...Vous avez la parole sur
Indes réunionnaises
    

     Quand le système des castes s'oppose à l'évolution
sociale des "intouchables" !

   Patrice LOUAISEL


     Pas de système de castes à la Réunion, compte tenu que nos engagés indiens issus principalement des basses castes (shudras : travailleurs agricoles ou artisans) n'ont pas cherché à reproduire ce système élitiste 

   On les comprend...

   En Inde, par contre, le système perdure à tel point que le gouvernement à institué un quota minimum d'accès des intouchables et aborigènes à l'enseignement supérieur.

   Bharti, un étudiant extrêmement intelligent s'était inscrit dans une des plus prestigieuses universités de New Delhi et avait eu "la chance" d'être un "étudiant quota". Pourtant, à de nombreuses reprises, ses professeurs se sont moqués de lui, sous entendant qu'il n'avait pas de mérite car il avait bénéficié de ce système de "quotas".

   La pression fut si forte qu'il se suicida en 2010...

   C'est ainsi que ces quatre dernières années, plus de dix-huit dalits se sont donné la mort dans seize établissements d'enseignement supérieur.

   Voyant cela, l'organisation "Insight Foundation" a ouvert une ligne d'écoute téléphonique pour les "intouchables" et les "adivasis" (aborigènes),victimes de discriminations, il y a de cela dix mois. Ils reçoivent plus d'une quarantaine d'appels par jour...

   Les Indiens des castes supérieures estiment généralement que les aptitudes de leurs enfants ne sont pas innées mais dues au cadre familial et au parcours scolaire. Aussi, s'essayent-ils à vivre en ville où ils pourront offrir à leurs enfants une scolarité secondaire où ils apprendront l'anglais et bénéficieront d'une certaine culture. Les enfants "intouchables" viennent eux de la campagne et leurs parents n'ont pas eu les moyens de leur offrir une scolarité secondaire de qualité.

   Alors, que faire pour faire changer les choses ? Recruter des professeurs des basses castes qui subiront les mêmes discriminations ?

   Reprendre confiance en soi ? ou bien se rendre "invisibles" ? C'est cette dernière stratégie qu'ont choisi la plupart de nos "étudiants quota".

© Patrice Louaisel, 2011

 

Retour à la page précédente

    

ACCUEIL