IR : Vous avez également publié des traductions tamoules de Britannicus, du Petit Prince ou encore de La Peste de Camus : comment le public tamoul accueille-t-il et perçoit-il de tels ouvrages ?

SM : Dès que j’ai été nommée enseignante des langues tamij  et anglaise, et de mathématiques - car j’ai été mathématicienne jusqu’en Première  (j’ai changé de groupe en Terminale parce que mon père voulait que je devienne médecin ; malheureusement mon père est décédé avant que je finisse le bac) au Lycée Français de Pondichéry - mon professeur de français, Mme Marguerite ADICEAM, m’a introduite au Dr. Jean Filliozat,  Directeur de l’École d’Extrême-Orient… J’ai pu participer  aux travaux des chercheurs et traducteurs parce que j’étais la seule personne, jeune fille, qui maîtrisait les trois langues : le français, le tamij et l’anglais, et un peu l’Hindi, avec des grandes personnalités comme R.DESSIGANEPILLAI qui a traduit avec Alain DANIELOU CILAPPATIKARAM et MANIMEKAMLAI, deux grandes œuvres de Sangam, et Z. PATTABIRAMIN, guide du chercheur archéologique,  JOUVEAU-DUBREUIL, le fondateur de l’archéologie à Pondichéry… Avec ces derniers, il faut ajouter le vidwan TAMIJAVEL, mon professeur de grammaire tamij ancienne Tolkappiam, qui a voulu  que je traduise une œuvre littéraire française : j’ai choisi Britannicus pour présenter une œuvre classique du XVIIe siècle. Mon intention était de présenter au peuple tamij tous les mouvements littéraires.Cela n’a pas continué comme je l’avais pensé car la publication d’un livre exige une somme importante, et je ne vivais pas dans l'aisance en travaillant comme recrutée locale indienne qui change suivant les fantaisies des chefs d'établissement.

   Ma traduction du Petit Prince fut choisie comme étant la meilleure parmi celles qui étaient faites par la maison d’éditions CRE-A.  Avec La Peste d’Albert CAMUS, j’ai pu présenter les grands mouvements littéraires de la littérature française au peuple tamij.

   Pour le peuple tamij, c’est une nouveauté : on ne connaissait que Molière, Victor Hugo, et d’autres œuvres interprétées avec la culture tamij et quelque fois des plagiats comme les oeuvres d’Alexandre Dumas… Donc, mes traductions ont eu beaucoup de succès.


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