Eric Fournet :

"la plus grosse usine à rêve cinématographique de la planète est indienne"

    
  

     Pour la première fois dans l'histoire de la presse française, un groupe se lance dans la publication d'un magazine entièrement consacré au cinéma hindi. Bollywood Stars Magazine est né, et son premier numéro est disponible dans toute la France métropolitaine ainsi qu'à la Réunion. Éric Fournet, rédacteur en chef du magazine, répond ici à nos questions.


Interview   -   Dossier spécial Bollywood


Interview

  • IR : Éric Fournet, pouvez-vous tout d'abord vous présenter à nos visiteurs ?

EF : Nous sommes une société d'édition de magazines de presse spécialisée (jardinage, graffiti) qui existe depuis près de neuf ans. Je suis personnellement directeur de publication et rédacteur en chef de Bollywood Stars Magazine.

  • IR : Qui est à l'origine de cette nouvelle publication - Bollywood Stars Magazine ? Quelle est l'idée fondatrice qui vous a poussé à tenter cette aventure ?

EF : La décision s'est faite en interne et au gré de rencontres. Depuis plusieurs années déjà, nous sommes plusieurs à la rédaction à apprécier le cinéma de Bollywood. Nous nous sommes aperçu qu'il existe un vrai public pour ce genre de film, mais que malheureusement, notre pays est très frileux vis à vis de tout ce qui vient d'ailleurs, spécifiquement en terme culturel. On s'est dit qu'on pouvait tenter l'aventure, en tout cas qu'elle en valait la peine... Résultat, le numéro 1 a été tiré à 40 000 exemplaires qu'on trouve chez tous les marchands de journaux en France, Belgique et à La Réunion. Pour le numéro 2, nous serons très certainement aussi distribué au Maroc et en Algérie...

  • IR : Faut-il s'attendre à un magazine vraiment axé sur les stars, dans un esprit plutôt "people", ou bien comptez-vous laisser une place de choix à des articles de fond : critiques de qualité, reportages sur le cinéma indien, dossiers sur des réalisateurs, etc. ?

EF : La ligne éditoriale de Bollywood Stars est de réussir à trouver le juste milieu entre l'information sur le cinéma indien et son actualité et un côté plus léger et plus "people" sur ses stars. Mais avant tout, nous voulons faire découvrir et apprécier ce cinéma à des lecteurs qui le connaissent déjà, comme à ceux qui le découvrent. Dans les prochains numéros, il y aura donc du "people", mais aussi des dossiers sur des  réalisateurs, des films anciens, des acteurs, des chorégraphes...

  • IR : Le magazine est-il exclusivement consacré au cinéma hindi, ou bien va-t-il s'intéresser aux autres cinémas du sous-continent, notamment les cinémas du sud ?

EF : Non, Bollywood Stars ne se consacrera qu'au cinéma hindi. La production est bien assez vaste...

  • IR : Comment travaillez-vous pour l'élaboration du magazine : à partir de la presse spécialisée, indienne notamment (Filmfare, CineBlitz...), dont vous adaptez les articles, ou bien à partir d'une démarche plus directe ?

EF : Nous travaillons comme n'importe quelle rédaction : lisons la presse étrangère, sommes abonnés aux agences de presse indienne, sommes en contact avec les services de presse des maisons de production... Bien sûr l'éloignement ne facilite pas les choses, mais nous avons la chance d'avoir à la rédaction deux personnes qui parlent couramment l'hindi et le penjabi.

  • IR : Quel public ciblez-vous ?

EF : Tous simplement tous ceux qui veulent en connaître plus sur le cinéma hindi et ses acteurs au sens large du terme. Cela va du cinéphile averti, aux connaisseurs, comme à celui qui a vu Devdas la veille et qui n'y connaît absolument rien ! Nous pensons que le public qui apprécie les films de Bollywood est très hétéroclites... On en saura un peu plus dans quelques semaines.

  • IR : Pensez-vous que le public français soit particulièrement réceptif à un magazine consacré à Bollywood ? Et le public réunionnais ?

EF : Oui et non. Oui parce qu'il existe en France des milliers de fans qui connaissent bien ce cinéma depuis des années. Non, parce que l'establishment culturel et médiatique observe ce cinéma soit avec  mépris, soit avec condescendance. Notre pari est de leur donner tort !   Concernant la Réunion, les choses sont différentes : les films de Bollywood font partie du paysage culturel. Le public y existe bel et  bien et y est reconnu comme tel.

  • IR : Quels sont les gros titres et les points forts du premier numéro, et du ou des numéros à venir ?

EF : La une du premier numéro est consacrée à Jodhaa Akbar. Même si le film est sorti en Inde au début de l'année, il nous semble important et  significatif de l'évolution du cinéma indien. C'est la plus grosse production jamais réalisée avec l'ambition de partir à la conquête du monde! Certes l'accueil de la critique a été mitigé, mais celui du public, partout où le film sort en salle est assez enthousiaste... Nous revenons aussi sur la venue de SRK à Paris avec des photos exclusives.

  • IR : On sait que des films tels que Om Shanti Om ou Saawariya ont pu rivaliser au Box Office international avec les productions américaines : pensez-vous que les goûts cinématographiques mondiaux, et surtout occidentaux, sont en train d'évoluer pour se tourner vers le cinéma bollywoodien, ou n'est-ce qu'une mode passagère ?

EF : Non, ce n'est pas une mode passagère. D'une part, dans les pays occidentaux, il y a de nombreuses personnes originaires ou de culture des pays du "sud" qui connaissent depuis des décennies le cinéma indien. Ensuite, c'est vrai, il y a de plus en plus d'Occidentaux qui se mettent à aimer les films indiens. La raison, tout simplement peut être parce que la plus grosse usine à rêve cinématographique de la planète est indienne ! Nous pensons donc que le cinéma de Bollywood va conquérir des "parts de marché" dans les années à venir en Occident.

  • IR : Pour terminer, que diriez-vous pour inciter le public d'une part à s'intéresser au cinéma indien, d'autre part à s'abonner à Bollywood Stars Magazine ?

EF : D'avoir la curiosité de regarder une fois un film indien pour que tout un monde cinématographique s'ouvre à lui. Et vu la production impressionnante, Bollywood Stars compte bien les aider à choisir les bons films tous les deux mois...

  

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