Asma Menon :

"Defining my art would be like putting it in a box"

    
  

   Artiste peintre réputée établie à Chennai, Asma Menon a à son actif de très nombreuses expositions, en Inde mais aussi dans le monde entier. Elle a aussi travaillé pour les arts du spectacle - théâtre, danse - en collaboration avec des artistes de renom comme Anita Ratnam. Elle nous parle ici de sa vie, des sources vives de son art, de sa culture... et nous propose une galerie de ses oeuvres.


Interview  -  Galerie  -  Site Internet


Interview

  • IR : Asma Menon, could you first introduce yourself to our visitors ?
       Asma Menon, pourriez-vous d'abord vous présenter à nos visiteurs ?

AM : I am an artist living and working in the south of India, the city is Chennai aka Madras. My family shifted to Madras over a hundred years ago and this has been home to generations of us.
   Creativity – comes from my paternal grandmother. She came from Bombay now Mumbai. Married into a business family, that had no place for the arts of any kind. We, that are my brother sister and I, are blessed with our parents being of a creative bent of mind and hence our talents were allowed to flourish and encouraged. I started going for formal art classes from the age of 8. Had my first children’s group show at age 10. I had no doubts from a very young age about my direction.

   Je suis artiste, et je vis, je travaille dans le sud de l'Inde, dans la ville de Chennai, anciennement Madras. Ma famille s'est installée à Madras il y a une centaine d'années et c'est là que plusieurs générations sont nées.
   Pour ce qui est de ma vocation artistique, elle vient de ma grand-mère paternelle. Elle était originaire de Bombay - aujourd'hui Mumbai. Par son mariage, elle est entrée dans une famille où l'on faisait des affaires, et où l'art n'avait pas sa place. Nous - mon frère, ma soeur et moi-même - avons eu la chance d'avoir des parents ayant le goût des arts : il nous ont permis d'exercer nos talents et nous ont encouragés. J'ai commencé à suivre des cours artistiques dès l'âge de huit ans. J'ai donné mon premier spectacle collectif enfantin à l'âge de dix ans. Très jeune j'ai su sans hésitation quelle serait ma vocation.

 
  • IR : You have been studying fine arts in Chennai : how is arts teaching there ? What are your best memories from this period of your life ?
       Vous avez étudié les Beaux-Arts à Chennai : comment se passe l'enseignement artistique à Chennai ? Quels sont vos meilleurs souvenirs de cette période ?

   AM : When I was at Art College in Madras, the college had some of the finest teachers. They are the pioneers of the Indian contemporary art movement. Thus exploration of our language in a visual form was discussed and we spent hours in the gardens of the college drawing ,painting and just reading. Classes were very fluid with no hard and fast rules. I enjoyed my college life.
   My best moments were also learning moments in college; I was the only girl in my batch. The boys came from very low-income families, this was a lesson for me in humbleness, and I learned to accept people for what they are. From these boys I learned to be comfortable to stand on the road and drink a cup of tea from the roadside stall and light up a cigarette with ease. Not feel embarrassed. To be comfortable in one owns skin. Yes these moments of life’s learning has been the best part of my time as a student.
   Today the art college I went to lives or shall I say survives. It was the first college in the country to start such a course, today it is dying. Yes there are other institutions that have kept up with the times and offer very substantial courses.
   Recently I have been asked to come and do a demo at the printmaking studio at my college, which is slated for June. I accepted at no fee, as this is one way of giving something back to an institute that has evolved me as a person.

   Quand j'étais à l'École des Beaux-Arts de Madras, il y avait là des professeurs parmi les meilleurs. Ce sont les pionniers du mouvement d'art contemporain en Inde. Nous discutions de l'exploration de nos langages à travers des formes visuelles, nous passions des heures dans les jardins, à peindre, à dessiner ou simplement à lire. Les cours étaient très libres, sans règles trop strictes. J'ai beaucoup apprécié ces années-là.
   J'ai eu aussi de très bons souvenirs de mes moments d'apprentissage dans cette école. J'étais la seule fille de ma promotion. Les garçons venaient de familles très modestes, c'était pour moi une leçon d'humilité, et j'ai ainsi appris à accepter les gens pour ce qu'ils sont. C'est à travers ces garçons que j'ai appris à me sentir à l'aise à boire debout dans la rue une tasse de thé achetée à une gargote sur le trottoir, ou à allumer une cigarette, sans me sentir embarrassée. A me sentir bien dans ma peau. Vraiment, cet apprentissage de la vie a été la meilleure part de ma vie d'étudiante.
   Aujourd'hui, cette École des beaux-Arts vit encore, ou plutôt survit. Elle a été la première du pays à dispenser de tels cours, et maintenant elle se meurt. Bien sûr il y a d'autres institutions qui ont su s'adapter à l'air du temps et proposent des formations de qualité.
   Récemment, on m'a demandé de venir faire une démonstration à l'atelier d'impression de mon ancienne école, la chose est prévue pour juin. J'ai accepté d'intervenir sans rémunération : c'est pour moi une manière de rendre quelque chose de ce que j'ai reçu à cette école qui a fait de moi une personne à part entière.

