés en
apparence.
- IR : Comment cette
déculturation s'explique-telle ? Historiquement, que s'est-il vraiment passé ?
JS : La traversée de l'Inde vers les Caraïbes fut la plus longue de l'histoire de
l'exploitation humaine. Certains navires cooliers, partis de la Côte du Coromandel ou de
Calcutta échouaient au Cap de Bonne-Espérance et les émigrants rescapés refusaient de
reprendre la mer interdite ou Kala Pani. Beaucoup de coolies furent jetés
par-dessus bord, des dizaines de milliers furent maltraités par les colons européens qui
les avaient pris pour remplacer les esclaves émancipés qui ne voulaient plus travailler
dans leurs plantations.
Entre la honte des bannis et le désespoir des sans famille, d'autres
crevèrent comme rats sur le port de Pointe-à-Pitre ou Fort-de-France, attendant un
bateau de retour qui ne vint pas, car à la fin de l'émigration on cessa de respecter la
clause de retour en Inde des "travailleurs engagés" pour cinq ans.
Méprisés par les nègres et les mulâtres , dépouillés de leur culte, de leur culture
et des références à leurs origines, il ne virent le salut que dans l'assimilation à
une masse qui ne voulait pas de leur différence, qui en faisait les boucs
émissaires de ses propres souffrances, les préférant fondus dans l'opacité d'une
transparence forcée.
- IR : La situation est-elle similaire à la
Martinique et en Guadeloupe ?
JS : Elle est en gros la même. Les Indiens furent amenés
dans ces deux îles sur les mêmes bateaux, qui déposaient parfois une partie de leur
"cargaison" sur une, puis dans l'autre île, en fonction du nombre d'Indiens
voulus par les colons pour les diverses "habitations" (plantations). On rapporte
que certains engagés sont arrivés aux Antilles après être passés à l'île Maurice
où ils ne sont pas restés car il n'y avait pas besoin de main d'oeuvre là-bas. Tous ces
transbordements ont causé de douloureuses séparations. Ainsi les familles indiennes se
retrouvent-elles encore nombreuses dans les régions où se trouvaient les exploitations
sucrières coloniales : en Guadeloupe, les communes de Capesterre, Saint-François,
Port-Louis, Petit-Canal, les sections de Matouba et Papaye à Saint-Claude. En Martinique,
on les retrouve à Basse-Pointe, Saint-Pierre (lieu de la première arrivée), et surtout
dans les communes du Nord de l'île. Dans les deux cas les descendants des
"travailleurs engagés" se sont surtout consacrés à l'agriculture.
- IR : Quelle est-elle en Guyane ?
JS : On signale entre autres l'arrivée de 1834 Indiens et
de 100 Chinois venant d'un convoi destiné à la Martinique qui fut accueilli en août
1860. L'immigration indienne fut assez importante en Guyane, mais s'est soldée par
le retour d'un grand nombre d'immigrants et par la dilution des autres dans la société
créole, où l'Indien est devenu un citoyen guyanais lambda. On retrouve surtout des noms,
Govindin, Ramcham, Achamana... Les Indiens de l'Inde, contrairement aux Amérindiens, sont
aujourd'hui très peu nombreux en Guyane Française. Ceux qui sont en associations
viennent de Guyana, ex-Guyane britannique, aujourd'hui république dont le président,
Bharrat Jagdeo, est d'origine indienne. Ils sont nombreux aussi au Suriname, état
frontalier de la Guyane Française qui reçoit beaucoup d'immigrants de ces deux pays.
"Les dates de Mam Lam Fouck font référence, contrairement aux Antilles
françaises et plus près de nous au Surinam et à la Guyana, les Indiens venus en Guyane
ont rencontré beaucoup de difficultés pour vivre en Guyane. Le taux de mortalité
fut très important, les quelques uns qui ont pu supporter le choc se sont fondus dans la
population. Il y a des familles dont le patronyme seul atteste de leur ascendance
indienne. Très peu ont pu conserver le type "coolie". En ce qui nous concerne
il n'y a pas de tradition officiellement qui soit d'origine indienne, certains
folkloristes comme Contout prétendent que le colombo serait une trace ? Le personnage du
"coolie" a existé en Guyane, durant mon enfance, l'on embêtait les gamins
ayant ce type "kouli zeng zeng". Il y a d'autres blagues de gamins mais il
faudrait que je m'en souvienne..." dit Gustave Ho-Fong-Choy.
