Hommage à Césaire
aïeux nègres koulis cannes de Basse-Pointe. Toi point cardinal providence basanée crachats en larmes fragiles pétales de safran la terre se défend de la proximité des lombrics Mais tu fus os de colonnes ployées Le bateau de ma honte dans ton caniveau Blâme l’abyssin au coeur d’airain Opaque ta main résiste A la coupe des pays de triples peuples Écorchés par la peau jurée fouettée Aié Aimé La horde des salives bleues Après l’eau noire Le vomi nectar des violés Distillation univoque des essences Que la négritude répandit en Caraïbes Mais le fil enraye le littoral de la route de la soie La bave dit le vol de la chair par la main lourde Atome étonné Cassonade de sucre noir et rouge Aimé revit rouge ce nègre émancipé Marron cette sueur jusqu’à la lie
Une cohorte se confond avec la lèpre
C’est pourquoi la pluie tonne, repliée sur
elle-même.
Depuis Tu vois ma rage Devenue esprit de tristesse ? L’Histoire est un piment qu’exacerbe l’oubli. Césaire, la poésie te
salue |
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Port-Louis,19/04/08 © Khal Torabully, 2008 |
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