  • IR : After your studies, what was your carrier as an artist like ?
       Après vos études, quelle a été votre carrière d'artiste ?

AM : After I finished college, I knew I had to earn a living. My family fortunes were on a downslide and I felt responsible to add whatever I could to help. Advertising – I thought was the answer. But I felt very constrained and limited. Then I did a rethink and said to myself - Asma do something completely mindless {for me that is. I joined the media side of advertising. I worked for two newspapers for 8 years in total. In the meanwhile I got married to my long time boyfriend and had a child. Meanwhile I was drawing in my leisure time, though not involved in mainstream art. The turning point came when I was asked to illustrate a book for children. I did two books and a magazine cover plus some illustrations for the same magazine. One morning I remember so well, I told my husband, I was quitting my job and returning to art. And that’s what I did. It was so very difficult to walk away from the fat pay packet as I rose very fast towards the top of the ladder. But I did. The relief was enormous; it’s like Ayn Rayan’s title – Atlas shrugged.
   In Madras the artist community welcomed me, as a prodigal’s daughter. The support ,affection at that time, was such a boost to me to keep going. I also developed a craft to support my art. I worked with children {still do} did many workshops for them and for institutions like the British Council, along the way I went back to college got my masters degree, which opened further doors in the field of college guest lecturer, projects for the college kids, external examiner, and such in the field of education. One more thing I did was to work as a consultant from home for a web site. I created the art scene ,directory, events and such. I found I could write. All this has helped support my art.
   My one wish now is do a PhD programme.

   Après être sortie de cette école, je savais qu'il me fallait gagner ma vie. Ma famille connaissait des problèmes financiers et j'ai senti que je devais contribuer dans la mesure de mes moyens à aider les miens. La publicité : c'est là que j'ai pensé pouvoir trouver la réponse. Mais je me suis sentie soumise à des contraintes, à des limites. Alors j'ai réfléchi de nouveau et je me suis dit : Asma, fais quelque chose de complètement déraisonnable (pour moi, il s'agit bien de cela). J'ai opté pour la publicité dans les médias. J'ai travaillé pour deux journaux, pendant huit ans au total. C'est durant cette période que je me suis mariée avec celui qui était depuis longtemps on petit ami, et nous avons eu un enfant. C'est à mes moments de loisir que je dessinais, sans me conformer aux tendances artistiques du moment. Le tournant a été une proposition qui m'a été faite : illustrer un livre pour enfants. J'ai fait deux livres, ainsi que la couverture d'un magazine et quelques illustrations pour celui-ci. Un bon matin - je m'en souviens très bien - j'ai dit à mon mari que j'abandonnais mon emploi et que je revenais à l'art. Et c'est ce que j'ai fait. Cela a été très difficile de laisser tomber un emploi très rémunérateur, au moment même où je m'approchais rapidement du sommet de l'échelle. Pourtant je l'ai fait. J'en ai éprouvé un grand soulagement, comme dans la chansn d'Ayn Rayan : "Atlas Shrugged".
   A Madras, la communauté artistique m'a accueillie, comme une enfant prodigue. Le soutien et l'affection que j'ai reçus alors m'ont vraiment poussée à continuer. J'ai aussi entrepris un travail plus artisanal, en complément de mes activités artistiques. J'ai travaillé avec des enfants - ce que je continue à faire - j'ai animé de nombreux ateliers pour eux, ou pour des institutions telles que le British Council... tout en retournant à l'École des Beaux-Arts pour y obtenir mon diplôme de maîtrise. Cela m'a ouvert de nouvelles portes dans le domaine de l'éducation : donner des cours, monter des projets pour les élèves, faire passer des épreuves... J'ai également travaillé en même temps comme consultante pour un site Internet. J'ai mis en place sur ce site une rubrique artistique, un annuaire, etc. J'ai découvert que je pouvais écrire. Tout ceci m'a été un soutien matériel nécessaire à la pratique de mon art.
   A présent, mon souhait le plus cher est de faire un doctorat.