- IR : Alors que les
Indo-réunionnais sont appelés populairement "Malbars", on utilise le mot
Kouli(s) (Coolies) pour parler des Indo-antillais : pourquoi cette appellation ?
JS : Le mot kouli est joli. Insultant à nos débuts, et
quoiqu'encore perçu comme péjoratif par certains, je l'assume comme faisant désormais
partie du patrimoine linguistique antillais créole, et désignant notre confrérie
d'origine, celle des charroyeurs de paquets et sauveurs de la canne. Il n'est pas venu du
noir mais arrivé avec le vent. Mon restaurateur chinois me confirme que le terme
appartient à sa langue, que les premiers coolies, recrutés par les anglais donc,
portaient des charges. Ensuite il y eu des Indian coolies, et, pour évoquer le
poète mauricien Khal Thorabully, des kouli tout court - "nou tout sé dé
kouli". Le grand cri nègre c'est le grand cri kouli, ainsi que j'épistrophais le
chantre de la négritude Aimé Césaire. Il m'a répondu ceci, en me faisant remettre un Dictionnaire Anglais-Tamoul : "Nous sommes tout à fait
d'accord. Je pense qu'il faudrait enseigner le tamoul aux Antillais. Bien entendu entre
autres langues".
- IR : On a célébré récemment le cent
cinquantième anniversaire du début de l'immigration indienne dans les anciennes colonies
françaises de la Caraïbe : cette commémoration a-telle une grande importance à vos
yeux ? En en t-on beaucoup parlé dans les DOM des Amériques ? Quel a été le
déroulement de cette commémoration ?
JS : Pour nombre de personnes d'origine indienne,
semi-indienne, ou non indienne, c'est une célébration importante. En Martinique, 2003
marque les 150 ans de l'arrivée des premiers "engagés" indiens. Mais très peu
de gens se sont mobilisés pour la cérémonie du jour de l'arrivée qui eut lieu dans la
commune de Saint-Pierre. De rares manifestations à caractère artistique ou culturel ont
lieu, comme l'opéra indien que le grand danseur et musicien Pondichérien Raghunath Manet
a réalisé avec Suzy Manyri, la toute première enseignante de danse indienne
martiniquaise, et ses élèves de l'association Suryakantamani, avec le concours du Centre
Martiniquais d'Action Culturelle (CMAC). Le thème en était l'épopée de Maldévilin, ou
Madurai Viraan, le héros qui sauva la ville de Madurai, et dont l'image divinisée à
cheval, sabre tendu à bout de bras, est connue tout aussi bien en Guadeloupe et er
Martinique qu'à la Réunion ou à l'île Maurice.
Les Indiens de Martinique ont aussi organisé une Mela en juillet 2003, et
d'autres événements. Mais dans l'ensemble les célébrations y restent timides et peu
suivies, si on considère par exemple l'extraordinaire dimension donnée aux
célébrations de l'abolition de l'esclavage, et le nombre de statues consacrées à
l'histoire du peuple négro-antillais qui fleurissent dans Pointe-à-Pitre. On peut donc
regretter que les associations de Martinique et de Guadeloupe n'aient pas uni leurs forces
pour faire de 2003 et 2004 une commémoration commune, plus marquée. D'autant que, nous
l'avons dit, les ancêtres des Indiens des deux îles vinrent sur les mêmes bateaux pour
vivre le même destin.
En Guadeloupe ces célébrations auront lieu en 2004. Le Conseil Général
apporte son soutien moral et financier à un calendrier de manifestations sur toute
l'année, vu que nous célébrerons aussi le 80ème anniversaire de la fin du long procès
politique fait à l'Etat français au nom des Indiens par Henry Sidambarom, procès qui
devait aboutir à l'obtention de la citoyenneté française et du droit de vote dont ils
avaient été privés depuis la première arrivée en 1854. On peut espérer, vu le nombre
plus important d'Indiens, que les manifestations en Guadeloupe seront plus marquées qu'en
Martinique. On constate cependant le peu d'intérêt manifesté à ce jour, qui est
peut-être lié à une certaine difficulté à proposer des projets d'ensemble à
caractère novateur. Les associations diverses uniraient alors leurs forces au lieu
de céder à l'esprit de compétition et aux querelles de pouvoir.
- IR : Culturellement - je parle de la culture
quotidienne aussi bien que de la scène culturelle plus officielle - existe-t-il - malgré
la déculturation déjà évoquée - une identité indienne à la Martinique et en
Guadeloupe ? Comment cette culture se manifeste-t-elle ?
