Interview
EF : Nous sommes une société
d'édition de magazines de presse spécialisée (jardinage, graffiti) qui
existe depuis près de neuf ans. Je suis personnellement directeur de
publication et rédacteur en chef de Bollywood Stars Magazine.
EF : La décision s'est faite
en interne et au gré de rencontres. Depuis plusieurs années déjà, nous
sommes plusieurs à la rédaction à apprécier le cinéma de Bollywood. Nous
nous sommes aperçu qu'il existe un vrai public pour ce genre de film,
mais que malheureusement, notre pays est très frileux vis à vis de tout
ce qui vient d'ailleurs, spécifiquement en terme culturel. On s'est dit
qu'on pouvait tenter l'aventure, en tout cas qu'elle en valait la
peine... Résultat, le numéro 1 a été tiré à 40 000 exemplaires qu'on
trouve chez tous les marchands de journaux en France, Belgique et à La
Réunion. Pour le numéro 2, nous serons très certainement aussi distribué
au Maroc et en Algérie...
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IR : Faut-il
s'attendre à un magazine vraiment axé sur les stars, dans un esprit
plutôt "people", ou bien comptez-vous laisser une place de choix à des
articles de fond : critiques de qualité, reportages sur le cinéma
indien, dossiers sur des réalisateurs, etc. ?
EF : La ligne éditoriale de
Bollywood Stars est de réussir à trouver le juste milieu entre
l'information sur le cinéma indien et son actualité et un côté plus
léger et plus "people" sur ses stars. Mais avant tout, nous voulons
faire découvrir et apprécier ce cinéma à des lecteurs qui le connaissent
déjà, comme à ceux qui le découvrent. Dans les prochains numéros, il y
aura donc du "people", mais aussi des dossiers sur des
réalisateurs, des films anciens, des acteurs, des chorégraphes...
EF : Non, Bollywood Stars
ne se consacrera qu'au cinéma hindi. La production est bien assez
vaste...
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IR :
Comment travaillez-vous pour l'élaboration du magazine : à partir de la
presse spécialisée, indienne notamment (Filmfare, CineBlitz...),
dont vous adaptez les articles, ou bien à partir d'une démarche plus
directe ?
EF : Nous travaillons comme
n'importe quelle rédaction : lisons la presse étrangère, sommes abonnés
aux agences de presse indienne, sommes en contact avec les services de
presse des maisons de production... Bien sûr l'éloignement ne facilite
pas les choses, mais nous avons la chance d'avoir à la rédaction deux
personnes qui parlent couramment l'hindi et le penjabi.
EF : Tous simplement tous
ceux qui veulent en connaître plus sur le cinéma hindi et ses acteurs au
sens large du terme. Cela va du cinéphile averti, aux connaisseurs,
comme à celui qui a vu Devdas la veille et qui n'y connaît
absolument rien ! Nous pensons que le public qui apprécie les films de
Bollywood est très hétéroclites... On en saura un peu plus dans quelques
semaines.
EF : Oui et non. Oui parce
qu'il existe en France des milliers de fans qui connaissent bien ce
cinéma depuis des années. Non, parce que l'establishment culturel et
médiatique observe ce cinéma soit avec mépris, soit avec
condescendance. Notre pari est de leur donner tort ! Concernant
la Réunion, les choses sont différentes : les films de Bollywood font
partie du paysage culturel. Le public y existe bel et bien et y
est reconnu comme tel.
EF : La une du premier
numéro est consacrée à Jodhaa Akbar. Même si le film est sorti en
Inde au début de l'année, il nous semble important et significatif
de l'évolution du cinéma indien. C'est la plus grosse production jamais
réalisée avec l'ambition de partir à la conquête du monde! Certes
l'accueil de la critique a été mitigé, mais celui du public, partout où
le film sort en salle est assez enthousiaste... Nous revenons aussi sur
la venue de SRK à Paris avec des photos exclusives.
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IR : On sait que
des films tels que Om Shanti Om ou Saawariya ont pu
rivaliser au Box Office international avec les productions américaines :
pensez-vous que les goûts cinématographiques mondiaux, et surtout
occidentaux, sont en train d'évoluer pour se tourner vers le cinéma
bollywoodien, ou n'est-ce qu'une mode passagère ?
EF : Non, ce n'est pas une
mode passagère. D'une part, dans les pays occidentaux, il y a de
nombreuses personnes originaires ou de culture des pays du "sud" qui
connaissent depuis des décennies le cinéma indien. Ensuite, c'est vrai,
il y a de plus en plus d'Occidentaux qui se mettent à aimer les films
indiens. La raison, tout simplement peut être parce que la plus grosse
usine à rêve cinématographique de la planète est indienne ! Nous pensons
donc que le cinéma de Bollywood va conquérir des "parts de marché" dans
les années à venir en Occident.
EF : D'avoir la curiosité de
regarder une fois un film indien pour que tout un monde
cinématographique s'ouvre à lui. Et vu la production impressionnante,
Bollywood Stars compte bien les aider à choisir les bons films tous
les deux mois...
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