  • IR : How would you define your art and the personal way you work ? Can we say your painting is a kind of symbolism ? Where and how do you find your inspiration ? Is India, is Tamil Nadu very important for your art ?
       Comment définiriez-vous votre art et votre façon de travailler ? Peut-on dire que votre peinture se rapproche d'un symbolisme ? Où et comment trouvez-vous votre inspiration ? L'Inde, le Tamil Nadu tiennent-ils une place importante ?

AM : Defining my art would be like putting it in a box. I prefer to say how my art has evolved and hope will continue evolving, as once the evolution stops, I am stagnant and will turn into a pool of bitter sweet memories. I fear mediocrity.
   My greater influence on my art has been my up bringing. The home I grew up in was a very eclectic one. We children were surrounded by books, music , poetry ,conversation. My parents are very open-minded people. My father read the bible, Koran, Bhagvad Gita, and was into esoteric reading. He can quote from all three books. He was also a lover of Hindustan classical music ,jazz ,and pop music of his times.
   My mother was into her English classic books ,Hindi music , poetry. In this atmosphere we children read everything and listened to these different sounds.
   I gravated towards English music. My earliest memories are of listening to – trini Lopez at pj’s – sing puff the magic dragon, lemon tree, if I had a hammer. The other record, which is till today a favorite of mine, is Joan Baez - David’s album - . My favorite books at the time were my fairy tales , Indian comics on Indian mythology {amar chitra katta} and the bible. I loved and thrived on the pathos of the lives of these kings and queens and the poor man. And finally truth and good always win over everything else.

   Hence yes my works are very symbolic of my reading habits, music tastes and my life. An important aspect that comes into works of mine is conversations. Many snatches of conversations at a social setting have become paintings , etchings. Two classic works are TO MARKET – an etching - and THE AWAKENING OF THE MAIDEN- acrylic on canvas.

   Définir mon art serait comme l'enfermer dans une boîte. Je préfère parler de la façon dont mon art a évolué et dont, je l'espère, il continuera à le faire. Si l'évolution s'arrêtait, je stagnerais et je me perdrais dans un flot de souvenirs doux-amers. J'ai peur de la médiocrité.
   Ce qui a le plus influencé mon art, c'est la façon dont j'ai grandi. La maison où j'ai grandi était très éclectique. Nous étions, enfants, environnés de livres, de musique, de poésie, de conversations. Mes parents ont l'esprit très ouvert. Mon père lisait la Bible, le Coran, la Bhagavad Gita et a eu des lectures ésotériques. Il peut vous faire des citations de ces trois livres. Il adorait aussi toutes sortes de musiques : la musique classique hindoustanie, le jazz, la musique pop de son époque.
   Ma mère penchait vers la littérature classique anglaise, la musique hindie et la poésie. Nous, les enfants, dans cette atmosphère, nous avions toutes sortes de lectures et nous écoutions ces sonorités si diverses.
   J'étais attirée par la musique anglaise. mes souvenirs les plus anciens sont ceux de Trini Lopez : "P
uff, the Magic Dragon", "Lemon Tree", "If I had a hammer". L'autre disque qui fait toujours partie de mes préférés est celui de Joan Baez : "David's Album". Mes livres préférés à l'époque étaient mes contes de fées, les BD mythologiques indiennes (Amar Chitra Katta) ainsi que la Bible. J'adorais ces histoires bouleversantes de rois, de reines et de pauvres gens, j'y prenais un plaisir fou. Et la vérité, le bien finissaient toujours par s'imposer.
   Ainsi on peut dire que mes oeuvres sont très symboliques, de mes lectures, de mes goûts musicaux, et de ma vie. Ce qui tient aussi une place importante dans mes travaux, c'est la conversation. Des conversations saisies sur le vif sont devenues des tableaux ou des gravures. Deux oeuvres classiques à noter : "Au marché", une gravure à l'eau-forte, et "L'éveil de la demoiselle", acrylique sur toile.

  • IR : Do you consider yourself as a Tamil artist, an Indian artist or just an artist ?
       Vous considérez-vous comme une artiste tamoule, indienne, ou comme une artiste tout court ?

AM : I am an artist first. I am an Indian second. I am a south India by way of my ancestors taking root in Madras. 

   Je suis une artiste avant tout. Je suis ensuite indienne. Et je suis une Indienne du sud du fait que mes ancêtres ont fait souche à Madras.

  • IR Which techniques do you use and do you prefer as a painter ?
       Quelles technique utilisez-vous et préférez-vous ?