JS : Mis à part une petite centaine de personnes férues
d'indianité, qui passent pour des originaux, et des manifestations de type anniversaire
d'associations où se retrouvent en général les mêmes personnes pour assister à des
événements à caractère assez répétitif, on aurait du mal à affirmer la présence
d'une identité indienne forte et dynamique. A travers les créations culturelles,
artistiques - théâtre, danse, musique - la Guadeloupe et la Martinique se représentent
la plupart du temps comme une culture nègre, créolisée par le contact avec l'Europe,
où l'Indien, sa présence, sa culture, son apport économique pourtant important, sont
relégués au rang de l'anecdote.
Les radios ne passent pas de musique indienne, quoique le chef d'antenne de
RCI, la station la plus écoutée, soit d'origine indienne. Les stations de radio vivent
de publicité et doivent donc, pour satisfaire leurs annonceurs, répondre au goût du
public, qui est avant tout le zouk. Les chanteurs d'origine indienne ne manquent pas,
d'ailleurs, mais les thèmes de leurs oeuvres et leurs attitudes sont identiques à ceux
des autres artistes guadeloupéens. Bollywood et les films indiens restent inconnus du
public. Perçus avec un oeil francisé, ils ne passent pas dans les salles. Récemment, le
film Lagaan a été projeté dans une salle de Capesterre, mais n'a attiré
qu'une centaine de personnes. Le port de vêtements indiens dans la vie de tous les jours
est pratiquement inexistant. La cuisine indienne est réduite au colombo - notre cari - de
cabri, poulet ou porc. Il est devenu aujourd'hui le "colombo antillais",
considéré par toute la population comme le plat "national" du pays.
Autre présence adoptée par tous, le tissu madras, qui est devenu représentatif de la
créolilté. Beaucoup de personnes en ignorent cependant l'origine indienne...
Des cours de danse sont donnés à des enfants de toutes ethnies par des
personnes possèdant plus ou moins d'expérience acquise localement, ou avec des danseurs
de Trinidad, ou lors de séjours à l'extérieur, France, Canada, ou Inde. La Martinique
s'honore depuis peu qu'une de ses filles, Consuelo Marlin, d'origine métissée
non-indienne, soit la première antillaise à avoir réalisé son arangetram de Bharata
Natyam à Londres, après trois années d'études à plein temps au Bharatiya Vidya
Bhavan. Une autre artiste, d'origine philippine, Keziah Apuzen-Etilé, mariée à un
Martiniquais, dispense des cours de danse Odissi au SERMAC, institut culturel de la ville
de Fort-de-France.
- IR : Existe-t-il aujourd'hui des contacts
(culturels et autres) entre les Indiens des Antilles et l'Inde ancestrale ou avec la
diaspora ?
JS : Ces contacts rares, restent anecdotiques. A titre
personnel, certains Indiens, et des non-indiens, poussent leur quête jusqu'à l'Inde. Peu
de dirigeants d'associations ont mis les pieds en Inde. L'Association des Amis de l'Inde
organise depuis plusieurs années des voyages en Inde avec le concours de l'ambassade à
Paris. Pour beaucoup c'est une découverte surprenante, décevante aussi, car les clichés
issus de l'école française sont tenaces. On entend souvent dire à leur retour par les
passagers qu'ils n'y retourneront plus, qu'il y a trop de misère, qu'ils ont bien de la
chance d'être nés aux Antilles, ou qu'ils n'ont pas aimé qu'on leur fasse enlever leurs
chaussures pour entrer dans certains endroits...
- IR : Qu'en est-il des pratiques religieuses ?
L'hindouisme est-il toujours vivace ?
JS : Dans les quelques temples où ont lieu des
"cérémonies", généralement de sacrifices de cabris, la nourriture faite de
riz, lentilles, giraumon et colombo (cari local) de cabri ou poulet est servie à tous les
assistants. Des "pousaris", descendants de prêtres tamouls, officient à ces
cérémonies ouvertes à tous, et qui s'achèvent par la distribution de nourriture à
toutes les personnes présentes. Certains Indiens préfèrent une modernisation de
l'hindouisme antillais et font pour cela appel à des pandits de l'extérieur, ou
adhèrent à des groupes de méditation plus ou moins reliés à l'Inde. Les chercheurs
dans ces domaines, professeurs de Hatha-Yoga par exemple, sont en majorité écrasante
d'origine non-indienne. Des personnes qui seraient friandes de fêtes indiennes, de
concerts de musique ou de danse indiennes, de cuisine ou d'arts de l'Inde, font parfois
aux Indiens de Guadeloupe et Martinique le reproche de vouloir se faire oublier, de
devenir transparents, de ne pas se singulariser en tournant le dos à leurs pratiques.