AM : The mediums I love most are etching, intaglio. Second drawing, and then painting. Though I do more paintings now, as there is no market for etchings, I do one batch every year of a set of etching, only to fulfill my passion for this medium. Drawing , I always have a set of papers and pens in any bag of mine, so that I draw anywhere and everywhere.

   Ce que je préfère c'est la gravure, la gravure à l'eau-forte. Le dessin vient en second, et enfin la peinture. Bien que je e consacre davantage à la peinture maintenant, parce qu'il n'y a pas de marché pour la gravure, je fais chaque année une série de gravures, de manière à satisfaire ma passion pour cette technique. Concernant le dessin, j'ai toujours papiers et crayons dans mon sac, de sorte à pouvoir dessiner quoi que ce soit, où que ce soit.

  • IR : Your paintings often show animals or trees : could you explain why ?
       On voit souvent des animaux ou des arbres sur vos tableaux : pouvez-vous nous dire pourquoi ?

AM : Yes animals and tress abound in my works.
   I was going thru my earlier works and noted that the human figure was very much in the foreground and the animals and trees in middle and background, over the last four years it seems nature is taking over the foreground.
   In a way this seems a natural holistic move from humans and what supports us and that support comes into the main frame.
   Of late my new series of works are a combination of the balance of these two. Not necessarily in the same picture.
   I am working on a theme of astrology, a series on the tarot cards that I have been reading etc for the past five years has come into a set of etching cards (this work is in progress). These are all very person oriented.
   My paper works on astrology deals with the Chinese, which is completely animal based. And the series on canvas are based on both. This series that I am still researching deals with the art of astro that is predominant in Tamil Nadu and is a dying folk process. So when I get some where, I will keep you posted. The Tamil version is very facinating and amazing.


   Oui, animaux et arbres abondent dans mon oeuvre.
   Je revoyais mes oeuvres les plus anciennes et j'ai remarqué que les personnages humains occupaient beaucoup le premier plan, tandis que les animaux et les arbres se trouvaient au second plan ou à l'arrière-plan. Depuis quatre ans, par contre, il semble que la nature s'empare à son tour du premier plan.
   D'une certaine façon cela semble être un mouvement holistique naturel chez l'homme, et ce qui nous aide à vivre, et c'est cela qui occupe la place principale.
   Récemment mes dernières séries combinent de façon équilibrée homme et nature. Mais pas nécessairement dans la même image.
   Je travaille sur le thème de l'astrologie ; une série sur les cartes de tarot - que je lis depuis cinq ans - a abouti à un jeu de cartes gravées auquel je suis en train de travailler. Tout ceci est très orienté sur la personne.
   Mon travail sur papier, sur le thème de l'astrologie, se rapporte à l'horoscope chinois, entièrement fondé sur les animaux. Les oeuvres sur toile reprennent les deux orientations. Je suis encore en pleine recherche, pour cette série, sur l'art astrologique du Tamil Nadu, qui est en voie de disparition. Donc quand je serai parvenue à en faire quelque chose, je vous en informerai. La version tamoule a vraiment de quoi fasciner et surprendre.

  • IR : Who are the painters you admire ?
       Quels sont les peintres que vous admirez ?

AM : I admire many artists both from India and outside. Indian artists- Tagore, Akbar Padamsee, paniker, Outside India- Rousseau, Van Eyck, Lautrec. Many I have not listed here, as the beat goes on...

   Il y a beaucoup d'artistes que j'admire, en Inde où ailleurs : Tagore, Akbar Padamsee, Paniker. A l'étranger : Rousseau, Van Eyck, Lautrec. Et beaucoup d'autres que je n'ai pas cités ici et que je pourrais ajouter au fur et à mesure de mes découvertes...

  • IR : What are your other interests in life ? Are you interested in other arts and other forms of culture ?
       Quels sont vos centres d'intérêt dans la vie ? Vous intéressez-vous à d'autres formes artistiques et à d'autres formes de culture ?

AM : I have been involved in other aspects of the arts. I have worked with theater groups on sets, designing of publicity material. Regarding dance – I have been involved with many of Anita Ratnam’s performances. I have done sets for her and I have attended her workshops as a mentor. When she is in rehearsal I am requested to observe and then we discuss as to how as an artist, I react to the piece. This is very healthy. Cinema is a grey area. I watch movies. That I enjoy. But I am not into movies from a critical point or explorative point of view. My favorite movies are Zorba the Greek, Mahabaratha by Peter Brook. And La Strada. There are many other but immediately to mind these surface.
   Other forms of Indian culture that I take part in are puja’s at my friends homes, at the temples . The rituals facinate me. At the time of Diwali, I light the lamps at home. My home is a celebration of all festivals : Christmas, Ramzan or Ramadan Eid, Diwali. I go for church services as I go to the temple and I go to the mosque. The Islamic group I was born into are called the Ismalis (the Aga Khan is the head) we are also known as Aga Khani’s, Khoja’s.

   One web site lists me as a progressive Muslim woman artist. I laughed my head off when I read that label. They forgot that I am Indian ; the religion I was born into is Islam. India with its huge population and mix of the paradox of our lives that we take for granted, is what makes us TIC as humans. India is home. And Tamil Nadu to be specific, Madras is where I am most at home. Wherever I travel or have lived, I have always yearned to be back home in Madras.

   Je me suis effectivement intéressée à d'autres formes artistiques. J'ai travaillé avec des troupes de théâtre, sur le décor, les affiches... Dans le domaine de la danse, j'ai souvent travaillé pour les spectacles d'Anita Ratnam. J'ai fait des décors pour elle et j'ai participé à ses ateliers comme formatrice. Je suis conviée à assister à ses répétitions, à observer, de manière à pouvoir discuter de mes réactions d'artiste face au spectacle. C'est un travail très sain. Je suis par contre un peu à l'écart du monde cinématographique. Je regarde des films. J'y prend plaisir, mais je ne m'y implique pas d'un point de vue critique ou approfondi. Mes films préférés sont Zorba le Grec, le Mahabharata de Peter Brook. Et La Strada. Il y en a d'autres, mais ce sont les premiers à me venir à l'esprit.
   Je pratique aussi la culture indienne sous d'autres formes, comme les pujas auxquelles je participe, chez des amis ou au temple. Les cérémonies me fascinent. Au moment de Diwali, j'allume les lampes à la maison. Ma maison est un un lieu où sont célébrées toutes les fêtes religieuses : Noël, le Ramadan, l'Aïd, Diwali. Je vais aussi bien dans les églises, les temples hindous ou les mosquées. Je suis né dans la communauté musulmane des Ismaéliens (à la tête desquels se trouve l'Aga Khan). On nous connaît aussi sous le nom d'Aga Khanis ou de Khojas.

   Un site Internet me présente comme artiste musulmane progressiste. J'ai éclaté de rire en lisant cette étiquette que l'on m'a attribuée. Ils ont oublié de dire que je suis indienne. Je suis née au sein de l'islam. L'Inde, son immense population, son mélange, ses paradoxes... sont le décor où nous évoluons, c'est ce qui nous détermine en tant qu'humains L'Inde, c'est mon chez moi. Et plus particulièrement le Tamil Nadu. C'est à Madras que je me sens le plus chez moi. Où que j'aie pu voyager ou vive, j'ai toujours eu envie de retourner chez moi à Madras.

  • IR : What are your plans for future ? Do you know Reunion Island ? Would you like to have an exhibition there ?
       Quels sont vos projets ? Connaissez-vos la Réunion ? Aimeriez-vous y présenter une exposition ?

   AM : My future is as Bob Dylan says - he who is not busy living is busy dying. I plan on being very busy living.
   Reunion island is a shangri-la on the beach. An exhibition there would an experience, though a show there would have to be a sponsored one and if there is an active artist community living there, it would be fruitful to work with them for at least two to three weeks and then do a show. It has some meaning. The works I do on the island will be the property of the sponsors of the show, my stay and my honorarium.

   J'envisage mon avenir en pensant à la phrase de Bob Dylan : celui qui n'est pas occupé à vivre est occupé à mourir. Mon projet est donc de bien m'occuper à vivre.
   La réunion est un Shangri-la à la plage. Ce serait une belle expérience d'y monter une exposition. Encore faudrait-il trouver des sponsors ; et s'il y a là-bas une communauté artistique active, ce serait très fructueux de travailler avec ces gens au moins deux ou trois semaines avant d'ouvrir l'exposition. C'est envisageable. Les sponsors pourraient avoir la propriété des oeuvres que je ferais sur place, leur achat paiera mes frais et mes honoraires.

  

Haut de page

Galerie

         

    

 

                 
 

        

 

Haut de page

Site Internet

  

   Le site officiel d'Asma Menon, en anglais, propose cinq rubriques principales. "About me" permet notamment d'accéder à des données biographiques. les autres rubriques (peintures, gravures, projets...) font la part belle aux images, sous forme de galeries ou de diaporamas. On y découvrira des oeuvres récentes ou anciennes, pour avoir un large aperçu de la production de l'artiste.
   L'adresse du site est :
www.asmamenon.com

     

Haut de page


   

Retour à la page précédente

SOMMAIRE