Mais il existe des temples à visiter et des zones d'habitation où les Indiens sont
encore nombreux.
- IR : Quels sont les rapports avec le
christianisme, voire avec d'autres religions en présence ?
JS : La plupart des Indiens sont catholiques et de ce fait,
suite à la diabolisation de l'hindouisme par l'église, se tiennent soigneusement à
l'écart des pratiques indiennes. Leur maisons ne sont ornées que de symboles chrétiens,
et ces familles suivent encore les rituels de baptême, première communion, renonce ou
profession de foi, avec la même application que le reste des Guadeloupéens ou
Martiniquais. J'ai personnellement eu beaucoup de stupeur à constater que des personnes
indiennes très âgées qui avaient pratiqué le culte indien pendant toute leur vie,
n'avaient droit qu'à un enterrement catholique aux pieds d'un prêtre euro-français.
Cette religion garde donc dans les esprits une prépondérance à laquelle on craint de
déroger. Il arrive qu'un rituel hindou soit pratiqué, mais en général il ne remplace
ni n'exclut le rite catholique. L'incinération reste rare.
On trouve beaucoup d'Indiens dans les religions chrétiennes autres que
catholiques : évangélistes, adventistes, témoins de Jéhovah... Certains expliquent ce
fait par la dévotion naturelle et héréditaire de l'Indien qui, suite à l'oblitération
de la culture indienne par l'école française et l'église catholique, n'avait où aller
pour adorer comme ses ancêtres. On reproche aussi aux associations de n'avoir pas offert
de véritable enseignement de la culture et des traditions indiennes à l'ensemble de la
communauté.
- IR : Connaissez-vous d'une manière ou d'une
autre la Réunion et les communautés d'origine indienne qui y vivent ? Pourriez-vous
établir une comparaison entre "Malbars" réunionnais et "Coulis"
antillais ?
JS : Les origines des Indiens dans les deux îles sont les
mêmes, ainsi que les raisons de leur présence des Indiens dans ces deux départements.
On nous appelle aussi ''coolies malaba" ou "coolies kalikata" (de Kolkata
ou Calcutta). Cependant la nette différence de proportion dans la population, et la
proximité de l'Inde font que nous considérons les Indiens de la Réunion comme
privilégiés, comme ayant un statut, une vie, une existence, des pratiques à eux,
intégrées dans l'ensemble de la population. On ne penserait pas là-bas à les accuser
de communautarisme ou de vouloir créer une bourgeoisie indienne... Les images de la
Réunion qui nous parviennent, les témoignages de ceux qui y sont allés, sembleraient
aussi indiquer que la plus grande proportion d'asiatiques contribue à faire une société
réunionnaise plus riche, moins agressive, plus épanouie peut-être. La distance qui nous
sépare est cependant un obstacle à des échanges, à la mise en commun de nos travaux,
de nos ressources indiennes, de nos réflexions sur l'indianité aussi.
- IR : Si, investi d'un pouvoir décisionnel,
vous pouviez prendre des mesures sociales, culturelles, politiques... concernant les
Indiens des Antilles, quelles seraient ces mesures ?
JS : Il faudrait à la fois redonner des repères aux
Indiens pour les libérer de la double aliénation qu'ils ont subie, sans pour autant que
la majorité non-indienne y voie une menace. Les Indiens connaissent bien, pour l'avoir
apprise dans le cursus scolaire et par des activités culturelles répétées, et pour la
vivre tous les jours, la riche culture créole, ainsi que l'histoire détaillée de
l'esclavage, de son abolition, des événements qui s'ensuivirent. Il faudrait d'une part
faire en sorte que les Guadeloupéens connaissent tout aussi bien l'histoire de leurs
Indiens, que les représentations culturelles cessent d'être uniquement axées sur
l'histoire d'une seule composante de la population, et d'autre part que les Indiens
eux-mêmes se documentent sur leur histoire et leur culture d'origine et contribuent
efficacement à la faire partager. Les subventions destinées à la culture devraient
être aussi pensées et distribuées en ce sens.
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